Chapitre 8

7.7K 446 139
                                    


« Hé. Réveille toi Katelyn. »

Je sursaute en refaisant surface et je mets quelques secondes avant de me rappeler où je suis et avec qui. Eden m'a secoué gentiment par l'épaule, j'ai du m'endormir après que nous soyons monté sur l'autoroute. Ma joue droite est toute ankylosée et je me frotte les yeux du revers de la manche. Il m'a appelé par mon prénom non ? Il sonne plutôt bien dans sa bouche. Je me retiens de rouler des yeux. Arrête ça tout de suite Kate.

Je jette un rapide coup d'œil à l'extérieur pour essayer de comprendre pourquoi nous sommes arrêtés mais me fige en me rendant compte qu'il est garé sur le trottoir juste devant ma maison. Alors que je ne lui ai jamais dit où j'habitais. Il sourit en voyant mon air suspicieux.

« J'ai demandé à ma sœur qui a demandé à ton frère. Un problème ? » se défend-il.

Je fais la moue, peu enchantée qu'il sache où j'habite mais toutefois rassurée que cette information vienne de mon frère. Cela aurait un peu tourné au harcèlement sinon.

« Je... Merci. » réponds-je simplement.

Je m'en veux de m'être assoupie. J'aurais du profiter de ces dernières minutes en sa compagnie pour le questionner sur pleins de choses, pour en apprendre un peu plus sur sa vie. Maintenant c'est juste trop tard, je dois sortir de cette voiture et lui dire au revoir pour de bon, ce qui en plus d'être raisonnable serait également parfaitement logique. Pourtant, mon corps refuse désespérément d'obéir et le regard du garçon ne m'aide pas beaucoup plus. Il doit me prendre pour une idiote et je me maudis intérieurement d'agir comme une parfaite demeurée en sa présence. Allez Kate ! Ressaisis toi putain !

« Bon ben... salut. » dis-je en ouvrant ma portière.

« Attends. »

Eden se penche par dessus l'accoudoir central, tend le bras au dessus de moi et referme sèchement la porte que je venais d'entre-ouvrir. Je m'attends à ce qu'il retire sa main de la poignée mais il ne fait rien de tel. A la place, il ne bouge pas d'un centimètre, son visage se retrouvant brusquement beaucoup trop proche du mien et à cette distance, le gris de ses yeux me paraît encore plus éclatant. Il ne m'en fallait pas vraiment plus pour me sentir complètement réveillée. 

Mon cœur se met à battre plus rapidement et je prie pour qu'il n'entende pas le bruit assourdissant du sang cognant dans mes veines. Bon sang, comment fait-il pour être aussi attirant ? Parce que là franchement, s'il ne recule pas très vite, je vais lui sauter dessus. Mes hormones sont clairement en ébullition à ce stade.

« Passe moi ton téléphone. »

Son souffle me caresse la joue et je cligne des yeux pour reprendre mes esprits. Mon téléphone ? Il a besoin d'être aussi près pour me poser une question aussi ridicule ? Eden me scrute attentivement, ses yeux se promenant de part et d'autre de mon visage, attendant probablement que l'information atteigne mon cerveau. Ses lèvres se retroussent sur ses dents blanches et il me lance son stupide sourire de dragueur, enfin je dis stupide mais je ne suis clairement pas foutue d'y résister. Pire que ça, j'ai l'impression qu'il sait exactement l'effet qu'il me fait et qu'il s'amuse à jouer avec mes nerfs.

« Recule toi. »

Il lève un sourcil, sensiblement contrarié par ma réponse, mais ne s'éloigne pourtant pas d'un centimètre. Rester calme. Surtout rester bien calme.

« Eden, si tu ne te bouges pas, je ne peux pas attraper mon sac ni te donner mon portable. »

Ma rectification paraît lui plaire davantage et il reprend enfin sa place sur son siège. Mes joues sont en feu et je me dépêche de plonger le visage dans mon sac à dos pour qu'il ne remarque pas à quel point il m'a troublé. Saloperie de beau mec à deux balles. 

Heal Me (SOUS CONTRAT D'EDITION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant