Hailee

Chapitre 39 ♫

Qui n'a jamais connu ce sentiment ? Ce sentiment d'être vidé de l'intérieur ? Ce sentiment d'être à des millions de kilomètres de ce qui se passe réellement ? Ce sentiment de croire que rien ne peut être évité ? Ce sentiment qui nous fait penser que la vie peut être injuste parfois ? Quand elle nous enlève des êtres chers et nous laisse avec nos peines.
Moi ce sentiment je l'ai connu, je ne connais et le connaîtrais.

Cette pièce qui autrefois paraissait vide d'émotions devient pour moi pleine de regrets, de tristesse. Il n'y a ici que des gens qui essayent d'avoir de l'espoir ou de qui souhaitent recevoir un signe, juste un signe pour savoir que tout va bien. Pour moi, ce signe s'efface peu à peu.

Trois heures. Trois heures que je tourne en rond. Trois heures que ce signe que j'espérais toujours là ne se montre pas. Tout est flou autour de moi. Une pression sur ma main. Des larmes effacées par des signes de tendresse mais qui recommencent à montrer qu'elles ne s'effaceront pas tant que je serais là.

Cinq heures. Cinq heures que je n'ai pas bougé. Cinq heures qui me font perdre espoir petit à petit. Des yeux qui se ferment mais qui ne le veulent pas. De la pitié autour de moi. Des bras qui entourent les gens près de moi. Et moi, seulement l'amour qu'il me reste à lui parvenir.

Un appel. Une voix résonnant. Une blouse. Une main qui serre ma main. Mes pieds m'ordonnent d'y aller. Le claquement de chaussures sur le carrelage. Une porte qui s'ouvre sur ce meuble imposant. Des larmes qui coulent. Une main sur une autre.

L'espoir qui s'envole définitivement. Des embrassades. Des paroles regrettées dans le passé. De derniers mots.

- Je t'aime papa et je t'aimerai à jamais.

*

J'ai passé les deux pires semaines de ma vie. L'enterrement de mon père a été le moment le plus difficile de ces deux semaines. Je ne suis pas allée en cours. Kilian me rend visite tous les soirs et m'apporte mes devoirs. L'avoir auprès de moi me fait beaucoup de bien mais rien n'enlève le fait que mon père ne soit plus là. Bientôt, je serais à nouveau seule, comme à mon arrivée...