Heal Me (SOUS CONTRAT D'EDITION)

Chapitre 2

Tout le monde rêve de tomber amoureux. Je veux dire, vraiment amoureux. Ceux qui vous diront le contraire vous mentent certainement. Tout le monde rêve de vivre une histoire d'amour passionnelle, même moi à vrai dire. Mais le rêve et la réalité sont deux choses irrémédiablement différentes. Ce qu'on lit dans les livres et ce que l'on voit dans les films, tout ça c'est de la merde en boîte. De la jolie merde c'est sûr, mais de la merde quand même. Toutes ces histoires sont écrites dans le seul but de réveiller nos fantasmes les plus sombres et de nous laisser croire un instant qu'ils pourraient se réaliser. Mais c'est tout ce qu'elles sont, des histoires. Des scénarios qui nous touchent profondément, qui laissent une trace indélébile mais qui nous brisent aussi. On essaye d'arrêter de lire. On tente désespérément d'éviter les comédies romantiques à l'eau de rose et de ne plus écouter les chansons totalement niaises qui parlent de « love story ». Mais on en est incapable. On est accro à l'amour, mais au mauvais type d'amour. On est accro à l'amour qui n'existe pas. A celui qu'on espère trouver un jour même si on est inconsciemment persuadé que ce ne sera jamais le cas. 

Kim ne trouvera jamais l'homme idéal. Je ne trouverai jamais l'homme idéal. Et cette idée nous bousille l'existence.

J'ai eu un homme dans ma vie pourtant. Un ado plutôt. Et j'étais folle de lui à l'époque. On s'est mis ensemble lors de notre dernière année de lycée et ça faisait des mois que je lui courrais après. Ca a plus ou moins fonctionné pendant 3 ans. C'est quand j'ai décidé de le quitter que j'ai compris à quel point j'étais tordue. Je voulais plus. Plus que ce qu'il ne pouvait me donner. Il n'était pas l'homme de ma vie malgré qu'il en ait eu toutes les qualités requises : adorable, gentil, compréhensif, attentionné, drôle. Il était tout ce qu'il y avait de plus parfait mais c'était surement ça le problème. Il était trop parfait et je ne l'étais pas assez. Pas avec tout ce qu'il s'était passé dans ma vie. Pas après tout ce que j'avais vécu. 

C'est à ce moment là que j'ai compris que je ne serais probablement jamais vraiment heureuse avec personne. L'amour avec un grand A c'est du vent. Les premiers mois d'une nouvelle relation parviennent peut être à nous faire penser le contraire mais pas assez longtemps. On dit qu'on s'aimera pour toujours, qu'on fera notre vie ensemble et blablabla. Du gros vent ouais ! Et puis, de toute façon, c'est dans notre nature humaine de ne jamais être satisfait de rien. J'aurais probablement du rester avec Alex en fin de compte mais ça aurait été le choix de la facilité. Je sais parfaitement que j'aurai fini par être malheureuse, ce qui l'aurait inévitablement rendu malheureux, ce dont je n'avais aucune envie. 

Je lui ai fait mal en le quittant. Et ça m'a fait mal de lui faire mal. Cependant, je savais qu'il méritait mieux et même s'il ne pouvait pas le voir à l'époque, j'ai eu raison. Cela fait 8 mois que nous ne sommes plus ensemble. J'ai appris la semaine dernière qu'il avait retrouvé quelqu'un, ce qui m'a rendu jalouse mais pas pour les raisons auxquelles vous pensez. J'étais heureuse pour lui, vraiment et sincèrement, mais cette nouvelle a juste remis en lumière la sensation que j'avais tenté d'enfuir en moi ces derniers mois. Cette intuition qui n'arrêtait pas de me susurrer à l'oreille que j'étais destinée à être et à rester seule pour le restant de mes jours. 

Je suis une pièce défectueuse et les pièces défectueuses ne s'assemblent avec rien.

Pour l'instant, ça me va. Le célibat me convient bien à moi et à mon sale caractère. Mais j'ai peur que cela me convienne un peu moins bien sur le long terme. J'étais donc jalouse de voir qu'Alex avait mis si peu de temps à retrouver quelqu'un. Quelqu'un qui lui convenait. C'était comme si j'avais été rattrapée par mon karma. 

Oh bien sur, j'étais passé rapidement à autre chose moi aussi. Trois semaines seulement après notre rupture, je pense que j'avais déjà tourné la page. Ce qui était bien dans un sens mais qui m'a aussi profondément affecté. Le fait que je ne ressente plus rien en si peu de temps montrait bien à quel point notre relation avait été banale et dépourvue de tout sens.