J'étais allongé sur le canapé, les draps sur moi, j'avais froid. Marshall était de garde alors j'étais seul dans l'appartement. Je ne parvenais pas à fermer l'oeil, je ne faisais que penser à ce qu'il s'était passé avec Noah. Il m'avait embrassé et contrairement aux autres fois ça ne m'avait pas plu et il l'avait senti. Je ne répondais pas à ces baisers et ça l'agaçait alors il m'avait poussé très fort. J'étais tombé au sol et il était parti, accompagné de ses amis et aucun d'eux n'avaient payé. J'allais probablement me faire virer à cause de ça mais ce n'est pas ce qui m'inquiétais le plus, j'avais plutôt peur qu'il revienne ou s'en prenne à Jamie.
Le lendemain étant donné que je n'avais pas dormi, j'étais très fatigué et en plus de ça je commençais à être malade alors je n'étais pas allé en cours.
À la place j'étais allé à un endroit où je n'étais pas allé depuis quelques semaines. À vrai dire je n'aimais pas y aller, même si au fond de moi ça me faisait un peu de bien. Une fois devant la tombe, je m'étais accroupi et j'avais posé une rose dessus. Venir ici me rappelait que j'étais seul maintenant et je n'aimais pas ce sentiment.
"Salut papa." Le bruit du vent me répondit et je m'étais assit par terre. Il était encore tôt, et le cimetière était vide. "Tu me manques beaucoup. Je sais que tu voulais que je ne pense pas trop à toi, que je vive ma vie pleinement mais c'est dur. Il ne se passe pas un jour sans que je pense à toi. Je savais que ça serait dur sans toi mais je ne pensais pas que ça le serait autant." Je devais probablement faire peur à parler dans le vide, avec mes cernes plus grands que moi et mes vêtements froissés. Mais tout cela m'importait peu, je voulais juste retrouver mon père, qu'il soit présent à mes côtés et me serre dans ses bras comme il le faisait avant, quand ça n'allait pas. "Beaucoup de chose ont changé depuis que t'es plus là mais t'es probablement au courant, enfin si tout ce qu'on dit sur l'après vie est vrai. Mon appartement et la plupart de mes affaires ont brûlé. Je vis chez Jamie et chez un pompier qui m'aide, ils sont gentils. D'ailleurs je crois que je suis gay. Aucun rapport je sais, mais je suis fatigué. Et d'ailleurs je lis chaque jour ton journal, il m'aide beaucoup."
Tout en parlant j'avais sorti le carnet de mon sac, il ne me restait plus que deux pages à lire, alors je m'étais assit en tailleur et je l'avais terminé. J'aimais énormément ce carnet car j'apprenais des choses sur mon père que je ne savais pas, ça me rapprochait de lui. Et en le lisant j'imaginais sa voix qui me parlait, c'était comme si il était toujours à mes côtés. Les deux pages lues, j'avais refermé le carnet. Mon père avait toujours beaucoup aimé les morales et son carnet qui pourtant racontait sa vie, se terminait par une morale, une mise en garde. "J'ai finis de le lire papa. Mais t'en fais pas, j'irais bien, ça ne se passera pas comme ça avec Jamie." J'avais rangé le carnet et j'avais fixé pendant quelques secondes sa pierre tombale. Dessus étaient écrits quelques mots.
«Derek Clarke, 1979-2015»
Il n'avait vécu que 36 petites années et il me manquait terriblement. Surtout en ce moment car j'avais besoin de lui, de ses conseils. Dans ces moments là, il était le seul qui pouvait me réconforter. "Tu me manques tellement papa. Je t'aime tu sais."
Je n'avais même pas cherché à retenir les larmes qui avaient commencé à rouler sur mes joues, j'avais besoin d'évacuer. Les derniers événements qui s'étaient produit dans ma vie m'avait pas mal secoué, je n'en pouvais plus. Je n'avais jamais autant pleuré. C'était principalement dû à la tristesse d'être devant la tombe de mon père, mais également à cause du désastre qu'était ma vie. Rien n'allait et j'avais besoin de quelqu'un pour me remettre sur pied. Le problème était que je ne savais pas vers qui me retourner.
Je ne me souvenais pas vraiment de ce qu'il s'est passé après mais j'en ai déduit qu'après m'être vidé de toute mon eau, je m'étais endormi, par terre au milieu des graviers, une main sur la rose posée sur la tombe de mon père.
"Charlie, réveilles toi." Après de nombreuses secousses j'avais finit par ouvrir les yeux. Jamie était penché au dessus de moi, l'air inquiet. J'avais soufflé puis après m'être étiré pour remuer mes muscles endoloris, je m'étais assit. "J'étais sûr que je te trouverais ici. Ce n'est pas la peine que je te demande si ça va?" "Effectivement c'est pas la peine." Je n'aimais pas être accompagné quand j'allais voir mon père, c'était les seuls moments où je pouvais le "retrouver" j'avais besoin d'être seul. "Pourquoi t'es venu Jamie?" Je ne le regardais pas, mes yeux étaient rivés sur le nom de mon père écrit sur la pierre. "Je m'inquiètais pour toi, il est 15 heures et tu m'as pas donné de signe de vie depuis hier soir." "Je suis en vie." "Oui mais t'as vu dans quel état?" Je ne relevais pas, j'étais focalisé sur la tombe. "Tu veux que je te laisses seul?" J'avais simplement hoché la tête et il avait finit par partir. Je n'aimais pas être comme ça avec lui mais aujourd'hui je ne pouvais être autrement. Il ne restait plus que qu'un jour avant les deux mois de sa mort. Et dans un mois, ça sera les seize ans de la mort de ma mère. Elle aussi me manquait beaucoup même si je la connaissais moins.
J'avais passé encore quelques heures assit au même endroit puis j'avais finit par partir.
Je divaguais dans toutes ces rues qui paraissaient si similaires et je ne savais pas où aller. J'avais l'impression d'être déconnecté de la réalité. Mon téléphone avait sonné une fois, deux fois, trois fois, je n'avais jamais répondu. Il était 21 heures, j'étais assit sur un trottoir. J'étais dans un piteux état et je n'avais même pas bu. Je faisais peine à voir. Un être vous manque, et vous êtes anéantis. J'avais encore envie de pleurer mais rien ne sortais, j'avais les yeux dans le vide et je ne pensais à rien. Quelques personnes étaient venu me demander si j'allais bien, je n'avais pas répondu. Ils étaient parti. Il était maintenant 22 heures, je n'avais toujours pas bougé, pas mangé depuis hier soir. Mon téléphone avait encore sonné quand soudain je compris pourquoi. J'étais censé travailler, je n'y étais pas allé et je ne comptais pas y aller.J'avais finit par bouger, quand il faisait nuit noire et que les rues étaient complètement désertes. J'avais suivi mes pieds et j'étais arrivé à la plage, toujours la même. Une vague de souvenirs s'abattit sur moi et cette fois ci j'avais souri. Il me manquait, mais il avait dit que j'étais assez fort pour vivre sans lui. Je ne le croyais pas. Je m'étais allongé sur la plage, et je m'étais endormie, la tête pleine de souvenirs de mon père.
*
Bonsoir! Voici un nouveau chapitre! Je sais qu'il est plus court que les autres, mais c'est parce qu'il est centré sur Charlie et son état psychologique. Ce chapitre diffère un peu des autres mais j'espère qu'il vous plait quand même! Encore merci de me lire!Aussi, je tiens à vous prévenir que cette histoire ne sera pas longue, la dernier chapitre ne va pas tarder, d'ici à 4 ou 5 chapitres. J'adore écrire mais je n'en ai pas forcément le temps, d'autant plus que je travaille en juillet, je pars en vacance pendant tout le mois d'août, et début septembre j'attaque ma deuxième année à la fac. Donc la fiction ne sera pas très longue mais j'espère quand même qu'elle vous plait!
VOUS LISEZ
My daddy told me
Romance"Quand j'avais ton âge, j'aurais tout donné pour tomber amoureux."