Chapitre cinq ; Troisième jour.

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« Bienvenue à Paris » leur lança joyeusement une hôtesse lorsque les deux jeunes récupérèrent leurs valises. Harry lui sourit chaleureusement et eut le droit à un clin d'œil en retour. Décidément, son charme ne s'arrêtait pas aux frontières de l'Angleterre. Marley soupira et laissa rouler sa valise derrière elle, prenant de l'avance sur ce châtain qui avait le don de l'exaspérer autant que de le fasciner. La distance qui les séparait se creusait un peu plus à chaque pas frénétique qu'elle faisait. Elle voulait être loin de lui et de son comportement. Elle ne voulait pas d'un coureur de jupons, elle n'avait pas besoin de ça dans sa vie. Pourquoi avait-elle accepté ce voyage déjà ? Et qu'est-ce qui lui avait garantie dans l'avion ? Quelle idiote ! Elle aurait tout bonnement dû refuser. Mais elle ne devait pas le blâmer, c'était elle qui avait dit « oui ». Lui ce contentait d'être naturel, c'était elle qui avait stupidement accepté.


- T'en n'as pas marre de faire la gueule ?


Elle ne répondit pas mais ses joues prirent une teinte rosée à cause de la colère. Elle aurait voulu lui balancer sa valise dessus. C'était une idée, après tout. Elle se stopperait, ferait mine de l'attendre et boum, elle lui lancerait en pleine tête. Elle espérait lui casser le nez où au moins une arcade. Oui, une arcade ça serait mieux. Beaucoup mieux.


- Arrête de bouder, Marley. On vient à peine d'arriver...
- Et alors ? C'est mon droit de ne pas vouloir te parler.
- Techniquement, tu viens de le faire, chantonna le bouclé, fier de son coup.
- Ne me cherche pas, Harry, le prévenu-t-elle.


Elle s'était tournée vers lui et l'avait menacé en pointant son index sur son torse qui lui sembla étonnement dur et musclé. Alors comme ça, l'anglais faisait du sport pour avoir un corps bien bâti ? Le nombre de ses conquêtes était alors multiplié par deux voire trois. Marley se demanda pourquoi s'intéressait-il à elle. Il perdait son temps, il n'obtiendrait rien. Aucun amour, en tout cas. Quel genre de filles tombe amoureuse d'un homme en une semaine ? Des cruches. Oui, des idiotes qui s'attachaient aux hommes comme à une bouée de sauvetage. Ou des femmes désespérées. Elle ne faisait partie d'aucune de ces catégories donc Harry n'obtiendrait pas son cœur. Jamais. Elle ne voulait pas lui offrir, de toute façon.
Mais les sentiments prennent-ils en compte nos envies... ?

Un taxi les avait conduit jusqu'à un hôtel qu'une passagère du vol leur avait conseillé. Elle était avocate, leur avait-elle raconté pendant leur escale à Londres. Elle exerçait habituellement à New-York mais traitait en parallèle de gros dossiers sur la capitale anglaise. Avec des hommes d'affaires, soi-disant, sauf qu'elle avait tenu leur identité secrète. Sa famille vivait en France et elle avait prit l'habitude de séjourner dans un hôtel non loin de la tour Eiffel et des Champs-Élysées. Les prix étaient raisonnables –toujours selon elle- car l'endroit n'était pas connu des touristes. « Tant mieux, avait pensé Harry, comme ça, on sera tranquille ». S'il y a bien une chose qui insupportait le bouclé, c'était les touristes. Il n'avait jamais compris les personnes qui s'extasiaient devant chaque monument, chaque rue, chaque arbre ! Comme si les Japonais n'avaient pas de chênes dans leur pays... Il ne comprenait pas non plus le principe de prendre en photo un chien ou encore, un pigeon qui aurait pris place sur une statue. Quel souvenir leur évoquerait-il quand ils tomberont sur cette photo, dans quelques années ?
Harry aimait la photographie, immortaliser l'instant présent pour que, si sa mémoire ne lui en permette pas, il puisse avoir des souvenirs papiers. Il avait d'ailleurs prévu son appareil pour ne rater aucun moment passé avec la jolie blonde mais chaque cliché qu'il prendrait sera spécifique. Il ne prendrait pas une photo pour la montrer à sa mère, il la prendrait pour lui, en souvenir de ce deal qu'il avait fait avec Marley.


- Tu as des euros sur toi ? L'interrogea la blonde, le sortant ainsi de ses pensées.
Bien sûr, très chère.

Mend your heart.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant