Chapitre 4 : Rencontre inattendue

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Pendant des jours et des jours, M.Chat, Moignon et Coin-Coin attaquaient d'autres bateaux, ils s'arrêtaient de temps en temps sur une île pour prendre des munitions, des provisions et, pour Coin-Coin et Moignon, jouer aux cartes avec d'autres clients pour remporter plus d'argent et parfois participer aux bagarres. M.Chat, lui, s'occupait du ravitaillement et rentrait directement au bateau pour échapper à Pretty, qui n'était intéressée par lui uniquement pour sa réputation de puissant pirate et son butin. Une fois de plus, il attendait ses matelots en étudiant la carte. Il avait décidé d'attaquer des bateaux sans importance pour entraîner et évaluer ses camarades. Le canard était fort, il fallait le reconnaître, mais l'écureuil était maladroit et bête, cependant, il était volontaire et fidèle et M.Chat appréciait beaucoup ces qualités, c'est la raison pour laquelle il l'avait gardé malgré tout. Leurs arrêts sur les îles étaient calculés par le capitaine qui s'arrangeait pour s'arrêter sur les archipels qui étaient les plus proches de la cachette du trésor. Selon lui, ils n'étaient pas encore prêts pour aller chercher son butin espéré. Il rangea le plan et regarda par la fenêtre. Moignon et Coin-Coin rentraient, mais ils n'étaient pas seuls. Ils étaient accompagnés de deux lapines différentes. La première, vêtue d'une robe couleur fuschia et assez jolie, se disputait avec Moignon et M.Chat reconnut avec horreur que c'était Pretty. La deuxième, qui était plus grosse, plus grande et sans doute plus moche, vêtue d'une robe violette, embrassait tendrement Coin-Coin sous le regard moqueur et dégoûté de M.Chat. Il décida de rejoindre sa cabine pour échapper à Pretty au cas où elle rentrerait avec Moignon sur le bateau. Il ferma sa cabine à clé, puis s'allongea sur son lit et s'endormit.

Le lendemain, il se réveilla. Il s'étira en baillant bruyamment avant de regarder par le hublot. Il n'y avait que l'océan. Cette vue intriguait M.Chat qui ne se rappelait pas avoir fait lever l'ancre. Il quitta sa cabine et monta sur le pont. Coin-Coin était à son poste et Moignon était à la barre.


- Ah, bonjour capitaine ! Souhaita ce dernier en l'apercevant. Vous dormiez, alors on a fait naviguer le bateau pour gagner du temps ! On voulait pas vous réveiller.

- Coin ! Approuva Coin-Coin

- Excellente initiative, matelots ! Les félicita M.Chat.


Il reprit le gouvernail tandis que Moignon allait à la cale.


- Du nouveau ? Demanda le capitaine.

- Non, rien ! Répondit Moignon qui était revenu avec une pomme. Mais s'il y avait eu de la bagarre, on serait venus vous chercher.


Il donna le fruit à M.Chat qui la mangea tranquillement en surveillant la mer.


- On va encore attaquer des bateaux aujourd'hui ? Interrogea Moignon.

- Oui, d'ailleurs, je te conseille de t'entraîner.


Il sortit sa longue-vue de sa poche, la déplia et examina l'océan. Soudain, un grand paquebot élégant apparut sur le large. M.Chat ricana.


- Bateau à tribord ! Avertit-il à haute voix.

- Prêt, capitaine ! Hurla Moignon.


Ils se préparaient à l'attaque. Lorsque les deux bateaux étaient suffisamment proches, ils sautèrent sur l'étrange paquebot qui semblait être fait de métal et il était de couleur bleu. Sur celui-ci, il n'y avait que deux personnes : le premier était un manchot empereur de petite taille et de nuance bleu-violet en train de râler, il était particulièrement en colère et il avait un accent russe. Le deuxième était plus grand, silencieux et de forme rectangulaire : c'était un frigo-robot à l'effigie du pingouin.


- Ton trésor, le pingouin, et vite ! Ordonna M.Chat en tendant la lame du sabre sous le menton de ce dernier.

- Olaf ne donne pas son trésor ! Répondit-il. Et toi, tu me dois le respect ! Maudis pirate !

- Ton trésor ! Insista M.Chat.

- Sergueï ! Gronda Olaf d'un air menaçant.


Mais la machine ne répondait pas. Ils se tournèrent et virent que les deux matelots l'avaient attaché au mât. Olaf déglutit.


- Alors ? Demanda narquoisement le capitaine.

- Dans la cale, dans ma cabine. Répondit le pingouin à contre-coeur.


Coin-Coin et Moignon allaient chercher le trésor pendant que M.Chat ligotait Olaf au mât opposé du frigo. Lorsqu'il eut fini, Moignon apparut seul.


- Et le trésor ? Demanda-t-il.

- Ben, heu, capitaine, qu'est-ce qu'on fait s'il y a de prisonniers ?

- Des prisonniers ? Quels prisonniers ?

- Bin, ils ont une prisonnière.

- Emmène-la et nous verrons après !

- Bien capitaine !


Il redescendit à la cale et quelques minutes plus tard, il remonta avec le trésor et Coin-Coin. Ce dernier portait dans ses bras une jolie grenouille vêtue d'une robe bleu clair, évanouie. En la voyant, M.Chat ne put s'empêcher de remarquer qu'elle était particulièrement mignonne. A cette pensée, il rougit brusquement.


- Bon, on y va ! Ordonna-t-il, gêné.

- C'est mon épouse ! Intervint Olaf.


Cette information brisa le cœur du pirate. Ils embarquèrent sur leur bateau, il retourna à son poste pendant que Moignon rangeait le butin à sa place habituelle.


- Coin ?

-Traduction ! Exigea M.Chat en se tournant vers le canard.


Ce dernier lui désigna la grenouille d'un signe de tête.


- Vas la mettre dans ma cabine, je m'en occuperai après !


Coin-Coin s'exécuta tandis que Moignon revenait.


- Prends ma place, le temps que je trouve une pièce pour la belle !

- La belle ? Répéta Moignon. Vous n'aviez jamais fait de compliment à une fille. Remarqua-t-il avec amusement.

- Je voulais dire la demoiselle ! Rectifia M.Chat

- Mais vous n'êtes pas aussi courtois ! Insista-t-il, moqueur.

- Ca suffit ! Coupa-t-il sèchement.


Il quitta son poste, descendit dans la cale et croisa Coin-Coin dans les escaliers. Il continua son chemin vers sa cabine. Arrivé sur les lieux, il examina la grenouille.

Comme il l'avait déjà remarqué, elle était très jolie, elle avait les joues rouges. Elle avait l'air fatiguée, malade, tourmentée. Il prit une grande inspiration la prit délicatement dans ses bras. L'image absurde d'un mari qui portait son épouse gêna M.Chat qui rougissait. Il se déplaça vers la cabine en face de la sienne. Il la déposa sur le lit, puis la ligota.


« Désolé la grenouille, mais si tu es la femme de ce pingouin, dans ce cas, je ne peux pas avoir confiance ».


Une fois ses mains liées, il ferma la porte à clé et remonta sur le pont en se promettant de revenir la voir.


Si on jouait aux piratesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant