My daddy told me

Chapitre 14

Quelques semaines étaient passées et mes journées se ressemblaient énormément. Par je ne sais quel miracle, mon patron avait décidé de me garder mais je soupçonnais Jamie d'être allé lui parler. Je ne voyais Jamie que très rarement car dernièrement je préférais la solitude. Grâce à ma paye, ce qu'il me restait de l'argent de l'assurance, et l'aide financière que m'avait apporté Marshall malgré mes protestations, j'avais réussi à me trouver un appartement. Plus petit que l'ancien, mais dans un meilleur quartier, et je me sentais bien dedans. Marshall insistait pour passer me voir plusieurs fois par semaine, car d'après lui j'avais besoin de compagnie. Pourtant je ne me sentais pas si seul que ça, au contraire.

Jamie m'appelait, plusieurs fois par jour mais nous ne nous voyions pas si souvent que ça et c'était en partie ma faute. J'avais fini par croire aux mises en garde de mon père et pour mon propre bien j'avais délaissé un peu Jamie. Il s'en était rendu compte alors au début, il m'envoyait plusieurs messages par jour pour savoir pourquoi on ne se voyait plus, puis il avait lâché l'affaire et se contentait de quelques appels. Mais au fond de moi il me manquait. En 18 années d'existence, j'avais eu une petite amie, et encore ce n'était rien de très sérieux. Je ne savais pas ce que c'était d'être amoureux, alors je m'étais dit que c'était probablement ce que je ressentais pour Jamie. Rien qui ne soit très bon pour moi.

Je n'avais pas non plus revu Noah, pour mon plus grand bonheur. Il m'avait fait peur la dernière fois que l'on s'était vu et je ne tenais pas à ce que ça se reproduise.

Ce jour ci, j'avais plusieurs courses à faire alors j'étais enfin sorti de chez moi, après avoir passé un peu moins d'une semaine enfermé. Malgré le fait que mon patron ne me renvoyait pas, il m'avait forcé à prendre des vacances pour « reprendre mes esprits. » Peut-être que j'en avais besoin après tout. J'avais fait exprès de sortir juste avant la fermeture des magasins, pour croiser le moins de gens possible. En chemin, mon téléphone avait sonné. Au début je ne voulais pas répondre mais en voyant qu'il s'agissait de Jamie j'avais finalement décidé de décrocher.

« Oui Jamie ? » « Tu fais quoi ce soir ? » « Probablement rien, pourquoi ? » « On a qu'à sortir, ça fait longtemps qu'on s'est pas vu. En fait je ne te demande même pas ton avis. Je passe te chercher à 20 heures, fais toi beau. »

Et il avait raccroché. Je détestais quand il me faisait des plans du genre, mais au fond c'est ce qui faisait son charme. Je m'étais dépêché de faire mes courses puis j'étais rentré rapidement chez moi. Il m'avait dit de me faire beau mais dernièrement j'avais perdu du poids, je nageais littéralement dans mes vêtements et plus rien ne m'allait. Voir ça dans le miroir me faisait du mal alors j'avais pioché des vêtements au hasard et je les avais enfilés, sans regarder ce que ça donnait. Après tout, ce n'était que Jamie, il n'allait pas me juger.

Il était arrivé à 20 heures pile, il n'avait jamais été aussi ponctuel auparavant. Il était bien habillé, ses cheveux étaient bien coiffés, il avait un grand sourire plaqué sur son visage et je devais bien l'avouer, il était beau. Il était venu me cherche chez moi, alors je l'avais fait entrer quelques minutes avant de repartir.

Ça me faisait bizarre de le voir, et c'était un sentiment étrange. J'avais passé la plupart de ma vie avec lui, nous étions tout le temps collé l'un à l'autre et aujourd'hui je l'ignorais volontairement. Mais maintenant il ne me laissait plus le choix. En me voyant il m'avait serré très fort dans ses bras, comme si sa vie en dépendait. Je lui avais manqué, ça se sentait et au fond lui aussi m'avait manqué.

"Ça fait du bien de te voir Charlie." Je lui avais souri, et il m'avait embrassé la joue. "Je sais qu'on a jamais parlé de ce qu'on était, que tu t'es éloigné dernièrement, que tu vas pas très bien mais je tiens juste à ce que tu saches que c'est officiel, j'ai parlé avec Brandon, c'est du passé lui et moi. Il l'a mal prit mais crois moi, j'ai jamais été aussi heureux." Il regardait vers le sol et avait esquissé un petit sourire, ça me faisait plaisir de le voir comme ça. J'avais passé mon bras autour de ses épaules en avançant vers la porte d'entrée, et je lui avais embrassé la joue tandis que nous quittions l'appartement.