Chapitre 9 ♫

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Je n'ai pas parlé du "harcèlement" à Kilian, parce que soyons clairs, même si le message n'est pas signé, il est très sûr qu'il vient de ma très chère amie Brenda. D'ailleurs celui-ci s'entraîne dur pour son prochain match de football américain de ce vendredi soit dans cinq jours.

Passer du temps avec lui me manque un peu. Après tous les petits moments que nous avons eu, il n'y a rien de plus logique que le fait que je me sois attachée à sa présence.

Comme après toutes les matinées, je m'avance à mon casier et y dépose mes affaires. En le refermant, je remarque un petit post-it dessus et le tire.

Connasse.

Elle me suit même au lycée maintenant. Les techniques comme la sienne, je les connais. J'en étais une grande adepte avant de venir ici. Des rires aigus se font entendre dans le couloir. Je tourne la tête à ma droite pour apercevoir notre petite reine avec ses amies qui me fixent avec de grands sourires. Écrasant le papier dans ma main, je serre la mâchoire et me dirige rapidement vers elles.

Avant qu'elle n'est pas dire quoi que ce soit, je la plaque contre les casiers et la maintiens par les épaules.

- J'ai été gentille jusqu'à présent mais maintenant stop. T'as intérêt à arrêter tes menaces, je lui conseille.

- Je crois pas non. Tu ne m'écoutes pas, c'est ton problème, elle me sourit hypocritement.

- Mais putain lâche moi un peu ! Qu'est-ce que j'ai bien pu te faire pour que tu me harcèles comme ça ?

- Je peux savoir ce qu'il se passe ? Demande une voix derrière mon dos.

Au vue du grand sourire de Brenda, je vais m'en prendre plein la gueule. Je la lâche et le retourne pour me retrouver en face de ce que je croyais être le proviseur du lycée mais qui s'avère être Kilian, les sourcils froncés.

- Il se passe que cette connasse vient m'étrangler pour rien du tout, répond Brenda.

- Non il se passe que ta pétasse n'arrête pas de m'envoyer des messages avec des insultes alors je ne me laisse pas faire ! Je rétorque.

- Vous êtes vraiment des gamines, nous dit Kilian.

- Kilian, voyons, tu me connais, lui dit-elle. Ses amies s'en vont. Je ne suis pas capable de harceler quelqu'un. Et puis tu as bien vu la violence dont elle a fait preuve ! Cette fille est nocive, pour tout le monde et particulièrement pour toi. Elle invente même des histoires pour se faire bien voir des autres.

Kilian fait voyager ses yeux entre nous deux.

- Et puis, elle reprend avec un sourire, j'ai des amis dans son ancien lycée. Ils m'ont dit qu'elle était horrible, qu'elle ridiculisait certains élèves. C'était une vraie peste. Kilian je peux même te passer mon téléphone pour que tu appelles son ancienne école pour avoir confirmation de ce que je dis.

Kilian lui jette un regard choqué avant de venir poser ses yeux sur moi, me lançant un regard noir.

- Ne nous approche plus Hailee, aucun de nous, me dit-il froidement avant de partir à reculons.

J'ai soudainement du mal à respirer. L'envie de frapper dans quelque chose est plus que présente et malheureusement il faut que je sois dans ce stupide lycée.

Brenda se remet droite, le regarde partir avec un grand sourire aux lèvres puis me rend un sourire en coin. Je l'attrape à nouveau violemment et la prends cette fois-ci par le cou.

- Tu savais qu'il allait venir pas vrai ? Tu savais que j'allais m'énerver !

- Mademoiselle lâchez votre camarade, m'ordonne une voix derrière moi, encore.

Je lâche Brenda et me tourne pour me retrouver cette fois en face du proviseur.

C'est bien ma journée...

*

Quelques semaines sont passées depuis mon altercation avec Brenda et Kilian. Je me suis prise des heures de colle, que je passais dans la cantine ou à récurer les toilettes du lycée.

Ni Kilian, ni Maxime ou Johan n'ont cherché à m'approcher. J'aperçois quelques fois ces deux derniers me sourire mais jamais trop longtemps pour que Kilian ne le remarque.

Toute l'école est au courant pour ma violence envers Brenda. J'ai donc eu la joie d'apprendre que je passais maintenant pour une folle, violente et mythomane. Brenda a eu ce qu'elle voulait : plus personne dans le lycée ne veut m'adresser la parole. Personne à part Tamara, Camila et Tom qui restent près de moi, même s'ils ont du mal avec les critiques dont ils font l'objet.

« Pourquoi rester avec une fille comme elle ?
Ils n'ont pas peur de se faire frapper ? »

Je n'ai aucun problème de violence. Enfin je n'en ai jamais vraiment eu. Mais Brenda m'a repoussé dans mes retranchements et elle a réussi à me faire perdre les pédales.

Depuis, je passe toutes mes soirées ou mes heures de non cours à m'entraîner pour la scène ouverte du café à laquelle je me suis inscrite. La salle de musique me reste heureusement ouverte, le seul endroit où je me sens bien maintenant.

Accompagnée du piano, je me détends en répétant quelques morceaux.

L'envie de chanter plus fort me prend et je commence à remplir la salle de ma voix.

I had made every single mistake
That you could ever possibly make
I took and I took and I took what you gave
But you never noticed that I was in pain
I knew what I wanted, I went in and got it
Did all the things that you said that I wouldn't
I told you that I would never be forg...

Je n'ai pas finis le couplet que la porte s'ouvre laissant apparaître la dernière personne que je voudrais voir.

- Kilian...

HaileeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant