Chapitre quatre ; Deuxième nuit.

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- Si on meurt en plein vol, je te jure que je te tue !

- Quand on sera mort, comment tu feras pour me tuer ? sourit-il gentiment à Marley.

Elle lâcha un grognement peu féminin et croisa ses bras sur sa poitrine, agacée que Harry ait sans cesse raison. Que lui avait-elle pris d'accepter son invitation ? Elle aurait dû refuser, s'attacher à son bureau pour ne pas qu'il l'emmène avec lui. Elle n'aimait pas la France, de toute façon. Enfin, elle n'en savait rien, elle n'y avait jamais mis les pieds mais elle était sûre qu'elle n'aimerait pas. Du moins, elle ferait tout pour ne prendre aucun plaisir, ne voulant pas donner satisfaction au jeune homme. D'ailleurs, n'était-il pas censé la bouder ? Ne plus lui parler à cause de son attitude de la veille ? Marley soupira et regarda par le hublot les nuages qui se trouvaient en dessous d'elle. D'ici quelques heures, elle serait en France, à Paris, la capitale des amoureux. C'était ironique lorsqu'elle pensait à la raison pour laquelle Harry l'emmenait là-bas. Néanmoins, elle appréciait son geste. Elle n'était rien pour lui, une simple fille parmi tant d'autres, sauf qu'ils avaient un deal et que Harry faisait tout son possible pour faire naître chez la jolie blonde un sentiment d'amour envers lui. Elle était chanceuse, elle le savait. Le bouclé était sans doute trop collant mais il avait le mérite de savoir ce qu'il voulait vraiment, à la différence de Marley qui était perdue. Complètement. Elle ne savait même plus ce qu'elle ressentait à l'égard du châtain. De l'amitié, peut-être ? Un peu. Ils s'amuseraient à Paris, elle le savait. Même si elle disait qu'elle serait infecte, elle serait en réalité adorable ; elle l'avait toujours été. Mais c'est sans doute sa méfiance envers les hommes qui gâchaient la moindre relation qu'elle construisait. Elle voulait être unique, être la raison de vivre de quelqu'un, le point de gravité d'un homme qui l'aimerait plus que tout au monde mais elle ne laissait jamais le temps à ses anciens copains de faire leurs preuves. Elle n'avait jamais connu le grand amour et ne savait que peu de chose sur ce sentiment. Pourtant, la seule chose qu'elle souhaitait, c'est d'être aimée...

Harry avait compris qu'elle ne lui parlerait pas pendant le voyage et il avait prévu des occupations pour ne pas s'ennuyer. Il avait emmené avec lui un cahier à la couverture déchirée et aux feuilles froissées ainsi qu'un crayon et son iPod. Marley ne le savait pas mais le bouclé écrivait. Des chansons. Des centaines de chansons relatant de la mort de sa tortue jusqu'à sa rupture avec Reagan. D'ailleurs, ce sujet lui avait inspiré pas mal de textes, des vingtaines de chansons en tout genre. Il avait écrit différentes versions. La rupture en elle-même, la douleur qui avait perduré dans sa poitrine pendant des semaines, son cœur toujours fragile et, une nuit, il s'était fait emporter par un flot d'émotions et avait parlé de Reagan, de la nouvelle vie qu'il lui avait imaginé, de ce qu'aurait pu être leur histoire si elle avait décidé de ne pas y mettre un terme, de leur futur idyllique qui n'aurait jamais lieu.

Mais cette nuit-là, il n'avait pas envie d'écrire sur son ancienne petite-amie, il préférait gribouiller quelques mots sur Marley et sa discrétion. Puis, il se mit à écrire sur ce voyage qu'ils s'apprêtaient à faire à Paris...

Ca n'avait pas été une mince affaire de la convaincre de venir en France avec lui. Harry avait tout essayé pour qu'elle cède mais elle avait toujours refusé, trouvant à chaque fois une excuse encore meilleure que la précédente. Il était lassé, ne trouvait plus rien à dire. Marley s'était assise sur son lit, les mains jointes sur ses cuisses toujours vêtue que d'un short malgré le froid hivernal qu'il faisait en dehors des murs de la maison.

- Qu'est-ce que je suis censé faire pour que tu acceptes de me suivre ? Souffla-t-il finalement, abattu.

- Trouve tout seul, je ne vais pas t'aider en plus de ça.

Mend your heart.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant