Chapitre 6

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Nous étions arrivés à la caserne aux alentours de une heure du matin et pendant tout le trajet en camion j'avais dormi, j'étais fatigué aussi bien physiquement qu'émotionnellement. Une fois sur place j'avais été réveillé par toujours ce même pompier, grand, blond avec des yeux bleu perçants, qui avait des traces noires sur le visage du au feu dont il m'avait sauvé tout à l'heure. « Viens avec moi, tu vas boire un truc ça va te faire du bien. »

Il m'avait emmené dans la cafétéria de la caserne et nous n'étions que tous les deux car tous ses autres collègues étaient probablement rentrés chez eux. « Tu veux un chocolat chaud ? Un café ? » « Je veux bien un café, merci. » Il préparait ma boisson pendant que je m'installais sur une table et que je repensais aux évènements qui venaient de se dérouler.

Je n'avais plus d'appartement et je ne parvenais pas à le réaliser, je venais à peine de payer mon premier loyer que tout était déjà terminé, tout avait disparu, avec toutes mes affaires. Je me sentais complètement vidé comme si plus rien n'avait d'importance puisque dorénavant je n'avais plus rien à perdre. « Alors, comment tu t'appelles ? »

Le pompier s'était assis en face de moi sans que je l'entende et il avait posé deux tasses fumantes sur la table. Il paraissait exténué par la journée qu'il avait passé car de grands cernes se dessinaient sous ses yeux. « Charlie, et vous ? » « Tu peux me tutoyer Charlie, je m'appelle Marshall. Tu as quel âge ? » On avait discuté comme ça pendant quelques minutes et j'avais appri quelques trucs à propos de lui. Il avait 26 ans et ça faisait seulement trois ans qu'il était pompier, il adorait ce boulot. Ses parents à lui habitait à l'autre bout du pays donc il ne les voyait pas très souvent, et il vivait dans un appartement du centre-ville. « Je vais aller prendre une douche j'en ai pas pour longtemps, attends-moi ici. » Sans un mot de plus il s'était levé et était parti se laver.

A vrai dire je ne savais pas si rester ici avec un homme que je ne connaissais pas était une bonne chose, mais c'était la meilleure alternative qui s'offrait à moi. J'étais exténué et j'avais cours le lendemain. D'ailleurs, penser à ça me rappelait que désormais je n'avais plus aucun cours puisque tout avait brûlé dans l'incendie, et pour le moment mon ordinateur n'était pas en grande forme. En plus de ça je savais qu'à la fac c'était chacun pour soi et j'allais avoir beaucoup de mal à rattraper tous les cours.

Une dizaine de minute plus tard, Marshall était de retour, propre habillé d'un gros sweat et d'un jogging. « J'ai quelques affaires ici, tu veux que je te prêtes des habits propres pour dormir ? » Je refusais poliment sa proposition puis je me levais pour le suivre pendant qu'il me montrait les endroits importants de la caserne, comme les toilettes, les douches et les salles de repos. « T'as cours demain ? » « Oui mais ça sert à rien que j'y aille j'ai perdu tous mes cours. » « Ah non, tu vas pas te laisser abattre comme ça. Demandes à tes potes ils vont bien te les passer, ils comprendront. » J'hochais la tête, il avait raison je n'avais rien à perdre en leur demandant.

Tout en discutant il m'avait conduit dans une salle où étaient installés quatre lits, tous vides. « Tu peux dormir ici, je vais aller dans la salle à côté. Je me lève à sept heures, je passe te réveiller ? » « Oui je veux bien merci. » Il m'avait souri puis avait posé sa main sur mon épaule. « Essaies de dormir un peu ça te fera du bien Charlie, bonne nuit. » « Bonne nuit. » Il était partie et avait refermé la porte derrière lui.

Je ne lui avais pas dit mais j'appréciait le fait qu'il m'aide de cette manière alors qu'il ne me connaissait même pas. Il avait son propre appartement, tous ses collègues et pourtant il avait décidé de rester à la caserne avec moi.

Je m'installais sur le lit placé sous la fenêtre, je me débarrassais de mes habits de la journée pour ne garder que mon caleçon et je me glissais sous les draps. Même si j'étais fatigué je savais pertinemment que je n'arriverais pas à dormir et en plus de ça je n'avais plus de batterie sur mon téléphone alors il s'était éteint. J'avais besoin de réconfort, de quelque chose qui pourrait me faire croire que toute ma vie n'était pas un désastre alors j'avais attrapé le livre de mon père pour continuer ma lecture.

My daddy told meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant