La fenêtre se brisa, réveillant Dean en sursaut qui tomba du lit, son pistolet à la main.
Le vent souffla dans la chambre et des bouts de verre vinrent se ficher partout dans la pièce et sur lui. Mais ce qui l'intrigua le plus, fut la personne qui était effondrée au sol : Castiel.
Il était à genoux, se tenait la tête et semblait souffrir mille tourments.
Aussitôt Dean posa son arme sur le lit et se leva, ne prêtant même pas attention aux bouts de verre sur lesquels il marchait.
-- Cas ? Ça va ? demanda-t-il en s'agenouillant devant l'ange et en posant sa main sur son épaule.
Son ami leva la tête vers lui, plongeant son regard dans le sien. À ce moment-là, Dean eut un léger mouvement de recul. Les yeux de l'ange étaient rougis, remplis de larmes et il ne cessait de grimacer de douleur.
-- Dean..., souffla Castiel en basculant en avant.
Le chasseur le rattrapa, le tenant à bout de bras pour le maintenir droit.
-- Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
-- Mes ailes..., commença l'ange sans pouvoir terminer.
Il se mit à gémir en fermant les yeux, se tenant la tête. Le vent était encore plus violent, poussant la pluie jusque dans la chambre et les mouillant tous les deux.
-- Cas, il faut que tu me parles si tu veux que je puisse t'aider, lui dit Dean inquiet.
L'ange releva difficilement la tête et l'observa.
-- Tu es blessé.
-- C'est rien, juste des...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que l'ange posait déjà sa main sur son bras, le soignant et remettant la fenêtre en place comme s'il n'y avait jamais rien eu. Mais ce geste eut pour effet de l'affaiblir et il roula des yeux avant de s'évanouir.
-- Cas ! L'appela Dean en le déposant sur le sol.
Il vérifia son pouls au cas où et lui donna des petites gifles pour le réveiller. Après quelques secondes, l'ange rouvrit les yeux, respirant difficilement.
-- Il faut...libèrer mes ailes Dean, lâcha Cas en se redressant pour se remettre à genoux.
-- Tes ailes ? Comment ça ? Je ne peux même pas les voir !
À ces mots, il vit une ombre apparaître sur le mur de la chambre tandis que Cas hurlait de douleur.
Dean écarquilla les yeux. Devant lui, il pouvait nettement distinguer les ailes de l'ange, maintenues entre elles par de grosses chaines.
-- Les archanges m'ont puni..., lui apprit Castiel en s'appuyant sur le sol. Aide-moi Dean...
Le chasseur avait des tas de questions sur les événements qui l'avait mené ici mais vu l'état de son ami, il préférait le débarrasser de ce fardeau avant tout.
-- Dis-moi ce que je dois faire.
Castiel avait de plus en plus de mal à respirer, grimaçant sous la douleur.
-- Les chaines...elles sont angéliques mais...grâce à ma marque tu peux...les briser.
Dean fronça les sourcils, soulevant la manche de son tee-shirt pour observer cette marque que Cas avait laissée sur son biceps.
-- Comment ? Demanda-t-il intrigué.
-- Pose ta main...sur mes ailes. Je ferais le reste...
Le jeune homme obéit, observant l'ombre sur le mur pour se guider. Mais il n'eut pas à chercher longtemps, ressentant tout à coup une sensation étrange. C'était puissant, doux, sa main vibrait et sa marque semblait répondre à cette force inconnue. Une sensation de bien-être l'enveloppa. Il aurait pu rester des heures comme ça, apaisé, reposé.
Soudain il ressentit des picotements et une brulure lui fit retirer sa main à la vitesse de l'éclair. Castiel gémit de douleur et serra les dents.
-- Dean...il faut que...tu laisses ta main le temps...de l'incantation...
Voulant tout faire pour sauver son ami, Dean hocha la tête et reposa sa main, serrant les dents pour supporter la douleur du mieux qu'il le pouvait.
