Chapitre neuf ; Cinquième jour.

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D'un commun accord, Harry et Marley avaient convenu d'enterrer les confidences de la blonde afin de se concentrer sur l'avenir qui s'offrait à eux. Le pari s'achevait dans deux jours et entre eux, rien n'avait changé. Retour à la case départ. Les silences se faisaient plus nombreux, les non-dits aussi. Ils étaient arrivés à un point où ils n'avaient plus rien à se dire. Ils connaissaient tout ce qu'ils avaient à savoir sur l'autre alors qu'étaient-ils censés se dire ? Qu'étaient-ils censés faire ? Harry avait pensé rentrer à Paris puis en Angleterre mais le voyage que lui avait offert sa mère était coûteux et il ne pouvait définitivement pas ne pas en profiter. Alors, il avait laissé la blonde dans la chambre d'hôtel et avait été se promener sur la promenade des anglais. Il ne connaissait pas l'origine de ce nom mais le trouva approprié en étant lui-même anglais. Il sourit à cette pensée et poursuivit sa balade, les mains plongées dans les poches de son manteau. Bien qu'il soit seul, il se sentait entouré ce matin-là. Marley se trouvait toujours dans sa tête, hantant ses pensées. Pourquoi n'arrivait-il pas à la sortir de son cerveau ? Il y en aurait d'autres des filles alors pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ? Ce n'était pas le bon moment, il voulait seulement prendre l'air mais sa tête semblait décidée à faire le point sur les quatre jours passés avec l'écossaise. Le musicien s'assit sur un banc et regarda le mouvement de l'eau bleutée en pensant à Marley qui devait se sentir extrêmement seule à cet instant...
Et elle l'était. Seule. Marley faisait les cents pas dans la chambre, cherchant désespérément ce qu'elle pouvait faire un matin de Décembre, à Nice. Si elle s'était trouvée dans la capitale, elle en aurait profitée pour visiter le quartier et se promener dans le marché afin de trouver quelques souvenirs à sa mère qui voyageait si peu. Mais que pouvait-elle faire sur la côte d'Azur ? La jolie blonde s'empara de son manteau et se hissa hors de la chambre. Elle marcha quelques minutes jusqu'à se trouver devant un café traditionnellement sudiste. Tout y était. Les photos de l'époque qui retraçait l'ouverture de l'enseigne, le papier peint ancien sans compter sur les écharpes et autres gadgets à l'effigie d'une équipe de football qui étaient fièrement accroché aux murs. Elle aimait le côté familial du café qui lui rappelait la pizzeria où elle avait passé sa première soirée avec Harry. Marley prit place sur l'un des sièges présents sur la terrasse et attendit qu'un serveur s'avance jusqu'à elle. Il fût surpris de voir une cliente dehors en cette saison et lui expliqua qu'elle devrait rentrer pour ne pas attraper mais elle chassa ses paroles d'un geste évasif de la main. Elle voulait boire son café au lait dehors pour avoir cette vue imprenable sur la plage niçoise. Elle fût servie quelques minutes plus tard et sirota tranquillement sa boisson en voyant son ami, au loin, plongé dans ses pensées.
Harry ne savait plus quoi faire pour séduire Marley. Il l'avait emmené à Paris, lui avait fait visiter Nice et l'avait même laissé lire ses chansons. Qu'attendait-elle de plus ? Il avait été jusqu'à lui livrer ses sentiments, la veille ! Existait-il plus belles preuves d'amour que l'aveu brutal et sincère de ses sentiments ? Il s'était plié en quatre pour la blonde et s'était heurté à un mur, un bloque de glace qui ne faisait que se fissurer au fil du temps. Il ne se briserait jamais et l'anglais n'aurait pas la chance de gagner son pari. De gagner son cœur. Une semaine, c'était court. Beaucoup trop pour que Marley tombe amoureuse. Pourquoi s'était-il lancé dans ce combat à corps perdu ? Il le regrettait, à présent. Son cœur le serrait, des coups martelaient sa tête et ses poumons arrivaient difficilement à se remplir d'air. Il voulait respirer mais près d'elle, cela lui était impossible. Il avait besoin de s'éloigner d'elle avant qu'elle ne le détruise. Il lui fallait partir pour sauver sa peau et surtout, sauver son cœur. L'anglais se leva du banc sur lequel il se trouvait et prit la direction de l'hôtel jusqu'à ce qu'on regard croise celui d'une femme assise, seule, à une terrasse. Elle aussi l'observait. Elle était blonde et portait un long manteau beige qui camouflait chaque parcelle de sa peau. Ses cheveux blonds avaient été libérés et le vent venait les agiter, leur donnant un côté sauvage que le jeune homme appréciait tout particulièrement. Et plus il s'approchait, plus les détails étaient perceptibles. Elle possédait deux grands yeux gris maculés de crayon noir. Quelques discrètes taches de rousseur avaient pris place sur ses ailes de nez mais il était trop loin pour les voir. Il les avait devinées en comprenant que la femme n'était que Marley qui avait décidé de quitter leur chambre d'hôtel. Il la retrouva rapidement et prit place en face d'elle.

Mend your heart.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant