Chapitre X : L'Avènement des Anges

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Ile isolée dans l'océan Indien, 11h43

Les préparatifs touchaient à leur fin. Les trois navires de la Fédération avaient presque intégralement été réutilisés pour réapprovisionner le Harbinger en énergie, munitions et fournir les matières premières afin de réparer les dégâts subis.

Au pied de leurs machines, John et Héliana discutaient, Kathlyn et Valur à leurs côtés.

— C'est dingue, dit John en regardant le Zephyrus. Hier encore, j'étais le meilleur de l'UNA, le Captain New America. Et maintenant, je me suis joint à vous, une bande de déserteurs.

— Tu as fait ton choix, John, lui dit Héliana. Tout comme j'ai fait le mien. Lorsque j'ai reçu l'Arch-Themios... non... quand je me suis rendue compte que j'étais vivante, j'ai compris que le moyen d'arrêter cette guerre n'était pas dans l'annihilation de l'un des camps. J'étais même convaincue que cela ne ferait que paradoxalement la rendre pire. On ne peut pas détruire entièrement une culture par les armes. Elle survivrait, toujours.

— Comment alors ? Comment comptes-tu finir cette guerre ?

— Je ne sais pas encore, dit-elle en baissant la tête. Mais avec la puissance de ces machines, je me dis que tout est possible.

— J'ai pensé à quelque chose, alors que j'étais à Muscat, reprit John. Notre ennemi n'est ni l'Alliance, ni l'UNA, ni la Fédération. Ce sont les armes. Les armes ne font pas de distinction entre les camps. Bien entendu, il faut quelqu'un pour les activer, ce ne sont pas elles qui tuent. Mais imagine. Imagine que toutes les armes sur Terre soient détruites. Imagine que demain, les humains n'aient que leurs mots pour se défendre.

Héliana tressaillit. Ces mots ressemblaient à s'y méprendre au discours que Varlaam lui avait tenu il y avait quelques jours.

— Cette idée, demanda-t-elle. Sais-tu si d'autres la partagent ?

— J'en serais bien étonné. Dans le monde actuel, chacun cherche à éliminer l'autre, un point c'est tout. Mais si les armes disparaissent...

— Ils en crééront de nouvelles, John. Toujours. Peu importe le nombre de fois où on les détruira, les humains continueront de reconstruire des armes.

Valur et Kathlyn, restés silencieux pendant tout l'entretien, continuaient d'écouter attentivement.

— Je ne me bats plus au nom de la Fédération, John. Je me bats pour ce qui me semble juste. Et il me semble juste que l'équipage du Harbinger survive. Il me semble juste de laisser survivre le plus de monde possible. Garde ça en tête : l'humanité est assez conne pour s'autodétruire avec ses propres armes. Nous disposons du Zephyrus et de l'Arch-Themios ; ne laissons pas cela arriver.

John garda un moment le silence, un sourire flottant sur son visage.

— Mais où est passée la jeune fille que j'ai connu à l'université ? dit-il d'un ton rêveur. Celle-la même qui me demandait d'un air timide si je voulais bien l'aider à réviser et où était son casier ?

Héliana rougit à l'évocation de cet épisode, mais s'empressa de répondre.

— Et où est ce crâneur qui m'assurait qu'il pourrait gagner le tournoi de basket tout seul alors même qu'il n'en n'avait jamais fait ?

— C'est un coup bas, ça, dit-il en riant.

Ils se sourient à nouveau et s'embrassèrent, sous les yeux de Valur et Kathlyn. Ils avaient tant attendu, tant espéré pouvoir être un jour réunis. Et maintenant, c'était chose faite. Ils s'aimaient encore, plus fort encore qu'au premier jour. Ils étaient résolus à traverser ensemble les épreuves que cette guerre allait mettre sur leur route.

Projet Stolas I - Wings of MetalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant