Chapitre onze ; Sixième jour.

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Il n'arrivait pas à dormir. Malgré ses tentatives pour trouver le sommeil, Harry ne parvenait pas à plonger dans un sommeil paisible et récupérateur. Il ne cessait de penser aux propos de Marley, à sa demande d'explications qu'il refusait de lui fournir. Ce n'était pas l'envie qu'il lui manquait, pourtant. Il souhaitait véritablement que la jeune femme sache quel Enfer lui avait fait vivre son père pendant son enfance et la force dont avait fait preuve sa mère pour se remettre de ce divorce. Mais l'évocation de ces souvenirs était bien trop douloureuse pour être comptée à vive voix. Le châtain se tourna et se trouva en face de Marley. Son visage angélique tourné en direction de son faciès étrangement pâle et torturé. Il pouvait sentir son souffle chaud s'échapper de ses lèvres et l'espace d'une seconde, il se demanda si elle sentirait la pression qu'exercerait sa bouche sucrée sur ses lèvres bleutées. Il se résigna lorsque la jolie blonde bougea. Pas de panique. Elle devait rêver puisque ses yeux restèrent clos et que son souffle gardait un rythme régulier et serein. Harry approcha son corps de celui de la demoiselle et colla son bassin à son ventre avant de venir frotter son nez à celui aquilin de la belle. Elle esquissa un sourire. Discret. Appréciateur. Il ne put l'apercevoir et décida d'embrasser ses paupières toujours fermées pour la réveiller en douceur. Second sourire. Les lèvres de Harry parcoururent la peau de Marley, baisant chaque parcelle de son épiderme. Elle se mit à rire franchement lorsqu'il arriva à sa bouche. Il crut qu'elle l'incitait à s'arrêter mais bien au contraire. D'une voix rauque, elle lui dit, pleine de malice :


- Qu'est-ce que tu attends ? Elle ouvrit les yeux et le défia du regard. Vas-y, embrasse-moi. Tu en meurs d'envie.


Harry se mordit la lèvre supérieure, ne sachant plus qui devait-il écouter. Son cœur qui le suppliait de l'embrasser jusqu'à en perdre haleine ? Sa tête qui lui interdisait de s'approcher de la jeune femme ? Ou Marley, elle-même, qui lui autorisait l'accès à ses lèvres ? Le musicien n'hésita plus et doucement, il déposa sa bouche sur celle de Marley. Feu d'artifices. Explosions de saveur et de sentiments. Comment un simple baiser, deux lèvres qui s'effleurent, se touchent et s'unissent arrivait-il à le mettre dans un état pareil ? Harry se mit à trembler et perdu toute assurance. Ses gestes se firent maladroits, incertains. Il embrassait ses lèvres avec fougue et elle se laissait faire, comblée. Elle aimait sentir ses lèvres sur les siennes, sa langue dans sa bouche, ses mains sur son corps... Elle aimait se sentir en sécurité près de lui, toujours plus près. Et l'intensité qu'il mettait en l'embrassant la faisait se sentir aimée comme jamais quelqu'un ne l'avait fait. Marley savourait pleinement chaque caresse, chaque baiser, comme si c'était le dernier. Elle se demanda si c'était un rêve, si ce qu'elle était en train de vivre était réel et si Harry était vraiment en train de la déshabiller avec délicatesse. Alors, elle planta gentiment ses dents dans la chair de son épaule. Il gémit, ne s'attendant sans doute pas à ce geste et elle réalisa que tout cela se déroulait dans la vraie vie. Il était sur elle et bientôt, dans elle. Pour une nuit. Pour la vie. Mais soudain, plus rien. Harry s'était retiré et à présent, il se trouvait à l'opposé de la pièce. Loin de Marley. Très loin. So close yet so far. La magie s'était estompée.


- Harry... Elle couina son prénom, le cœur battant et le corps encore secoué de spasmes.


Il ne bougea pas, encore sous le choc par ce qu'il s'était passé précédemment. Et Marley continua de l'implorer...


- Je t'en prie, Harry... Il la regarda, révulsé. Ne me regarde pas comme ça...
- Tu... On allait...
- C'est pas grave, Harry. Je le voulais, je le voulais vraiment !
- Mais pas moi ! Cria-t-il, contre sa volonté. Pourquoi tu m'as laissé t'embrasser ? Tu ne m'aimes pas ! Tu ne m'aimes pas et tu joues avec mon coeur et mes putains de sentiments ! Laisse-moi tranquille ! Aide-moi à faire taire mon amour pour toi plutôt que de le raviver. C'est déjà bien assez difficile pour moi de lâcher prise donc ne me donne pas de raisons de garder espoir. Tu n'as pas le droit de faire ça ! Je souffre déjà bien assez par ta faute.

Mend your heart.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant