Chapitre IV

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- Ah ! Ahmed, mon cher ! Justement je te cherchais. J'ai trois nouvelles à t'annoncer, deux bonnes et une mauvaise. Par laquelle veux-tu que je commence ?

- Heu... Par la mauvaise.

- Eh bien, un messager m'a fait savoir que ton père a été assassiné et que ses gouverneurs se sont partagé l'émirat.

- Comment ? Père est mort ? Mais c'est affreux !

- Oui, je suis sincèrement désolé. La première bonne nouvelle, c'est que tu vas vivre avec nous, désormais; il serait trop dangereux que tu rentres chez toi.

- Merci beaucoup. Et la seconde ?

- J'ai décidé de te donner la main de Leïla, qu'en penses-tu ?

Ahmed resta perplexe. Si il acceptait, Leïla deviendrait son épouse et elle lui montrerait forcément la cachette du sceptre; si il refusait, il aurait l'opportunité de conquérir le coeur de la belle mais il n'était pas sûr qu'elle tomberait amoureuse de lui. En plus, il ne lui restait plus beaucoup de temps pour voler le sceptre car le calife le présenterait au peuple dans trois semaines, le jour du nouvel an.

- Alors, Ahmed ? Demanda le calife.

- Eh bien... Je... Je n'y vois aucun inconvénient, bredouilla-t-il. Espérons seulement que Leïla soit d'accord.

- Mais voyons, Ahmed. Son avis n'a pas d'importance.

- Oui, vous avez raison. Quand comptez-vous lui annoncer la nouvelle ?

- Ce soir, au dîner devant toute la famille.

Leïla avait suivi Ahmed discrètement pour voir de quelle manière il s'y prendrait pour convaincre son père. Elle les avait espionné et avait entendu toute la conversation. A ses yeux, Ahmed était un traître et un lâche, elle n'aurait jamais dû lui faire confiance. Elle rentra déçue et énervée dans sa chambre où se trouvait Samira :

- Alors, comment ça s'est passé ? Demanda Samira. Mais pourquoi pleures-tu ?

- Ahmed m'a trompée, il va se marier avec moi, répondit Leïla en pleurs.

- Mais comment ça ? Explique-toi.

- Père lui a donné ma main et lui, il n'a pas hésité à accepter. Il n'a même pas fait ce que je lui avais demandé, expliqua Leïla.

- Peut-être qu'il a eu peur et...

- Ne le défends pas. Ce n'est qu'un lâche, cria Leïla.

- Calme-toi, il vaut mieux te marier avec lui qu'avec un homme de quarante ou cinquante ans.

- Peu importe ! Je n'ai pas envie de me marier maintenant, et encore moins avec lui. Je t'envie tellement. Toi, au moins, personne ne te forceras à te marier.

- Que comptes-tu faire, maintenant ?

- Je vais m'enfuir du palais et tu vas m'aider.

- T'enfuir du palais ? Mais tu n'y penses pas ! S'exclama Samira

- S'il te plaît, comprends-moi. Si j'épouse Ahmed, je serai malheureuse toute ma vie.

- D'accord, mais tu penses à ta mère ? Elle ne s'en remettra jamais.

- Je me cacherai chez Hassan, ton père. C'est son cousin, il l'en informera.

- Je vois, mais comment veux-tu que je t'aides à sortir sans que les gardes ne le remarquent ?

Les Voleurs De Bagdad [En pause et en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant