Mend your heart.

Chapitre deux ; Première nuit.

Harry avait débarqué chez elle en fin d'après-midi. La mère de la blonde avait été surprise en ouvrant la porte, découvrant le jeune Styles en sueur, le souffle court. Il n'avait pu articuler qu'une phrase –ou du moins, quelques mots assemblés ensemble- en lui expliquant qu'il avait besoin de parler à Marley. La quarantenaire l'avait laissé entrer, perplexe, mais lui avait néanmoins indiqué la chambre de sa fille. « Monte les escaliers, longe le couloir devant toi, c'est la porte au fond. Tu ne peux pas te tromper », lui avait-elle dit avant de retourner derrière les fourneaux pour préparer le dîner avant l'arrivée de son époux. Le bouclé avait gravi les marches quatre à quatre avant de presser le pas jusqu'à la chambre de Marley. Une fois devant la porte peinte en violette, il hésita à frapper. Et s'il la dérangeait ? Et s'il la mettait en rogne en venant chez elle, pénétrant dans son intimité ? Et si elle était actuellement avec son petit-ami –ce qui expliquerait pourquoi elle repoussait toujours Harry- ? Il fit taire les voix dans sa tête et toqua. Deux fois. Il n'entendit aucun bruit ce qui l'incita à frapper à nouveau. Toujours rien. Agacé, il passa machinalement une main dans sa chevelure bouclée et entra. La jolie blonde n'était pas dans sa chambre. Il prit l'initiative d'entrer et s'assit sur son lit. Harry profita de l'absence de la jeune femme pour inspecter les lieux. Rien d'extraordinaire, tout était plutôt classique. Des murs tapissés en rose –sûrement un reste d'enfance- sur lesquels étaient accrochés plusieurs tableaux de différents pays ainsi qu'une multitude de photographies de Marley en compagnie de ses amis et de sa famille, à en croire les traits semblables à ceux de la blonde. Sur son bureau, une multitude de papiers étaient répandus. Il sourit en pensant au sien qui se trouvait dans le même état. Déjà un point commun ! Son sourire béat ne le quittait plus. Aussi, quand Marley le surprit dans sa chambre, penaud, elle ne put retenir une moquerie :

- Pourquoi ce sourire niais ? Avoue que le rose et les licornes, c'est ton truc. T'es gay, peut-être ?
- Dans ce cas-là, tu n'as rien à craindre, sourit-il en tapotant une place à côté de lui.

Elle déclina son invitation d'un geste de main évasif. Marley n'avait rien contre ce garçon aux allures angélique. Elle s'en méfiait quelque peu - par expérience, elle pensait qu'il fallait redouter tous les hommes qui se trouvaient sur son chemin- mais elle ne le détestait pas. Ils auraient pu être amis s'il n'était pas si collant... Et s'il n'avait aucune arrière pensée. Or, le garçon ne rêvait que de la faire sienne.

- Qu'est-ce que tu fais là, Harry ?
- Ta mère m'a laissé monter.
- Je ne t'ai pas demandé comment tu es arrivé ici mais pourquoi tu es venu chez moi.

Il était soudainement devenu timide, presque gêné. Pourtant, Marley ne l'accusait aucunement. Elle voulait des explications, seulement une justification. Elle ne souhaitait pour rien au monde se disputer avec lui ni même lui faire du mal. Elle estimait que le monde était bien assez cruel et qu'elle n'avait pas à en rajouter avec une méchanceté qui ne serait pas justifiée. Un ange passe. Le bouclé ne répondit pas. Il avait baissé la tête et jouait nerveusement avec ses doigts, les tordants dans tous les sens. Il était nerveux, elle le sentait, mais elle ne faisait rien pour le mettre à l'aise. Elle se montra patiente et bientôt, il répondit à sa question :

- Tu as dit que j'avais sept jours... Et sept nuits. J'ai pris tes mots à la lettre...

« Et heureusement ! »Voulut-elle lui dire mais elle se retenue. A la place, elle afficha une moue septique et finit par hausser les épaules. Marley n'avait rien de prévu ce soir alors sortir avec Harry ne lui ferait que bien. Il l'occuperait un moment. Seulement, il ne savait pas quoi lui proposer. Il aurait aimé rester ici, dans sa chambre, s'allonger sur le lit à ses côtés tout en narrant toutes les fois où la blonde l'avait repoussé et il expliquerait qu'il ne l'avait jamais lâché. Elle serait touchée et en tomberait amoureuse. Ou pas. Sûrement pas. Marley ne s'attachait pas facilement aux gens et le bouclé le découvrirait bientôt...