Chapitre 10 - ... Avant la tempête

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TERREUR :

- Peur violente qui paralyse.
- Pratique systématique de violences, de crimes en vue d’imposer un pouvoir.
- Personne ou chose qui inspire une GRANDE PEUR, qui effraie.

SYNONYMES :

- Angoisse
- Epouvante
- Brutalité
- Horreur
- Le Comédien
- Meurdeure-sur-Sainkil

Depuis près de trois semaines la terreur sévit sur la ville de Meurdeure-sur-Sainkil, et je peux dire que je suis fier de mon travail. Huit meurtres. Quatre mises en scènes. Et personne ne me soupçonne encore. Grâce à moi, une ville toute entière vit sous mon règne, celui de mon masque. Une ville à mes pieds, une ville que je mettrai à feu et à sang.
La presse m'a attribuée le patronyme du "Comédien", la raison ?  Mon masque.

JOURNALISTES :

Vautours incompétents ne s'attachant qu'aux simples faits et non à l'essence et à la beauté de l'œuvre ou de l'action.

Voilà ce qu'est le journalisme pour moi. Mon masque n'est pas seulement emprunté à la Commedia Dell'arte, son architecture montre les plusieurs facettes de ma personnalité. Le visage de gauche ne montre pas la joie, non, il montre un sadisme, duquel on s'attache, duquel on s'enivre, un sadisme qui s'accroche, un qui se marie à vous, à la vie, à la mort. Sade. Créateur du sadisme. Une inspiration.

Son œuvre, a été peu comprise, peu de gens on saisit le sens de ce mouvement. Durant des années j'ai lu et relu ces œuvres, j'ai réussi à comprendre la pensée de cet artiste, ce besoin de voir la souffrance, de la goûter, de l'exécuter. Enfermé dans sa tour d'Ivoire, Sade, durant le XIXème siècle, m'a ouvert les yeux, la vertu n'apporte jamais le bonheur, seules la débauche et la souffrance, amène à la réussite, à la jouissance de vivre au bon vouloir. La souffrance des autres apporte le bonheur de soi. Sade le montre à la perfection. Ses crimes furent tellement horribles qu'il passa une majeure partie de sa vie en prison, ou même en asile. Il n'était pas fou, non, c'était un visionnaire. Personne ne peut me comprendre, depuis ma naissance j'ai été incompris, même rejeté, comme le marquis de Sade. Le jour où j'ai lu ses travaux, j'ai senti cette connexion, j'ai accepté son héritage. Mais ce qui nous pousse à commettre de telles actions c’est le rejet, la solitude. Cela peut pousser les personnes à commettre le pire. L'inimaginable.

A l’opposé, le visage de droite, représente un sourire, mais pas une représentation du bonheur, non, plutôt un sourire narquois, un qui se moque de vous, qui vous inquiète et vous rend mal à l’aise. C’est ce sourire que vous verrez avant votre dernier soupir, celui qui vous hantera à tout jamais, celui-ci représente beaucoup pour moi, il représente une façade derrière laquelle je peux me cacher, une qui empêche les autres de voir mon malheur.

Observer, se camoufler, tuer. Mon nouveau mode de vie, celui qui me correspond. Je ne cherche pas de l’empathie ou de la compassion, je cherche une reconnaissance due aux années où l’on a pu s’acharner sur moi, une vengeance, je ne suis pas comme tout tueur présent dans notre culture populaire (je suis ton frère, notre père m’a rejeté, donc je tue, aimez-moi, bla bla bla), je ne veux en aucun cas me faire passer pour une victime je suis qui je suis et j’assume mes actes. Au final, ce sourire représente une sorte de justicier du meurtre, désengorger une ville de son extrême vanité, son égocentrisme et de sa manière de vivre. Ces gens détruisent des vies sans le savoir depuis des années, voir même des décennies, et pour les personnes comme moi, les « rejetés de la société », il est de notre devoir d’y remédier, ouvrir les yeux à une ville devenue aveugle.

Cela fait une semaine que j’ai laissé souffler Meurdeure-sur-Sainkil, ils se croient déjà à l’abri de tout danger, ayant accusé trop brièvement une jeune de leur ville tant adorée, ils s’acharnent sur elle, en se disant qu’elle a trop peur pour continuer ses meurtres. Ce qu’ils ne savent pas c’est que ce n’est pas elle, et que mon premier jeu va bientôt commencer.
Sept personnes seront concernées, certains vont mourir, d’autres non.

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