Ahmed et Khaled comprirent que Yasser les avait trahi et ils décidèrent de se venger en le dénonçant.
- Il est vrai que Khaled et moi avons volé les bijoux de Leïla, avoua Ahmed, mais nous n'avions pas l'intention de vous assassiner, nous voulions seulement nous enfuir du califat et ne plus jamais avoir à travailler. C'est Yasser qui nous a forcé à nous faire passer pour des princes dans le but de nous faire voler votre sceptre mais comme il restait introuvable, il m'a demandé de séduire Leïla pour qu'elle me révèle la cachette du sceptre.
- Quand il a appris que Leïla avait fugué, il a compris qu'il n'avait plus aucune chance de trouver le sceptre et il nous a trahis, ajouta Khaled.
Le calife ne savait que penser de ce qu'Ahmed et Khaled venaient de lui dire mais Yasser ne lui laissa pas le temps de réfléchir et il le poignarda en plein coeur. Ahmed et Khaled n'en croyaient pas leurs yeux, ils ne comprenaient pas l'action de Yasser.
- Pourquoi, Yasser ? Demanda le calife les larmes aux yeux.
- Il est temps que je prenne le pouvoir, Hâroun. Tes fils vont te rejoindre en enfer et je serai enfin calife, lui répondit Yasser avec le sourire aux lèvres.
Il retira le poignard de la poitrine du calife qui s'effondra et il fonça sur Ahmed. Ils commencèrent à se battre et Khaled vint à la rescousse d'Ahmed. Il arracha le poignard à Yasser et le poignarda dans la jambe. Abdel, pendant ce temps, était allé prévenir les gardes. Quand ils entrèrent, ils virent le poignard dans les mains de Khaled et ils pensèrent que c'était lui qui avait blessé Yasser et tué le calife. Ils l'arrêtèrent, lui et Ahmed, et ils allèrent prévenir les épouses et les enfants du calife.
Entretemps, une jeune femme frappa à la porte d'entrée de la maison d'Hassan, le père de Samira. Nabila, son épouse ouvrit la porte et eut la surprise de voir que c'était Leïla qui était à la porte.
- Leïla ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Demanda Nabila.
- C'est une longue histoire, ma tante. S'il vous plaît, laissez-moi entrer afin que je vous raconte ce qui s'est passé, répondit Leïla.
- Bien sûr, entre, ma fille.
Nabila fit entrer Leïla et lui demanda de lui expliquer ce qu'elle faisait là. Leïla lui raconta pourquoi elle avait fui et comment Samira l'avait aidée à sortir du palais :
- Quand nous sommes sorties du palais, deux gardes sont montés dans la charrette pour accompagner Samira. Ça devait faire quinze minutes que nous étions parties quand des cris se sont fait entendre, raconta Leïla.
- Mais d'où venaient-ils ? Demanda Nabila visiblement intéressée par l'histoire.
- Ils venaient d'une maison qui brûlait, poursuivit Leïla. Samira et les deux gardes sont descendus de la charrette pour aider les propriétaires de la maison et leurs voisins à éteindre l'incendie. J'ai profité de l'occasion pour sortir de ma cachette et continuer le chemin en demandant ma route aux passants qui connaissaient votre maison. J'ai eu peur que mon père se doute que je me cachais dans la charrette et qu'il lance des soldats à mes trousses.
- Tu as très bien fait. Figure-toi que des cavaliers sont venus s'excuser parce qu'ils avaient abîmé tous les fruits d'Hassan en fouillant la charrette.
- Je suis vraiment désolé, je ne voulais causer de tort, s'excusa Leïla.
- Ne t'en fais pas, je ne t'en veux pas. Seulement, ce que Samira et toi avez fait est très grave et j'espère qu'Hassan ne s'énervera pas quand il l'apprendra.
- Moi aussi je l'espère, dit Leïla en baissant la tête.
Elle se sentait honteuse d'avoir abandonné son père et elle commençait déjà à avoir des regrets mais il était trop tard pour revenir en arrière.
Au palais, la nouvelle de la mort du calife Hâroun al-Rachîd avait attristé tout le monde. Ses deux fils, Mohammed et Abd Allah, devaient se partager le califat en deux mais Yasser imaginait déjà un plan pour les assassiner. Ahmed et Khaled, quant à eux, avaient été jetés en prison et on les avait accusés du meurtre du calife. Ils avaient beau répéter que c'était Yasser le coupable, personne ne les écouta. Après l'enterrement du calife, ils seraient torturés puis décapités. Ils avaient envie de s'évader afin de se venger de Yasser mais cela serait difficile voire impossible.
- Nous n'aurions jamais dû faire confiance à Yasser, dit Khaled.
- Quand je pense qu'on se retrouve dans cette situation à cause d'un stupide pari. Si seulement on pouvait retourner dans le passé.
- Nous devons nous échapper, Ahmed. Je n'ai pas envie d'être torturé, j'ai peur de mourir ! Dit Khaled en fondant en larmes.
Khaled avait toujours été un homme fort et Ahmed ne l'avait jamais vu pleurer. Il savait qu'il ne devait pas laisser son ami perdre espoir.
- Khaled, ne te laisses pas démoraliser. Demandons de l'aide à Samira, c'est la seule personne qui peut nous croire, proposa Ahmed.
- Tu crois qu'elle acceptera ?
- Je l'espère. C'est notre seul espoir.
Ahmed allât demander aux gardes de faire venir Samira. Au début, ils refusèrent mais Ahmed et Khaled insistèrent tellement qu'ils finirent par céder :
- Très bien, je vais lui demander de venir mais je ne vous promets rien. Elle va certainement refuser, dit l'un des gardes.
Il allât trouver Samira, qui était encore au palais et demanda à lui parler :
- On m'a dit que vous me cherchiez. Que me voulez-vous ? Demanda Samira.
- En fait, les deux prisonniers veulent vous parler, répondit le garde.
- Qui ça ? Ahmed et Khaled ?
- Oui. Je leur ai dit que vous alliez refuser mais ils ont insisté pour vous voir. Vous allez venir ?
Samira ne répondit pas. Elle semblait réfléchir.
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Les Voleurs De Bagdad [En pause et en réécriture]
Historical FictionBagdad, 809 après Jésus-Christ. Le Grand Vizir Yasser prévoit de faire voler le sceptre du calife, symbole de la souveraineté, et ainsi de le faire décapiter afin de prendre sa place. Pour ce faire, il engage Ahmed et Khaled, les "rois des voleurs"...