Cette sensation n'était plus la même que quelques minutes plus tôt. Celle-ci était néfaste, elle voulait l'empêcher de libérer Cas, il le sentait. Mais il sentait aussi que s'il ne le faisait pas très vite, l'ange mourrait.
Ce dernier ne perdit pas de temps et prononça des paroles en énochien pour se libérer. Au fur et à mesure qu'il les disait, le chasseur le voyait grimacer et faire des pauses pour reprendre son souffle. Ils ne lâchèrent rien. Aucun des deux.
Bien sûr ils souffraient, Dean avait l'impression qu'on essayait de le faire bruler de l'intérieur et Cas semblait lutter pour ne pas s'évanouir à nouveau.
Puis soudain l'ange releva la tête et hurla de douleur tandis qu'une lumière l'aveugla et que sur l'ombre on pouvait voir ses ailes se déplier et briser les chaînes. Dean fut éjecté contre le mur tandis que Castiel était resté agenouillé, les mains au sol et les yeux clos. Lorsque le chasseur heurta le sol, il s'empressa de se relever pour vérifier que son ami allait bien.
-- Cas ?
-- Dean, souffla l'ange. Merci.
Il posa sa main sur l'épaule du chasseur et essaya de se relever. Dean l'aida et le fit asseoir sur le lit.
-- Explique-moi ce qui s'est passé. J'ai rien suivi.
Castiel leva les yeux vers lui et l'observa un instant avant de répondre :
-- Un archange et plusieurs de mes frères ont voulu me punir d'avoir trahi le paradis. Ils m'ont tendu un piège et ont attaché mes ailes à l'aide d'une incantation. J'ai essayé de me téléporter comme j'ai pu pour que tu puisses m'aider mais comme tu l'as constaté j'ai eu un peu de mal.
-- Oui on peut dire que tu as faits une entrée fracassante, lui dit Dean avec un rire moqueur. Mais comment ça se fait que j'ai pu te venir en aide ? Cette marque, c'est quoi au juste ?
-- Normalement seul un ange aurait pu me libérer de ce sort, mais en t'apposant cette marque je t'ai laissé un peu de ma force angélique. Cette marque est reliée à mes pouvoirs, j'ai donc pu l'utiliser.
L'ange soupira et se prit la tête entre les mains.
-- Je les entendais hurler comme jamais. Les anges... Il y avait tellement de voix, tellement de colère dans chacun d'entre eux... Je ne sais pas si on me reprendra là-haut un jour. Ils m'en veulent, confia-t-il à Dean.
-- Tu es encore un ange. Si on ne te voulait plus, on ne t'aurait pas laissé tes pouvoirs. Et même si certains de tes potes veulent ta peau, ça veut pas dire qu'ils sont tous de leur côté.
-- Tu as raison...
-- J'ai toujours raison, tu devrais le savoir maintenant, lui dit le chasseur en riant et en se levant pour s'habiller.
Castiel sourit, rassuré par les paroles du jeune homme et osa demander :
-- Est-ce que je peux rester avec Sam et toi le temps que tout ça passe ?
-- T'es chez toi ici Cas. On est une famille. Tu n'as pas à demander la permission, lui dit Dean.
Puis il ouvrit la porte et se tourna vers lui.
-- Par contre, regarde-bien. Ça c'est une porte. C'est par là que les personnes normales entrent, se moqua-t-il.
L'ange rit et se leva à son tour.
-- Je te promets d'y penser la prochaine fois.
-- Tant que tu as réparé les dégâts et que le motel me fais pas payer ça me va, répliqua le chasseur en haussant les épaules. Allez viens, je vais appeler Sammy pour qu'on se rejoigne.
Ils sortirent tous les deux de la chambre et montèrent dans l'impala. Lorsque Dean alluma la radio et qu'ils commencèrent à prendre la route, Castiel se dit que sa véritable famille n'était pas celle avec qui il avait grandi.
Non. C'était celle qui l'avait accueilli, qui lui faisait confiance et qui donnerait sa vie pour lui.
Celle des Winchester.
