Bagdad, Irak...
C'était en 809 après Jésus-Christ; la capitale de l'empire d'Hâroun al-Rachîd qui s'étendait sur tout le monde musulman, à l'exception de l'Espagne, était en liesse. Le palais royal était illuminé, les souks et les quartiers populaires étaient plus beaux que jamais, le peuple tout entier chantait les bienfaits de son calife adoré. Tout le monde au palais était excité; des savants, des philosophes, des musiciens et des poètes musulmans et chrétiens, grecs et arabes, y avaient été invités. Quelle était donc la cause de toute cette animation ?
Le calife fit pour tout le peuple de Bagdad, depuis le plus grand jusqu'au plus petit, un grand festin dans la cour du jardin de la maison royale pour fêter le quinzième anniversaire de sa fille chérie, la vénuste princesse Leïla. Cette dernière était à la fois heureuse et malheureuse que son père ait fait ce festin : elle savait qu'il l'aimait sincèrement car jamais encore, on avait organisé une telle fête pour l'anniversaire d'un prince ou d'une princesse, mais elle se rendait également compte que plus elle grandissait et plus le jour où ses parents la marieraient se rapprochait. Ainsi, elle s'attristait à chaque fois qu'elle y pensait, pas parce qu'elle voulait demeurer célibataire, mais parce qu'elle souhaitait se marier par amour et non pas par intérêt ou pour empêcher une guerre quelconque. Cependant, elle savait bien qu'elle ne pouvait pas désobéir à la loi et qu'elle devait se plier à la volonté de ses parents. Après tout, si elle avait de la chance, elle tomberait peut-être amoureuse de son futur mari; de plus, sa mère et ses tantes lui avaient maintes fois répété qu'elle apprendrait comme elles, à aimer son futur époux.
La nuit venue, Leïla qui, jusqu'à présent, était restée dans une partie de la maison royale avec les femmes du palais, les esclaves y comprises, fut appelée par son père, le calife. Lorsqu'elle se présenta devant lui, il montra sa beauté au peuple, puis, il lui offrit un magnifique collier et une splendide couronne ornée de merveilleuses pierres précieuses de plusieurs couleurs qu'il lui fit porter. La princesse, dans un transport de joie, ne pût s'empêcher de lui sauter au cou et de le couvrir de baisers.
Ensuite, toute fière, elle se pavanât avec ses précieux bijoux devant tout le peuple admiratif de sa beauté et de celle de ses joyaux. Elle était escortée par plusieurs gardes pour éviter que quelqu'un du bas peuple lui vole ses précieux cadeaux.
Samira, sa meilleure amie, vint lui dire que sa mère et ses tantes la demandaient pour voir ses bijoux et qu'elles l'attendaient dans sa chambre. Leïla congédia les gardes et se dirigea avec Samira vers sa chambre se trouvant à proximité des jardins qui, curieusement, n'étaient pas surveillés. Soudain, elle remarqua deux statues qu'elle n'avait jamais aperçues auparavant. "C'est certainement mon père qui les a fait installer ici pour mon anniversaire", pensa-t-elle naïvement. Elle ignorait que ces "statues" étaient en réalité des voleurs de la populace qui s'étaient peint la peau, et sans qu'elle n'ait eu le temps de comprendre ce qui se passait, ils lui avaient ravi ses bijoux.- Au voleur ! À l'aide, cria la princesse.
- Que se passe-t-il, Leïla ? demanda Samira qui, absorbée dans ses pensées, n'avait rien remarqué.
- Mes bijoux, mes si beaux bijoux, ils ont été volés, cria la princesse.
Quelques gardes attirés par les cris de la princesse vinrent voir ce qui se passait. Lorsqu'ils furent mis au courant de la situation, ils donnèrent l'alerte et se lancèrent à la poursuite des deux voleurs mais il était trop tard, ces derniers avaient réussi à s'enfuir du palais après avoir caché les bijoux dans un sac.
*
* *Le soleil venait de se lever à Bagdad. Malgré les gazouillis des pigeons et les cocoricos des coqs, une grande partie du peuple dormait encore. La veille, le calife avait annoncé que ce jour serait un jour de repos pour tout le peuple. Il n'avait, cependant, pas parlé de l'incident qui s'était produit dans les jardins du palais mais il avait déjà ordonné de faire des recherches dans toute la ville.
Les voleurs de la veille, Ahmed et Khaled, avaient gagné leur pari. Ils avaient juré à Abdel, le cousin de Khaled, qu'ils voleraient le cadeau que le calife offrirait à sa fille. Ils avaient brillamment réussi et il devait leur donner une somme d'argent énorme. De toute manière, qu'il la leur donne ou pas, ils pouvaient être sûrs qu'ils n'auraient plus jamais besoin de travailler grâce à leur coup de maître. Seulement, ils devaient rapidement trouver quelqu'un à qui vendre les bijoux avant que la nouvelle de leur vol se répande dans toute la ville.Au palais, Abdel, qui était le bras droit du grand vizir Yasser, était encore surpris qu'Ahmed et Khaled aient réussi leur coup si facilement. Il n'avait pas envie de leur donner le moindre dinar et il devait trouver un moyen de ne pas payer sa dette, mais lequel ? "J'y songerais plus tard", se dit-il, "à présent, il faut que je m'occupe des affaires de mon maître, le grand vizir."
Le grand vizir Yasser était un ami d'enfance du calife Hâroun al-Rachîd. Ils avaient grandi ensemble et ils se considéraient comme des frères, du moins, c'était le cas pour Hâroun. Yasser, lui, avait toujours été très ambitieux et il briguait secrètement le pouvoir. Il avait plusieurs fois tenté d'assassiner le calife mais il avait échoué à chaque fois. Ses multiples échecs lui donnaient l'impression que le calife était protégé par un ange gardien et cela, ça le rendait encore plus furieux. Il commençait à en avoir assez du calife et avait hâte de prendre le pouvoir. Il attendait que son fidèle conseiller, Abdel, lui donne une idée de génie.
- Abdel, je suis fatigué de voir le calife sur le trône. N'as-tu aucune idée à me proposer pour me débarrasser de lui ?
- Eh bien, nous pourrions faire voler son sceptre. Vous savez que, selon la loi, si le calife ne le présente pas au peuple le jour du nouvel an, il doit être décapité.
- Oui, je sais, mais personne ne connaît la cachette du sceptre mis à part le calife et son héritier. D'ailleurs, il me faudra aussi éliminer ce dernier; mais à cela, j'y songerais plus tard.
- Écoutez-moi, grand vizir. Je connais deux voleurs qui pourraient se charger du sceptre.
- Aucun voleur ne peut voler le sceptre du calife.
- Même pas ceux qui ont volé les bijoux de la princesse ?
- Tu connais leurs identités ?
- Bien sûr, sinon je ne vous aurais pas parlé d'eux.
- Mais comment les ferons-nous introduire dans le palais ? Hier, cela a été facile à cause de la fête.
- Nous allons les faire passer pour des princes et vous allez proposer au calife de les héberger. C'est pendant leur séjour qu'ils voleront le sceptre.
- Et où trouverons-nous l'argent pour leurs vêtements de princes et leurs serviteurs ? Tu sais bien que l'argent que je dépense est étroitement contrôlé par le calife.
- Nous vendrons les bijoux de la princesse et nous utiliserons l'argent qu'ils nous rapporteront.
- Tu es un génie, Abdel ! Vas immédiatement me chercher ces deux voleurs.
- Très bien, grand vizir.
Voilà mon premier chapitre, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.
Je ne suis qu'un écrivain amateur, donc, si vous avez des conseils ou des suggestions, n'hésitez pas à me les donner. Merci d'avoir lu.
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Les Voleurs De Bagdad [En pause et en réécriture]
Historische RomaneBagdad, 809 après Jésus-Christ. Le Grand Vizir Yasser prévoit de faire voler le sceptre du calife, symbole de la souveraineté, et ainsi de le faire décapiter afin de prendre sa place. Pour ce faire, il engage Ahmed et Khaled, les "rois des voleurs"...