- N'êtes-vous pas l'homme qui assista le magicien de Mossoul dans le quartier d'Aldjamila il y'a de cela deux mois, et qui nous déroba tous nos vêtements et tout notre argent ? demanda le calife.
Khaled ne sut que répondre. Il commença à balbutier quelque chose mais le grand vizir, comprenant que son plan risquait de tomber à l'eau plus tôt que prévu, l'interrompit. Il fallait qu'il intervienne rapidement avant que Khaled ne gâche tout.
- Commandeur des croyants, dit le grand vizir, Votre Majesté doit certainement se tromper car le prince Ahmed et son conseiller Khaled viennent tout juste d'arriver à Bagdad.
- C'est étrange, le conseiller ressemble beaucoup à l'homme que j'ai vu ce jour-là, dit le calife en se touchant la barbe comme il avait l'habitude de le faire lorsque quelque chose l'intriguait. Excusez-moi mon cher Khaled, poursuivît-il, c'était une méprise.
- Il n'y a aucun problème, commandeur des croyants, répondit Khaled. Cela peut arriver à n'importe qui.
- Très bien, reprit le calife, qu'est-ce qui vous amène à Bagdad, prince Ahmed ?
- Mon père, l'émir Al-Hakam Ier m'a envoyé vous demander votre aide.
- Mon aide ?
- Oui, il doit faire face à plusieurs révoltes des gouverneurs et le prince Louis, le fils de l'empereur Charlemagne, a déjà pris Huesca, Lérida et Barcelone. Si ça continue ainsi il finira par perdre tout l'émirat et cela ne sera pas du tout bon que l'Espagne redevienne chrétienne.
- Je comprend votre problème. J'entretiens de très bonnes relations avec Charlemagne, je vais voir si je peux lui demander son aide.
- Merci, Votre Majesté. J'ai apporté pour vous, vos deux épouses et vos quatre enfants quelques modestes cadeaux. J'espère qu'ils vous plairont.
- Oh ! Je vous en remercie.
Le calife emmena Ahmed, Khaled et Yasser dans un de ses salons et fit appeler ses épouses et ses enfants. La salle était grandiose; une vingtaine de tableaux étaient accrochés au mur et un immense lustre de cristal était suspendu au plafond. Il y avait plusieurs musiciennes qui commencèrent un concert de voix et d'instruments dès que le calife entra dans la salle. Ahmed et Khaled avaient du mal à se contrôler tant ils étaient émerveillés par la beauté de la salle et l'agréable harmonie que formait le mélange des instruments et des voix des musiciennes. Ils étaient comme hypnotisés par ce qu'ils voyaient et ce qu'ils entendaient mais Yasser donna une légère tape dans l'épaule de chacun pour qu'ils ne se laissent pas distraire.
Dès que les épouses et les enfants du calife arrivèrent, Ahmed et Khaled leur présentèrent des colliers et des bracelets qu'ils offrirent aux femmes et trois magnifiques chevaux blancs qu'ils offrirent au calife et à ses fils.- Ces chevaux sont magnifiques ! S'exclamèrent Mohammed et Abd Allah, les fils du calife.
Cela avait été très difficile de trouver des chevaux blancs parce qu'ils étaient rares. Yasser avait été obligé d'en donner un qu'il comptait acheter pour son fils. Les deux autres lui avaient été donnés par un de ses cousins qui était cheik.
Les épouses du calife et Hadidja, la sœur de Leïla, furent ravies des cadeaux qui leur furent offerts. Ahmed remarqua que Leïla n'avait pas l'air contente alors il la questionna :- Princesse, vous n'avez pas l'air d'apprécier vos cadeaux.
- Ils ne sont pas comparables à ceux que mon père m'avait offerts pour mon anniversaire. N'importe quel esclave aurait pu m'offrir la même chose que vous.
Ahmed fut choqué par l'attitude de Leïla. Il pensait qu'elle accepterait les cadeaux avec plaisir mais au lieu de cela, elle les rejeta comme s'ils n'avaient pas de valeur. Marajil, sa mère, vint s'excuser auprès de lui :
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Les Voleurs De Bagdad [En pause et en réécriture]
Ficción históricaBagdad, 809 après Jésus-Christ. Le Grand Vizir Yasser prévoit de faire voler le sceptre du calife, symbole de la souveraineté, et ainsi de le faire décapiter afin de prendre sa place. Pour ce faire, il engage Ahmed et Khaled, les "rois des voleurs"...