Thérapie

Chapitre 4

Je traversais les couloirs de l'hôpital pour rejoindre la salle commune lorsqu'une voix me stoppa net.

- T'es moche !

Je fis volte-face et découvris un enfant d'environ une dizaine d'années qui me fixais de ses yeux bleus. Apparemment c'était bien à moi qu'il s'adressait, mais je voulus m'en assurer.

- C'est à moi que tu parles ?

- Ouais, t'es moche !

Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas pourquoi ce gamin m'attaquait gratuitement sur mon physique. En plus de cela je nem'étais jamais trouvé spécialement repoussante. Je me sentis rougir et ne pus m'empêcher de demander :

- Pourquoi me dis-tu ça ? Ce n'est pas gentil, tu sais.

- Parce que t'es toute pâle comme un fantôme et que t'as de gros yeux marrons comme le caca, répondit-il en rigolant.

C'était la première fois que j'avais affaire à un enfant et je ne savais pas trop comment réagir. Je supposais que l'enfant en question n'avait pas reçut l'éducation qu'il aurait dû ou alors que tous les enfants disaient ce genre de choses, peut-être sans savoir que ce type de propos pouvaient blesser.

Il arrêta de rire et me fixa à nouveau, une lueur espiègle au fond des yeux.

- Tu t'appelles comment ?

- Fi, et toi ?

- C'est pas un prénom ça ! Je veux savoir ton vrai prénom !

- Fi est mon vrai prénom, maintenant si tu as fini avec tes questions j'aimerai m'en aller.

Sur ce je tournais les talons et reprit mon chemin.

- Attends Fi ! Moi c'est Michel. T'es ici parce que t'es malade ?

- En quelque sorte, hésitais-je. Et toi, qu'est ce que tu fais là, au fait ?

- Je cherche mon chat ! Il s'est enfui ce matin...

Je me demandais bien comment il était possible de trouver un chat dans un hôpital, peut être que Michel se moquait en fait de moi. Il avait l'air si désespéré de la disparition de son animal que j'en déduis qu'il ne mentait pas, je décidais donc de l'aider dans sa recherche.

Après une vingtaine de minutes de recherche infructueuse une infirmière interpella Michel, celui-ci se retourna et pesta.

- Michel, ça fait des heures que je te cherche ! Pourquoi t'es-tu enfuis ? Je te ramène à ta chambre !

- Non, attends ! Il faut que je retrouve mon chat ! S'exclama le petit garçon.

L'infirmière ne cacha pas son exaspération, elle se frotta les yeux, soupira puis reprit :

- Michel, il n'y a pas de chat.

- Menteuse !!

- Bon ça suffit, tu viens avec moi maintenant !

Elle prit Michel par le bras et l'emmena avec elle. J'eus un pincement au cœur en voyant mon nouvel ami disparaître. Je décidais de ne pas lui tenir rigueur de son impolitesse à mon égard.

Je jetais un œil à la vieille pendule accrochait au mur, il était trop tard pour rejoindre la salle commune, je rentrais donc dans ma chambre.

En sortant de la douche je m'arrêtais devant le miroir crasseux de la salle de bain. Une fille mince, d'un brun banal, au teint et aux yeux ternes me fixait. Elle n'était pas belle, mais pas moche non plus.Son visage semblait dénué d'expression, comme si toute forme d'émotion l'avait quitté.

Une coquille vide.