Chapitre III : Les mains révélées

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Terre, 13h57, Territoire de l'UNA, base militaire de Washington DC

Lorsqu'ils virent John Ericson – LE John Ericson – arriver, les gardes de part et d'autre de l'entrée de la base militaire ne purent retenir un sourire admiratif et le saluèrent respectueusement par son sobriquet.

John s'était arrêté au rang de capitaine et, bien qu'elle lui ait été offerte, avait maintes fois refusée sa promotion au rang supérieur, désirant plus que tout garder la cohésion avec son surnom. Bien qu'une star de l'UNA, il n'était que très peu connu à l'étranger et pouvait donc se déplacer incognito sans crainte de se faire remarquer. Bientôt âgé de vingt-six ans, l'évocation d'une nouvelle carrière en tant que pilote lui avait gracieusement retiré les dix ans qu'il avait pris lorsqu'il avait dû rendre les armes et à cette occasion, il s'était rasé de près, une première depuis son retour à la vie civile.

Venu seul, il arborait désormais son sourire en coin avec son vieil uniforme, sorti du placard où il avait pris la poussière depuis quelques années. Une fois entré dans la base militaire, il rejoignit le bureau où on lui avait donné rendez-vous. Arrivé devant le bureau, il réajusta une dernière fois son col et passa un rapide coup de manche sur sa médaille avant de frapper à la porte.

Une voix familière l'autorisa à entrer et, souriant en sachant qui il allait voir dans la salle, John ouvrit la porte.

— Ah ! John, je suis content de te revoir.

— Commandant O'Brian, dit John respectueusement.

Andrew O'Brian était un haut officier de l'UNA qui aimait s'entourer de mystère, comme en témoignait le masque qu'il portait constamment et qui lui cachait le haut du visage. Il avait participé à la dernière guerre, avait beaucoup fait pour l'UNA et avait ainsi gravi les échelons non seulement en tant que pilote, mais aussi en tant que stratège.

C'était un homme généralement distant, avec une voix si calme et suave qu'elle en devenait parfois inquiétante. Il avait été l'instructeur de John et le jeune homme savait qu'il lui devait beaucoup. Là où le Captain New America était connu par l'armée, mais surtout par les civils pour l'image de grand frère qu'il inspirait, l'Aigle de Sang restait un nom qui inspirait le respect dans l'armée mais dont on évitait d'ébruiter l'identité aux civils.

— Assieds-toi, John, dit O'Brian en versant trois verres d'alcool. Toujours deux glaçons le whisky ?

— Toujours, dit John en s'asseyant.

— Ah, John, te voilà, dit Scott en entrant à son tour dans le bureau. Content de te voir.

— Scott, dit John en le saluant, son verre à la main. Permettez Commandant, j'aurais quelques instructions à donner avant de pouvoir commencer cette réunion.

— Je t'en prie.

John retourna alors devant la porte du bureau où il héla un garde en patrouille sous le regard de Scott et Andrew.

— Soldat, j'ai besoin de vous.

— Qu'y a-t-il, Captain ?

— C'est une mission classée secret défense, répondit John d'un air sérieux. Je peux compter sur vous ?

— Bien sûr Captain, lui répondit le soldat trop heureux de rendre service à son idole.

— Ne prenez aucune note, ce serait trop dangereux. Vous allez retourner à Washington et vous rendre dans la cinquième avenue, au niveau du théâtre. En face, vous trouverez un bar, le Joey's. Munissez-vous de douze dollars et entrez.

— Oui Captain, dit le soldat qui voyait mal où il voulait en venir.

— Vous vous adresserez au barman en personne à qui vous tendrez les douze dollars en prononçant le mot de passe suivant : « Un Burger double steak sans oignons avec double portion de frites ». Il devrait alors vous remettre un paquet.

Projet Stolas I - Wings of MetalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant