The Unknown

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Je me retournai en sortant mon arme après avoir entendu du bruit dans mon dos. Une sorte de battement d'ailes.

Un homme se tenait devant moi, de dos. Posant mon arme sur son omoplate, j'attendis qu'il se retourne ou qu'il dise quelque chose, mais il n'en fit rien.

La pluie continuait de tomber à torrent mais il n'était pas trempé. Fait étrange sachant que j'étais moi-même noyé et qu'on était sur une route, en pleine nuit, avec aucun abri aux alentours mis à part ma voiture. Alors d'où sortait ce type ?

Je regardai autour de moi au cas où une voiture se serait garée sans que je ne l'entende. Mais il n'y avait rien. Pas âme qui vive. Seulement cet étranger.

--Qui êtes-vous ? Lui demandai-je assez fort pour couvrir la pluie.

Il releva la tête mais je ne pouvais toujours pas distinguer son visage. Me méfiant de ce qu'il pourrait faire, j'enfonçai mon arme un peu plus dans son dos.

Peut-être que ce type était aussi un loup-garou ? Je venais peut-être de tuer son pote à l'instant ?

--Je m'appelle Castiel, lâcha simplement l'homme dont le trench-coat était à présent trempé.

Castiel ? C'était quoi ce nom à coucher dehors ? On aurait dit un nom de scène pour un film porno.

-- Ok Castiel, qu'est-ce que tu fous là ? Demandai-je d'une voix forte.

-- Tu ne me connais pas encore. Bientôt j'aurais pour mission de te sauver la vie Dean Winchester. Mais ce n'est pas encore le moment.

Quoi ? C'était quoi ce charabia ? Encore un qui avait trop picolé.

-- D'accord... Bon retournes-toi que je vois à quel taré j'ai affaire, dis-je en reculant un peu l'arme, toujours sur mes gardes.

Il fit ce que je lui demandais.

Lentement il se tourna vers moi avec un sourire. Les cheveux noirs plaqué sur le visage à cause de l'eau, les yeux bleus, la trentaine, il avait un visage qui inspirait confiance. Pas le genre à vouloir tuer quelqu'un.

Soudain un détail qu'il avait dit retint mon attention.

--Eh attend ! Comment tu connais mon nom ?

Je levai mon arme vers son front, prêt à appuyer sur la détente à la moindre tentative de sa part.

--Nous sommes amis dans le futur, m'apprit-il le plus sérieusement du monde.

Je ne pus me retenir de rire. Ce type avait soit bu, soit fumé, voir les deux.

-- Oui c'est ça. Et maintenant tu vas me dire que tu es le Docteur ?

-- Je ne suis pas docteur.

Je levai les yeux au ciel.

-- Encore heureux ! Je parlais du Docteur, dans Doctor Who !

Il fronça les sourcils, ne comprenant visiblement pas la référence.

-- Laisse tomber. Je sais même pas pourquoi je discute série avec toi.

L'inconnu observa mon front et tendit la main. Ce geste me fit reculer en le menaçant de mon arme.

-- Un pas de plus et je te fais sauter la cervelle, lui dis-je avec un regard noir.

-- Je ne crains pas les balles.

-- Ha parce que tu es invincible en plus de venir du futur ?

--Non, je suis un ange du seigneur, lâcha-t-il comme si c'était évident.

Malgré la pluie, mon rire du s'entendre à des kilomètres. Ce gars se foutait vraiment de ma gueule. Ou alors il sortait de l'asile ? Il avait l'air de croire en ses paroles. C'était encore plus flippant.

-- C'est la meilleure qu'on m'ait jamais faite celle-là !

-- Tu es blessé Dean. Laisse-moi soigner ça, me dit-il en désignant mon front.

Je passai ma main dessus et, effectivement, j'avais une coupure et elle saignait. Ça n'avait pas l'air bien méchant. Je ne me rappelai même plus comment je me l'étais faite. Surement dans la bagarre contre le loup-garou.

-- Hors de question que tu me touches espèce de pervers ! Maintenant tu vas repartir bien sagement d'où tu viens et me laisser rentrer chez moi.

L'étranger pencha la tête sur le côté et avant que je n'ai pu faire quoi que ce soit, il posa sa main sur mon bras et nous nous retrouvâmes sur un parking.

En observant le coin, je pus remarquer que nous étions sur le parking du motel que j'avais pris pour quelques jours. Mon impala était garé bien sagement devant la porte de ma chambre.

-- Qu'est-ce que...? commençai-je abasourdi avant de me tourner vers Castiel. C'est toi qui as fait ça ?

Il hocha la tête avec un léger sourire et tendit la main vers ma blessure. Trop choqué pour faire quoi que ce soit, je le laissai faire, ressentant aussitôt des picotements. Lorsqu'il retira sa main, je touchai mon front et découvris avec surprise qu'il était lisse. Plus aucune trace de la coupure.

-- Ok, je deviens fou, dis-je en me prenant la tête entre les mains.

-- Non Dean. Tout ce que je t'ai dit est vrai. Je suis revenue quelques années en arrière, avant notre rencontre, pour te dire une chose que tu devras retenir : je te sortirais de l'enfer. Quoi qu'il arrive je serais là pour t'en sortir. Peut-être un peu tard certes, mais tu en sortiras vivant.

-- Quoi ? Comment ça ? L'interrogeai-je perdu.

-- Tu comprendras dans peu de temps Dean.

Il s'approcha de moi, posant sa main sur mon épaule.

-- Retiens seulement que tu sortiras de l'enfer, me dit-il. Maintenant je dois te faire oublier cette rencontre. Elle ne devrait jamais avoir eu lieu.

-- Cas..., lâchai-je sans m'en rendre compte.

Le jeune homme sourit et posa deux doigts sur mon front.

-- Au revoir Dean.

Le lendemain matin, en me réveillant, je fronçai les sourcils. J'avais l'impression d'avoir fait un rêve étrange mais je n'arrivais pas à m'en souvenir.

Seul une pensée subsistait encore : je sortirais de l'enfer.

Je ne savais pas ce que ces paroles voulaient dire, d'ailleurs je n'y prêtai pas vraiment attention, mon ventre réclamant à manger.

Alors, sans plus tarder je me levai, pressé de déguster un bon hamburger au bacon.

Recueil SPNOù les histoires vivent. Découvrez maintenant