Un jour j'ai jeté un regard à la mer ; je crois que je me suis noyée avec. Ma tête a un jour cogné si fort le fond des océans que désormais, tous les jours, tous les soirs, il chavire dans le tourbillon des questions. J'ai comme de l'eau à la bouche, c'est un petit spleen non idéal qui me crève le coeur. J'ai 21 grammes morts et les pensées floues, ma vie est tourmentée et mes pensées arrachées. Je ne suis pas torturée ; pour souffrir il faut vivre. Je ne vis pas. J'existe et mon existence remet en question tous ces autres souffles, tous ces soupirs, tous ces cris, tous ces êtres qui jouissent d'une chose que je n'ai pas. Cette chose qui réchauffe les poitrines et qui rosît les joues.
Un souffle retenti dans mes oreilles ; c'est le vent qui réveille le silence. Le soleil éclate comme ma voix mais promptement elle s'étouffe, elle tangue, elle flanche, elle disparaît.Je m'évanouis, je ne suis plus je n'ai jamais été je n'ai jamais essayé et jamais je ne serai. Je suis une Fin de Partie, lorsque j'ai été alors j'avais fini. Il n'y a plus rien à voir plus rien à sentir plus rien à apprendre. La déchéance n'existe pas puisque je ne suis jamais tombée – je ne suis jamais allée plus haut que ma tombe. Mes pieds sont déjà sous terre mais c'est ma tête qui a déjà creusé le sol. Je passe ma langue sur mes dents et je sens le goût amer du sang séché. Séché puisque ça fait longtemps que j'ai fini de saigner.