Chapitre 11 ♫

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Instinctivement, je ferme les yeux et cherche à me reconcentrer. Mais le fait que Kilian et ses amis soient là a réussi me déconcentrer rapidement.

Peut importe, je dois faire ce pour quoi je suis là : chanter. J'ouvre les yeux et regarde mes amis au fond de la salle qui me font de grands sourires et des têtes bizarres. Très vite, je place mes mains sur les touches du piano et me laisse emporter par le son sortant de l'instrument.

I was born in a thunderstorm
I grew up overnight
I played alone
I played on my own
I survived
Hey
I wanted everything I never had
Like the love that comes with light
I wore envy and I hated that
But I survived
I had a one-way ticket to a place where all the demons go
Where the wind don't change
And nothing in the ground can ever grow
No hope, just lies
And you're taught to cry in your pillow
But I survived

Au fil de la chanson, ma confiance grimpe et ma voix se fait de plus en plus forte dans la micro devant moi. Je me sens bien ici, sur cette scène. C'est ici qu'est ma place.

La chanson est finie, plus aucune note n'est indiquée sur ma partition. Je ferme les yeux et souris, fière de moi et de ce que je viens d'accomplir et que je n'avais jamais réussir : chanter devant un vrai public.

J'ouvre les yeux au son d'applaudissements qui résonnent dans le petit café. Les gens crient, sifflent, d'autres simplement se contentent d'applaudir. Mon regard se dirigent vers mes amis qui crient et dansent en me faisant des pouces en l'air. Je rigole devant toute cette joie puis inconsciemment, mes yeux se dirigent vers Kilian, près de l'entrée du café. Johan et Maxime me sourient et sifflent le poing levé. Kilian est comme figé mais me sourit puis applaudit quand il voit que je le regarde.

Quelques minutes après avoir rendu le micro et avoir été félicitée par le propriétaire du café, je rejoins la table de mes amis. Ils m'accueillent à bras ouverts, toujours leurs fidèles sourires sur le visage.

- Tu étais incroyable, me crient-ils tous les trois en même temps.

- Merci. Merci d'être venus, dis-je en les serrant dans mes bras.

Nous n'avons pas le temps de se dire plus que le son d'un nouvel instrument se fait entendre. Nous nous asseyons et nous tournons vers la scène où une nouvelle personne est montée. En reconnaissant le participant, je fronce les sourcils et me relève, intriguée. Je quitte mes amis pour m'avancer dans la foule devant la scène.

Kilian branche sa guitare a un ampli, passe sa sangle sur son épaule et règle le micro devant lui. Il l'allume et relève la tête pour regarder à l'opposé d'où je me trouve, où se trouvent Johan et Maxime, qui lui font des gestes d'encouragement.

Il leur sourit et commence à gratter les cordes de sa guitare d'un air que je reconnais rapidement.

Counting stars.

Tout au long de la chanson, son sourire s'agrandit et il se laisse transporter dans sa prestation, tellement que s'en est ravivant. Plusieurs fois il dirige son regard vers la foule et s'amuse à lancer des clins d'œil à tout les gens.

Arrive un passage sans instrument. Il lâche sa guitare et prend de ses deux mains son micro et ferme les yeux pour se concentrer sur les paroles dures à enchaîner.

Il est tellement...incroyable.

Lorsque sa chanson se finit, il remercie toutes les personnes d'être venues (qui l'applaudissent) et descend de la scène pour se diriger vers Johan et Maxime.

Pour ma part, je recule et me contente de rejoindre mes amis pour leur dire que je ne peux pas rester longtemps. J'attrape mon sac à leur table et sors du café en oubliant pas de remercier le propriétaire à la sortie.

Sur le chemin pour rentrer chez moi, la sonnerie de mon téléphone se fait entendre et je le sors de ma poche de veste. Il affiche un nom de contact que je n'avais pas vu depuis longtemps.

De Kilian : Hailee attends moi s'il te plait. Il faut qu'on parle.

Je m'arrête dans mon trajet et lui réponds.

À Kilian : Je ne veux pas te parler Kilian.

Je relève la tête pour continuer de marcher. Je suis presque chez moi. Malheureusement pour moi, Kilian est déjà devant moi, essoufflé et tente de reprendre son souffle.

- Écoute moi Hailee, s'il te plaît, me supplie
t-il. Je sais que j'ai cru Brenda sans aucune preuve, que je t'ai laissé tomber alors qu'on commençait à bien s'entendre. Je ne devais pas t'abandonner sous prétexte que Brenda me le demande.

- Pourtant tu l'as fait, sans même m'écouter ou essayer de discuter.

Il ferme les yeux et passe ses mains sur son visage. Moi je croise les bras et ne me laisse pas démonter.

- J'ai fouillé dans le téléphone de Brenda, il m'avoue.

J'ouvre grands les yeux et exerce un sourire fier. Il a les preuves maintenant.

- J'ai contacté les gens qu'elle connaît de ton ancien lycée.

D'un seul coup, mon sourire s'efface et je baisse la tête.

- Ils m'ont expliqué que tu étais adorable au début, que tu étais juste toi mais qu'après tu as changé, tu t'es mise à passer du temps avec une des filles populaires, tu es devenue comme elle, a commencé à rabaisser et à humilier les élèves...

- Je n'en suis pas fière, je le coupe. C'est pour ça que je suis devenue violente avec Brenda. Elle me rappelait ce que j'étais avant de changer de vie, tout ce que j'étais avant de vous rencontrer.

- J'ai peut-être appris tout ça mais, il semble hésiter et passe une main sur son cou, j'ai l'impression de ne pas te connaître. Enfin de connaître seulement une petite partie de toi.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? Je l'interroge.

- Je veux apprendre à te connaître, la vraie Hailee, avec son passé, ses conneries.

HaileeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant