Chapitre 62 - Les mots sur les maux

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Désolé pour la lettre de Melvin qui est immense. J'espère que ça sera pas trop chiant à lire.

PDV Iris

Vendredi 28 mars

18h45

Après être sorti de l'office du tourisme ou j'occupe un poste à l'accueil, je rejoins la maison familiale, pour retrouver mon homme et son fils, Noam étant directement parti avec Mattheo. Ces derniers jours c'est pas trop la joie, Melvin n'est plus avec Soan et depuis il est vraiment triste. Ça va mieux que les premiers temps, il accepte mieux les choses mais c'est pas encore ça. Le plus gros problème maintenant, c'est sa relation amoureuse. La situation est tellement délicate que je ne sais pas quoi lui donner comme conseil, comment l'épauler. Alors je fais ce que je peux pour qu'il se sente mieux, je lui prépare ses plats préférés, parfois je l'étreins contre moi comme je ferais avec mon Nono pour le réconforter ou encore je lui demande d'aller faire, faire un tour à Filou pour qu'il s'aère. Marcher, prendre l'air et se dépenser à courir après ce chien qui est une vraie canaille, ça l'aide à remettre ses idées en place. Du moins j'espère que ça l'aide, pour moi en général ça me fais du bien.

Me garant devant la maisonnée, je sors rapidement de ma petite clio rouge et peu après, j'ouvre la porte d'entrée et annonce mon retour.

- Coucou je suis rentré!

Personne ne me répond, c'est bizarre d'habitude mon compagnon est toujours là pour venir me dire bonsoir. Qu'il ne soit pas là ne me dit rien qui vaille, j'espère que ce n'est pas parce que Melvin se sent à nouveau pas bien...il pleure assez fréquemment, parce qu'il ne sait plus ou il en est...et ça m'attriste énormément...

Je dépose ma veste légère de mon tailleur au porte manteau ainsi que mon sac à main, puis me déchausse de mes escarpins qui me font mal avant de partir à la recherche des garçons. Je traverse la petite entrée, débouche dans le salon mais toujours personne. Une odeur de brûlé me parvient aux narines et affolée je file à la cuisine d'où ça provient à coup sur. Quand j'y entre, je trouve mon conjoint debout, penché en avant, les coudes sur le plan de travail et la tête dans les mains. Juste à côté de lui, la plaque électrique ou une casserole est disposée. L'effluve de cramé vient d'ici. J'arrête immédiatement la plaque chauffante et pose une main sur le dos courbé de mon compagnon qui sursaute.

- Oh chérie, c'est toi, désolé, j'étais perdu dans mes pensées...dit-il se redressant dévoilant à ma vue ses yeux humides de larmes. Et merde, j'ai fait cramer la sauce des raviolis...ajoute-il jetant un oeil à la casserole.

- C'est pas grave, je vais m'en occuper après. Dis-moi plutôt ce qui ne va pas...dis-je mes mains venant encadrer son visage. C'est Melvin?

- C'est tellement dur de le voir comme ça...le voir souffrir est une véritable torture, je ne peut rien faire...je me sens à nouveau impuissant face à la détresse de mon fils, comme quand j'ai du l'aider a faire son deuil. Melvin c'est un petit gars adorable et la vie s'acharne sur lui...d'abord sa mère qui lui balance à la figure qu'elle veut plus de lui du jour au lendemain...quelques temps après le décès d'Andreas...et maintenant cette histoire de greffe qui vient réveillé ses souffrances. .J'en veux tellement à la vie...Pourquoi mon fils? Pourquoi mon garçon? Si seulement je pouvais prendre ses douleurs à sa place...

- Will chéri, tu es un père formidable et je suis certain que tu l'aides a ta façon, l'amour est sa plus grande force. La vie lui amène tout un tas d'obstacle, c'est terriblement affreux tous ces tourments qu'il rencontre, il ne mérite pas tout ça, c'est dégueulasse, mais on fera tout pour qu'il soit à nouveau heureux.

- Merci d'être là pour nous. J'ai conseillé à Soan de lui écrire une lettre, lui aussi le pauvre souffre, comme s'il n'avait pas assez souffert dans sa vie lui aussi...bref le fait est qu'il m'a écouté, il m'a remis une lettre. Mel est monté dans sa chambre pour la lire...il est là-haut depuis un quart d'heure. Il doit avoir fini de la lire depuis, je voulais aller le voir mais ma carapace de rock commence à se fissurer et j'ai de plus en plus mal à paraître fort devant lui...si je monte et qu'il est en larmes, je crois que je tiendrais pas...et je ne veux pas qu'il me voit pleurer...c'est mon rôle que d'être fort.

Les cœurs inséparables ( Anciennement My heart beats for you...)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant