Chapitre 5

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Les jours passaient et se ressemblaient. J'étais entré dans une espèce de routine dont je ne me défaisais pas et ma vie n'avait rien d'exceptionnelle dernièrement. La journée j'allais en cours, le soir au travail puis je rentrais chez moi et je me couchais tôt. En ce moment je ne voyais plus Jamie tous les jours, c'est moi qui avait insisté pour qu'il aille plus souvent voir son copain, pour qu'il soit moins jaloux alors je me retrouvais souvent seul. Et ça ne me dérangeais pas plus que ça.

Ce soir-là exceptionnellement je ne travaillais pas, alors j'avais décidé de sortir boire un coup avec quelques personnes de ma fac dont Arden pour leur faire plaisir. J'avais passé une bonne soirée mais il était désormais temps pour moi de rentrer j'avais beaucoup d'heures de sommeil à rattraper. Je rentrais dans la montée de mon immeuble et me dirigeais vers la cage d'escaliers pour me rendre au troisième étage où mon appartement se trouvait.

Au fur et à mesure que je montais une mauvaise odeur se répandait dans l'immeuble ainsi qu'une fumée épaisse et noir. Arrivé au deuxième étage je compris qu'un incendie se propageait dans tout l'immeuble mais je n'avais aucune idée d'où il provenait. Je montais les marches quatre par quatre de plus en plus paniqué et surtout de peur que mon appartement ait été touché. J'ouvris en grand la porte des escaliers qui menait à mon étage et découvrit avec une certaine pointe de soulagement que l'incendie avait été déclenché dans l'appartement en face du miens. C'est sans réfléchir que je me suis engouffré dans mon appartement pour récupérer le plus d'affaire que je pouvais, c'est ainsi que j'avais lancé par la fenêtre quelques vêtements, quelques livres, mon ordinateur qui n'attérirait sûrement pas en bon état au sol mais au moins j'aurais la conscience tranquille en me disant que j'avais fait quelque chose pour le sauver.

Alors que je m'apprêtais à quitter mon appartement car la fumée se faisait de plus en plus épaisse, un pompier entra en trombe chez moi. « Allez il faut sortir, restes pas ici ! » Malgré moi et mes efforts pour lutter contre la fumée, je n'avais plus les idées très claires alors j'utilisais mes dernières forces pour rejoindre le sapeur-pompier.

« Non ! Attendez ! Je dois récupérer le journal ! »

« Ce n'est pas possible, on a plus le temps ! » Il me traînait pour me sortir de ma cuisine mais regroupant toutes mes forces je le poussais pour partir récupérer le carnet. J'avais été pris d'une grande panique quand j'avais réalisé que le carnet de mon père allait probablement brûler ici si je ne le récupérais pas et je ne pouvais pas me permettre ça. Je ne pouvais pas laisser toute la vie de mon père racontée dans ce carnet partir en fumée, je ne pouvais pas lui faire ça. Même si je n'avais aucune idée de l'endroit où je l'avais laissé la veille, je tâtais chaque meuble de mon appartement car je ne pouvais plus voir grand-chose à cause de l'épaisse fumée. Puis enfin, je le récupérais sur la table basse du salon, juste au moment où le pompier m'attrapa et me coinça entre ses bras pour que je ne puisse plus m'échapper. « Mais tu vas pas bien ma parole, tu veux mourir ou quoi ?! » Je ne lui répondis pas, me contentant de coller le journal contre moi pendant que le sapeur-pompier me serrait contre lui.

Les flammes s'étaient propagées dans toute la montée et au moment où l'on entrait dans la cage d'escaliers je me retournais une dernière fois vers mon appartement où les flammes firent leur entrée.

Le fameux pompier m'avait finalement sorti d'affaire j'étais sain et sauf, et respirer l'air frais m'avait fait beaucoup de bien. J'avais bu un grand coup d'eau, refusé d'être emmené à l'hôpital car j'allais bien et j'étais allé récupérer les quelques affaires que j'avais lancé par la fenêtre. Au total j'avais sauvé trois pulls, deux jeans, un seul livre, mon ordinateur qui devrait aller en réparation et le carnet de mon père. C'était tout ce qu'il me restait et j'avais perdu tout le reste y compris les derniers souvenirs que j'avais de mon père comme l'album photo qu'il y avait dans ma chambre. J'avais seulement sauvé un petit portrait de lui que j'avais glissé dans le carnet quelques jours plus tôt.

J'étais assis sur le bord du trottoir, les yeux dans le vide laissant passer mon regard au-dessus de tous les habitants paniqués et des pompiers qui essayaient de les rassurer. Quand mon père était mort je pensais que rien ne pourrait rendre ma vie pire et bien je m'étais trompé aujourd'hui je me retrouvais sans famille et à la rue. Les larmes commençaient à perler aux coins de mes yeux puis je me ressaisissais car pleurer ne me mènerait à rien. Je m'étais levé, j'avais rassemblé les quelques affaires qu'il me restait puis je pris mon téléphone qui lui était resté dans ma poche. Je devais trouver un endroit où dormir ce soir mais je ne savais pas qui appeler. « Et petit, ça va ? »

Je relevais les yeux pour découvrir le pompier qui m'avait sorti du bâtiment quelques minutes plus tôt. « Oui merci d'être venu. » « C'est mon boulot. Alors tout ceux que tu connaissais ici vont bien ? » J'hochais la tête, la seule personne que je connaissais ici c'était moi et j'allais bien. « T'habitais tout seul ici ? » Encore une fois j'hochais la tête, je n'avais pas spécialement envie de parler. « Tu veux que je te dépose chez tes parents ? » J'alignais mes yeux au niveau des siens et je sentis à nouveau les larmes monter et une boule se former au niveau de ma gorge. Le sapeur-pompier fronça les sourcils et je devinais que je n'avais pas réussi à contenir mes larmes. « Hm non, ils sont plus là.. » Le visage de l'homme en face de moi s'attrista puis il posa sa main sur mon épaule. « Je suis désolé. Tu veux que je te dépose autre part ? » Il devait à peine avoir 25 ans et je me demandais pourquoi il tenait tant à m'aider. « Non je sais pas où aller mais je vais me débrouiller, ça va aller merci. » Je pris une grande inspiration puis je le laissais et avança seul dans les rues de cette ville qui me paraîssait beaucoup trop calme.

J'étais complètement perdu, tout ce que j'avais construit depuis la mort de mon père venait de s'écrouler et je me retrouvais sans rien, ça me terrifiait. J'avançais machinalement mais je ne savais pas où aller, je n'avais plus de famille et le seul ami qui aurait pu m'aider était déjà occupé avec son petit ami ce soir alors je ne voulais pas le déranger. Plus j'avançais et moins je voyais car ma vision était complètement floutée par toutes les larmes qui roulaient le long de mes joues alors à nouveau je m'étais assis sur le trottoir pour tenter de reprendre mes idées. J'étais pétrifié. Au loin j'aperçu le camion de pompier qui entrait dans la rue où j'étais, ils devaient rentrer chez eux après la longue journée qu'ils avaient eu. Je ne leur prêtait pas d'attention et je me recroquevillais pour caler ma tête sur mes jambes, c'était la seule chose que j'étais capable de faire.

Je m'en voulais d'être sorti car si j'étais resté chez moi j'aurais pu sauver plus d'affaire et notamment plus de chose concernant mon père, j'aurais eu plus qu'un carnet et une photo.

« Allez petit viens avec nous, tu vas dormir à la caserne ce soir et on verra pour la suite plus tard. » Je relevais la tête et vu le pompier de toute à l'heure qui avait quitté sa combinaison et était simplement vêtu d'un débardeur et d'un jean troué. Comme plus tôt dans mon appartement il ne me laissa pas le choix et vînt me chercher pour me ramener au camion où se trouvaient ses collègues. Je ne protestais même pas car je savais que c'était la meilleure solution qui s'offrait à moi du moins pour ce soir, et je m'appuyais contre lui tandis qu'il resserrait ses bras autour de mes épaules pour me faire comprendre qu'il était là pour moi.



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Bonjour! Voici le chapitre 5 je sais que j'ai été très longue à le publier mais j'ai eu une grosse panne d'inspiration à vrai dire.. Mais je suis finalement arrivée à ce chapitre et j'espère qu'il vous plaît :) N'hésitez pas à laisser votre avis en commentaire ça me ferait très plaisir!

Et bon courage à tous ceux qui passent en ce moment le bac ou un autre examen, je suis de tout cœur avec vous! xx


My daddy told meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant