Chapitre 7

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Elisabeth me fixait silencieusement, guettant ma réaction. 

- Quoi ? Articulais-je.

- Ecoute Sophie, on ne peut pas rester comme ça éternellement, faisant comme si de rien n'était... Cela fait des semaines que ça ne va plus entre nous...

- Ça va sûrement passer, c'est vrai je n'ai pas été très en forme ces dernières semaines, mais tu comprends, Nicolas m'a quitté pour toi, ça m'a fait un choc sur le coup... 

- Nicolas ne t'aimait pas vraiment, tu le sais ça, enfin ! Il voulait juste sortir avec toi pour pouvoir se rapprocher de moi... Et ne m'en veux pas pour ça, je n'y suis pour rien, je n'avais rien vu venir. Mais on est tellement compatible tous les deux ! 

- Je ne t'en veux pas, j'avoue que sur le coup j'étais énervée, mais maintenant j'ai compris que tu n'y étais pour rien. Je m'en veux d'avoir réagit si violemment, m'excusais-je.

- C'est bien de reconnaître ses torts, mais ça ne changera en rien mon opinion, nous n'avons plus rien en commun toi et moi ! Tu veux aller à l'université, passer ta vie dans les bouquins, fonder une famille, avoir un chien, tandis que moi je rêve de voyager, de découvrir le monde, vivre au jour le jour avec la personne que j'aime ! Sophie, c'est fini nous deux, on a changé, je ne suis plus l'amie que tu as tant aimé ! Ouvre les yeux, c'est terminé ! 

- C'est impossible, je refuse d'y croire. 

- Tu n'as pas le choix ! Demain je m'en vais pour Amsterdam avec Nicolas, on va y vivre quelques temps, puis on verra où la vie nous mènera. Tu t'en remettras, regarde moi, ne vois tu pas que ce n'est pas aussi dur pour moi ? 

Mes yeux s'embuèrent et de nombreuses larmes dévalèrent mes joues. Le temps semblait s'être figeait, je ne supportais pas l'idée de perdre ma meilleure amie, celle avec qui j'avais tout fait, tout appris, celle qui avait partagé ma vie pendant de si longues années. Celle que j'avais tant admiré, secrètement jalousé et par dessus tout, aimé comme l'on aime une sœur. 

Je fixais ses yeux sombres, je dus admettre que je n'y voyais pas une pointe de tristesse ou de regret, juste l'impatience d'en finir une bonne fois pour toute avec moi. Elle me considérait sans doute comme le boulet enchaîné à sa délicate cheville et souhait à tout prix en être libérée. 

Mes lèvres semblaient scellées, impossible d'articuler un mot. Alors seulement elle sourit, considérant ainsi la conversation et notre pseudo amitié terminées. 

- Au revoir Fi, lâcha-t-elle joyeusement.

Sur ces mots elle pivota et s'éloigna sur le chemin escarpé, faisant volé au passage ses cheveux bruns coupés courts.  Je regardais silencieusement sa silhouette s'éloigner peu à peu. Mon cœur semblait prisonnier d'une cage étroite, oppressante. La colère montait en moi, prise d'une rage folle je m'élançais à la suite d'Elisabeth. J'attrapais une pierre et l'abatis sur sa nuque, qui se brisa sur le coup. Son corps s'effondra lourdement sur le sol, je le retournais et contemplais le visage de mon amie, figé dans la surprise. 

Elisabeth, la jeune fille qui réussissait tout ce qu'elle entreprenait, qui faisait tout pour se surpasser et réaliser ses rêves allait surement manquer à beaucoup de personnes, moi la première. Et chaque fois que mon regard croisé ses yeux morts me rappelaient que j'avais échoué. Que personne n'était vraiment indispensable.

- Au revoir Elisabeth, parvins-je à articuler malgré le flot continu de mes larmes.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 18, 2016 ⏰

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