La cavalerie rattrapa la charrette de Samira et lui ordonna de s'arrêter. Les cavaliers entourèrent la charrette et ordonnèrent aux passants de s'éloigner. Le cœur de Samira se mit à battre à cent à l'heure, elle savait que ces soldats avaient été envoyés par le calife. Ce dernier ne lui pardonnerait jamais d'avoir trahi sa confiance et il la ferait certainement empaler. Elle eut envie de pleurer mais elle réussit à retenir ses larmes.
- D'où viennent tous ces soldats ? Demanda-t-elle aux deux gardes en faisant mine d'être étonnée.
- Nous ne le savons pas, lui répondirent-ils aussi surpris l'un que l'autre.
- Descendez tous de la charrette. Nous avons reçu l'ordre de la fouiller, lança un cavalier.
Les deux gardes pensèrent que les soldats devaient se tromper; Samira était une très bonne personne, elle ne pouvait rien transporter de dangereux ou d'illégal dans sa charrette mais Samira, elle, savait parfaitement ce que les cavaliers cherchaient. Elle descendit de la charrette sans discuter et se mit à prier pour qu'un miracle se produise et que les cavaliers ne trouvent pas Leïla.
Deux cavaliers descendirent de leurs chevaux et se mirent à jeter tous les fruits de la charrette par terre pendant que les autres les faisaient écraser par leurs chevaux. Les deux gardes furent indignés par la rudesse des cavaliers.- Maintenant que vous avez écrasé tous les fruits de cette pauvre fille que va-t-elle apporter à son père ? Demanda l'un des deux.
- Elle n'en aura plus besoin. Lorsque le calife saura qu'elle a caché la princesse Leïla, il la fera empaler, répondit un cavalier.
Les deux cavaliers vidèrent enfin la charrette mais Leïla ne s'y trouvait pas. Les cavaliers se rendirent compte de leur erreur et ils se sentirent honteux d'avoir abîmé les fruits de Samira. Cette dernière n'en crût pas ses yeux; elle ignorait par quel miracle Leïla avait disparu de la charrette mais elle était sûre de ne pas être arrêtée. Elle avait eu tellement peur qu'elle se mit à pleurer à chaudes larmes mais les cavaliers et les deux gardes pensèrent que c'était à cause des fruits de son père.
- Vous voyez ce que vous avez fait ? Elle va certainement se faire gronder par son père, braillèrent les deux gardes.
- Pardonnez-nous Samira. Nous allons tout expliquer à votre père et nous allons lui apporter d'autres fruits, ne vous inquiétez pas, s'excusa un cavalier.
Les cavaliers tinrent parole et ils expliquèrent toute la situation à Hassan, le père de Samira. Ils en profitèrent pour l'emmener au palais comme l'avait demandé le calife.
Cependant, Yasser paya des faux témoins pour qu'ils accusent Ahmed d'avoir voulu assassiner le calife. Abdel fit venir le poète Abu Nûwas et l'alchimiste Dja'bir ibn Hayyân chez le calife et ils lui confirmèrent qu'Ahmed était un imposteur. Le calife n'en crût pas ses oreilles, il fut terriblement attristé et se sentit coupable de la fugue de Leïla. Il congédia Abu et Dja'bir au moment où Yasser arriva avec les faux témoins. Ces derniers accusèrent Ahmed d'avoir volé les bijoux de Leïla et de vouloir prendre la place du calife. Lorsque ce dernier leur demanda pourquoi ils ne l'avaient pas averti plus tôt, ils lui dirent qu'ils pensaient qu'il ne les croiraient pas. Le calife était fou de rage. Il congédia les faux témoins et fit venir Ahmed et Khaled. Il n'y avait que cinq personnes dans la salle : Hâroun, Yasser, Abdel, Ahmed et Khaled et il y avait des gardes devant la porte.
- Commandeur des croyants, vous nous avez demandé ? Demanda Khaled.
- Oui, j'ai quelques questions à vous poser. Comment pouvez-vous m'expliquer qu'Ahmed soit le fils de l'émir Al-Hakam Ier alors que son seul fils s'appelle Yusuf et qu'il est âgé de sept ans ?
Ahmed et Khaled furent surpris par la question du calife et ils ne surent que répondre.
- Étant donné qu'Ahmed n'est pas un prince, reprit le calife, pouvez-vous me dire où vous avez trouvé l'argent pour payer vos serviteurs et vos vêtements alors que vous n'êtes que de vulgaires mendiants ?
Ahmed et Khaled commencèrent à paniquer, ils regardèrent Yasser comme pour lui supplier de les aider mais il enfonça le clou en disant :
- Comme je vous l'avais dit, Votre Majesté, ils ont vendu les bijoux qu'ils ont volé à la princesse et ils nous ont fait croire à tous qu'Ahmed était un prince.
Ahmed et Khaled comprirent que Yasser les avait trahi et ils décidèrent de se venger en le dénonçant.
- Il est vrai que Khaled et moi avons volé les bijoux de Leïla, avoua Ahmed, mais nous n'avions pas l'intention de vous assassiner, nous voulions seulement nous enfuir du califat et ne plus jamais avoir à travailler. C'est Yasser qui nous a forcé à nous faire passer pour des princes dans le but de nous faire voler votre sceptre mais comme il restait introuvable, il m'a demandé de séduire Leïla pour qu'elle me révèle la cachette du sceptre.
- Quand il a appris que Leïla avait fugué, il a compris qu'il n'avait plus aucune chance de trouver le sceptre et il nous a trahis, ajouta Khaled.
Le calife ne savait que penser de ce qu'Ahmed et Khaled venaient de lui dire mais Yasser ne lui laissa pas le temps de réfléchir et il le poignarda en plein coeur.
Je sais que ça fait un peu plus de trois semaines que je n'ai rien publié, je m'en excuse sincèrement. Merci d'avoir lu.
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Les Voleurs De Bagdad [En pause et en réécriture]
Historical FictionBagdad, 809 après Jésus-Christ. Le Grand Vizir Yasser prévoit de faire voler le sceptre du calife, symbole de la souveraineté, et ainsi de le faire décapiter afin de prendre sa place. Pour ce faire, il engage Ahmed et Khaled, les "rois des voleurs"...