Si on jouait aux pirates

Chapitre 2 : Le départ

Un grand et magnifique bateau se tenait au port. Il était sombre, en bois d'ébène, ses mâts portaient des voiles noires en lambeaux agrémentés d'un crâne blanc sur deux tibias croisés de la même couleur. Les lumières des locaux du navire étaient allumées et c'était à l'intérieur que M.Chat attendait Moignon et Coin-Coin. Il examinait une carte dessinée sur un parchemin qui indiquer la route vers le trésor. Il avait décidé que le plan serait caché de la vue de ses matelots et qu'il serait en permanence sur lui pour éviter les tentatives de doublage. Puis, il le rangea à l'intérieur de sa chemise et se dirigea vers la fenêtre pour contempler le ciel étoilé. Il demeura songeur.

C'était un capitaine rusé, machiavélique et efficace. Il était réputé notamment pour ses méthodes dangereuses et psychopathes. Malgré le respect qu'il inspirait à ses ''camarades'' et la crainte à ses ennemis, tous les pirates et villageois sans exception se moquaient de lui pour son célibat et sa solitude. Il n'était guère intéressé par les nombreuses filles qui le courtisaient car il les trouvait hypocrites, prétentieuses, insupportables et superficielles. De plus, elles étaient écoeurantes à regarder.

M.Chat soupira. Sa vie de célibataire solitaire lui convenait parfaitement, mais il reconnu que d'avoir un peu de compagnie lui éviterait de devenir fou et lui procurerait un certain plaisir. Mais où trouver la fille idéale qui saurait l'attirer ?

Soudain, des bruits de pas et des rires se firent entendre. M.Chat redressa les oreilles, regardant toujours la fenêtre, sur le qui-vive et tous ses sens en alerte. Sur la vitre, les reflets de Moignon et Coin-Coin apparaissaient, sortant d'une porte. M.Chat se retourna pour faire face à ses nouveaux matelots et les observa encore.

Moignon riait comme un fou, marmonnant des paroles incompréhensibles. Coin-Coin riait lui aussi en montrant son camarade du doigt. M.Chat soupira de nouveau : si il parvenait à trouver son trésor avec ces deux-là sous ses ordres, ce serait un vrai miracle !

- Bon, moussaillons ! Cria M.Chat à ses matelots, interrompant leurs délires. Il est temps de partir. Toi le canard, tu vas au sommet du mât et tu surveilleras les horizons ! Et toi, casse-noisette, reprit-il en se tournant vers Moignon, tu vas d'abord ranger les munitions et les provisions, ensuite tu feras le ménage. Moi, je serai à la barre ! Acheva-t-il.

- Et pourquoi c'est moi qui fais le ménage, hein ?

- Si tu veux, la porte est là, répliqua le capitaine en la pointant du doigt, je ne te retiens pas !

Moignon grogna, fit un charabia, puis s'exécuta. Coin-Coin alla à son poste et M.Chat se dirigea vers le gouvernail.

- En route, moussaillons !

Le bateau glissa dans l'eau et prit la direction de l'océan, partant sous le ciel étoilé.