Baekhyun a eu une enfance très difficile. Il ne pouvait compter sur personne et tout le monde le trahissait dans son dos. Il a été éduqué comme ça "les gens sont mauvais, ne les écoute pas, ne leur avoue rien sur toi, ne leur montre rien de personne...
Aujourd'hui, était le dernier jour de l'année, tous les professeurs quitteraient l'établissement ce soir, et vérifieraient chaque salle. Chanyeol et moi avions élaboré un plan d'attaque, afin de laisser notre signature sur les murs de ce bâtiment. Et ce commençait dès la fin de la dernière heure de cours, nous nous rejoignîmes dans la cage d'escalier, trépignant d'impatience. L'adrénaline affluait abondamment dans mes veines tant l'idée de mon complice était diablement bonne. Il avait tout prévu, ses multiples bombes de peinture, il avait même pensé à prendre des pinceaux pour moi.
Nous patientâmes encore une dizaine de minutes, se retenant de respirer et de bouger lorsque je ne sais quel adulte montait ou descendait les escaliers. Puis les lumières s'éteignirent, un moteur démarra, nous sortions discrètement de notre cachette. Arpentant au pas de course le dédale des couloirs que nous connaissions par coeur, la scène semblait tout droit sortie d'un film d'action. Ces couloirs finirent par déboucher sur la sortie, la cour principale, nous nous arrêtions face au grand mur blanc sans fenêtres. Cette grande feuille blanche que j'ai toujours rêvé de remplir, voilà mon souhait exaucé aujourd'hui, à 19 heures, encore plein jour dehors et un grand soleil. Chanyeol commença son ouvrage, alternant entre les couleurs, rose, vert, orange, bleu. Je ne parvenais pas à voir ce qu'il voulait représenter, car je ne voyais que les traits de couleurs différentes se superposer, quant à son visage qui était lui très concentré. Cela faisait beaucoup de temps que son regard était rivé sur sa fresque, peut-être plus d'une heure que je l'observais peindre. J'avais pensé à une oeuvre abstraite, il devait avoir une image bien précise dans l'esprit, je ne visualisais pas. Jusqu'à ce que tout prenne petit à petit forme, un mot. Un simple mot.
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Après avoir signé son oeuvre en bas d'un "B.Y" ,il se tourna vers moi, tout sourire. J'étais obnubilé par son talent qu'il me cachait, le dessin était aussi son moyen de libération, celui qui brille en nous de façon permanente et qui nous arrache ce brin de malheur soufflant sourdement. À travers les couleurs vives, il exprimait son point de vue joyeux sur les choses de la vie, et je percevais chaque symboliques de ses motifs, de chaque couleur. Son oeuvre était un récit, que je lisais avec beaucoup d'émotion. Ses lèvres sous ma mâchoire me sortirent de mes rêveries, la parcelle de ma peau en contact avec ses croissants de chair picota, tressautant fébrilement.
Le ciel devint teinté de rose, lorsque le Soleil décida de prendre congé, le bruissement lent du vent dans les arbres d'été, le chant joyeux des oiseaux du soir. Et pourtant, tout cela, nous nous en fichions. Aucun mot n'a été échangé, mes jambes enroulées autour de ses fines hanches, mes bras autour de ses larges épaules, ses lèvres embrassant outrageusement les miennes, mon dos pressé contre le mur non sec. Je ne touchais plus le sol, je sentis mes lèvres d'humidifier avant de s'ouvrir et de laisser place à sa langue qui vint caresser la mienne pour la première fois. Cette sensation nouvelle me procura un puissant frisson mêlé à un plaisir que jamais je n'eus ressenti auparavant. Il me soulevait avec force, je dus baisser la tête pour continuer de l'embrasser.
