Éloignement

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Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis ce fabuleux baiser, laissant cette journée inoubliable dans mon esprit. Rien que de penser à sa chair pulpeuse contre mes lèvres fiévreuses, me faisait frissonner, en classe, chez moi, n'importe où.
Le seul hic était celui-ci. Il prenait ses distances. Je voyais parfaitement qu'il ne passait plus autant de temps avec moi qu'auparavant. Ses études avaient pris une immense ampleur soudainement, il me quittait souvent plus tôt pour réviser, il était d'un seul coup devenu très pointilleux sur les heures de cours pour ne plus arriver en retard alors que même avant mon arrivée, il arrivait 15 minutes après le début du cours, je l'ai vu à plusieurs reprises mettre son uniforme et coiffer ses cheveux noirs en l'air. Encore ceci pouvait passer, mais la suite était plus douloureuse, il refusait de m'embrasser à nouveau, il ne souriait plus autant, il ne me soutenait plus du regard, ce n'était plus lui mais moi qui engageais la conversation lors de nos rares échanges. Lorsque je lui demandais pourquoi il révisait plus alors qu'il excellait déjà en tout, il me répondait à chaque fois sur un ton lassé "Tu ne comprendrais pas Baekhyun" .Il s'était bien rendu compte que cela me faisait trembler des lèvres, et nouait ma gorge, alors parfois il posait simplement une main sur mon épaule "Mais un jour tu comprendras, je l'espère " avant de me lâcher et de retourner chez lui.
Il avait même arrêté de me donner des surnoms, j'étais redevenu Baekhyun. Bien que cela m'agaçait au début, j'avais fini par me faire aux "Baek" "Baekkie" et j'ai même commencé à apprécier cela. Alors rien ne me fit plus mal que lorsqu'il avait prononcé "Baekhyun".
Je ne pleurais pas, jamais devant lui en tout cas, mais dès qu'il avait le dos tourné, je m'effondrais à genoux et me prenais le visage entre les mains et vidais mes larmes de mon corps jusqu'à épuisement. Cependant, j'avais l'impression d'avoir des réserves lacrymales infinies, elles ne s'arrêtaient plus. Auparavant, il m'accueillais contre son torse et son pull absorbait mes larmes, mais aujourd'hui il me laissait pleurer seul, et mon seul support était mes mains.

J'en étais certain de toute façon. Les sentiments empiètent sur l'amitié et le baiser la détruit.

Mais j'ai pris le risque, et nous nous sommes embrassés. Même si j'ai très mal, je ne regrette rien.

Ce manège dura encore un mois, j'arrivais à ne pas pleurer certains jours, et d'autres je ne le voyais pas une fois. Il m'avait laissé prendre sa main mais j'étais bien conscient qu'il était réticent. Les très rares fois où il me laissait l'embrasser, il ne participait pas ou très peu et me repoussait dès qu'il trouvait l'excuse du manque de souffle avant de s'enfuir. J'avais accès à ses lèvres, mais s'il n'y prenait pas plaisir aussi, cela retirait toute la magie, et c'était loin de me satisfaire.

Puis un matin, en cours d'histoire.

Je m'assis sur mon pupitre, toujours aussi maussade lorsque je sortis mes affaires de mon sac, un papier orange plié en deux glissa d'entre mes classeurs.

Lis ça en rentrant chez toi. Je ne veux pas que tu pleures en classe

-Park

Je posai le papier entre deux pages de mon classeur de maths, sachant que je l'ouvrirai ce soir et tentais de ne plus y penser.

Ce jour-là, je ne vis Chanyeol nulle part, les autres élèves m'affirmaient qu'ils ignoraient où il était, d'autres me disaient qu'il étudiait au calme. Il était l'heure de la pause déjeuner et une fois de plus, je mangeais seul. Je mâchais lascivement ma viande quand je sentis quelqu'un s'asseoir en face de moi. Je ne réagis pas, car ce n'était pas Chanyeol, ce n'était pas son odeur.

Darkness Always Enlightens || chanbaekOù les histoires vivent. Découvrez maintenant