Hospital

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L'agréable croassement des oiseaux de soleil nous parvint depuis la fenêtre qui inondait la pièce de lumière, créant un cadre estival doux. Chanyeol n'était pas encore réveillé, et je profitai de son sommeil de plomb pour me lever regarder par la fenêtre. Une fois penché au dessus du cadre, et mes yeux habitués à la forte luminosité, je respire un immense bol d'air frais qui, sans mentir, sentait encore la nourriture et les relents d'alcool. Le bruit des agents de propreté résonnait autant que leurs exclamations ce qui me convaincs de refermer la fenêtre, le boucan risquant de réveiller le plus grand, et je savais qu'il a besoin de ce sommeil. Il s'était beaucoup réveillé cette nuit, agité de cauchemars immondes, je le savais, et moi même j'ai très peu fermé l'œil, trop dérangé par le vacarme infernal de la musique, toujours plus forte. Je passe une main dans mes cheveux et sors très discrètement de la chambre en direction de la salle de bain où je pris une douche. L'eau fraîche réveillait la moindre parcelle de chair de mon corps, la rendait alerte et guillerette. C'était la raison pour laquelle j'affectionnais particulièrement les douches à l'eau froide les matins d'été.

Lorsque je retournai dans la chambre à coucher dérober quelque habit dans l'armoire, une serviette blanche seulement autour de la taille qui m'arrivait à mi-cuisse, je constatai que Chanyeol n'était plus dans sa chambre et en conclus qu'il a dû se réveiller. Je le trouvai attablé, un bol de céréales sous le nez, le téléphone fixe en mains en train de discuter à celle qui semblerait être sa mère. Il se tourna vers moi, m'ayant entendu arriver, et me fit signe de la main. Leur conversation semblait presque être professionnelle, je compris alors que le sujet abordé était l'hôpital. "Très bien, je lui en parlerai" avais-je discerné entre les fragments de baragouinages qui ne m'étaient certainement pas destinés, confidentiels entre collègues. Puis il raccrocha et se tourna vers moi, encore près de la porte, en train de boutonner ma veste, et me sourit.

-C'était ta mère? Qu'est-ce qu'elle te disait? demandai-je, intéressé.
-Elle voudrait que je vienne travailler à mi-temps à l'hôpital. Parce que mon stage durait trois semaines, et le nombre de patients s'accroît en flèche, des urgences, des opérations, et puis ils doivent engager des étudiants en médecine pour accomplir les tâches d'infirmier. Comme un petit boulot d'été pour leur donner un coup de main si tu préfère.

-Oui, je vois. affirmai-je, comprenant la situation.

-Et j'ai promis à ma mère que je t'en parlerai parce qu'elle sait que tu es un élève brillant et qu'un de ces postes te conviendrait parfaitement. Ça te dit? termina-t-il en souriant.

J'acceptai volontiers avec un grand hochement de tête plein d'enthousiasme que je ne cherchai même plus à dissimuler. Je me jetai dans ses bras, aussi heureux qu'un enfant à qui l'on aurait accordé un tour de manège. Seulement, je renoncai quelques instants plus tard, inquiet ,repensant à la douleur que j'avais ressentie, s'il ressentait la même. Je le regardais, et savais qu'il comprenait mon regard.

-T'inquiète pas, j'ai pris un antidouleur, j'ai plus mal. me rassura-t-il.

Je fus soulagé de la nouvelle et rejoignis la table pour entamer le bol de céréales que Chanyeol m'a anticipé. Après quelques bouchées, je sursautai, prenant la chose en considération.

-Attends, pourquoi tu ne m'en a pas donné? J'ai dû te forcer à me porter pendant trois heures alors qu'il y avait des anti douleurs? m'exclamai-je, habité par une certaine colère.

Puis Chanyeol rit de bon coeur, je le pris pour de la moquerie. Et ça ne fis qu'arrondir mes yeux encore plus, tel un hibou.

-Oui, mais je ne t'en ai pas donné exprès. T'étais trop léger, tu ne peux pas en prendre si tu fais moins de soixante cinq kilos.

Darkness Always Enlightens || chanbaekOù les histoires vivent. Découvrez maintenant