Mend your heart.

Chapitre dix ; Cinquième nuit.

Marley ne sut pourquoi mais au cours de cette soirée, quelque chose changea en elle. Tout lui sembla plus beau, plus précieux, plus magique. Les deux amis avaient décidé de retrouver la capitale française aux alentours de dix-sept heures afin de préparer leur valise pour le lendemain ; jour de leur départ. Ils aimaient la France et la féérie qu'elle dégageait mais leur Angleterre natale avait besoin d'eux. Les mères des deux jeunes, surtout. Dans l'après-midi, Anne avait appelé son fils et suite à cet appel, le jeune bouclé avait changé d'attitude. Il semblait plus distant, sans doute préoccupé par les propos de sa mère. Alors, la blonde avait préféré avancé la date de retour. C'était le mieux pour lui donc le mieux pour elle. Depuis, elle n'avait pas ouvert la bouche. Dans le train, elle avait passé près de trois heures à observer le faciès paisible et décontracté d'un Harry endormi contre la vitre. La neige qui continuait de descendre du ciel pour venir s'écraser contre le sol et les parois du wagon avaient rendu la scène mélancolique. Soudain, Marley s'était sentie nostalgique de ces quatre jours passés en compagnie du châtain. Pourquoi avait-elle gaspillé autant de temps à être désagréable avec lui plutôt que savourer chaque minute qui lui était donnée...?

- De retour à la maison ! Lâcha Harry lorsqu'il pénétra dans leur chambre commune.

Rien n'avait changé depuis leur départ. Le ménage avait été fait pendant leur absence mais chaque objet avait été remis à sa place selon les règles de l'art. Les serviettes et peignoirs avaient été changés tout comme les draps qui attiraient tout à coup le jeune homme. Le voyage l'avait épuisé et il n'hésita pas une seconde à s'allonger sur le lit. Il retira son manteau avec difficulté, grimaça quelque peu avant de le jeter sur l'un des fauteuils qui meublait la chambre. Son écharpe le rejoignit rapidement et Harry s'étendit de tout son long sur le matelas douillait de la chambre d'hôtel. Marley se déshabilla à son tour et s'installa par terre, à même le sol. Elle joua longuement avec le tapis se trouvant devant elle avant que Harry l'interroge sur son comportement de manière ironique :

- Le sol est confortable ?
- Très. Tu devrais essayer.

Elle était sarcastique, faisant tout pour l'embêter. Elle ne souhaitait pas qu'il dorme mais qu'il profite d'elle au maximum avant que leur amitié prenne fin... J-2. Le compte à rebours était lancé et il ne leur restait plus que quarante-huit heures à passer ensemble. Le châtain prit ses mots à la lettre et se hissa hors du lit pour se retrouver à terre, en face d'elle. Il prit place à ses côtés, se déplaçant à quatre pattes tel un enfant pour retrouver la blonde qui faisait chavirer son organe vital.

- Je crois que tu es fou, lança Marley en se noyant dans ses yeux couleur jade. Elle articulait parfaitement chacun de ses mots, se concentrant sur ce qu'elle devait dire plutôt que laisser son corps prendre le dessus sur elle.
- Je crois que tu as raison. Mais tu l'es certainement aussi. C'est sans doute ça qui me rassure.
- Il vaut mieux être fou à deux ?
- Disons qu'il y a plus de chance pour qu'on se marie.

Ils rirent de bon cœur, songeant tous les deux à ce à quoi ressemblerait leur mariage et ils eurent la même vision. Une grande cérémonie à l'Eglise, un grand buffet apéritif et s'en suivrait une petite réception. Une salle louée à Holmes Chapel pour leur famille proche et certains de leurs amis. Ceux qui n'auraient pas jugés l'incroyable couple qu'ils formeraient. Un homme et une femme qui s'unirent à la suite d'un défi. Ce serait une première ! Marley était sûre qu'elle pourrait vendre leur histoire à la presse. Mais elle ne le ferait pas. Jamais. Parce que ce qu'elle vivait avec Harry était unique et elle ne voudrait en révéler les secrets pour rien au monde. C'était leur jardin secret, leur intimité, et tout ce qu'ils avaient pu vivre au cours de ces cinq jours (et ce qu'ils s'apprêtaient à vivre par la suite) resterait entre eux. La magie n'opère que lorsqu'elle est gardée privée.
Marley, ayant mal au dos, décida de s'allonger sur le tapis qu'elle occupait désormais avec Harry. Elle ferma ses yeux quelques minutes et savoura le flot d'odeurs qui les entourait. C'était doux, agréable. Un mélange de produit d'entretient, de jasmin, de lilas et de cannelle. Un peu de vanille aussi grâce à la bougie que Harry venait d'allumer. Il voulait que tout soit parfait et ça le serait. A son tour, il s'allongea mais plaça instinctivement sa tête sur le ventre de la blonde. Elle ne réagit pas. Pendant un instant, il pensa qu'elle s'était endormie mais bientôt une main parcourut ses boucles chocolat à la recherche de son crâne. C'est alors qu'il lui demanda :