Je poussais la lourde porte blindé de l'immeuble chicos dans lequel habitait Rachel et Monsieur Crâne d'œuf. Dans l'ascenseur je repensais à la réflexion que je m'étais faîte plus tôt. L'Homme peut-il être heureux seul ? La réponse à cette question restait mitigée dans ma tête.
Je sonnais à la porte de Rachel. Cinq secondes plus tard la porte s'ouvrit sur Rachel plus rayonnante que jamais vêtue d'un tablier. Elle ressemblait à la femme au foyer type des années 50. Je lui fis la bise et lui tendit sa boîte de gâteau préférée que je lui avais achetée.
- Oh mais il ne fallait pas Marion ! Il faut que je fasse attention à ma ligne ! Dit elle d'une voix suraiguë
- Depuis quand tu dois faire attention à ta ligne ? T'es presque aussi mince que moi ! M'exclamais étonnée de cette réponse.
J'ai toujours été très mince sans aucun effort. Merci maman, merci papa pour ces gênes de folie. On m'a toujours jalousée pour cela. Rachel a toujours été sportive et mince. Elle avait de très belles formes et aucun besoin de perdre du poids.
Sans me répondre elle alla dans la cuisine et revena presque aussitôt avec une théière et un plateau rempli de pâtisseries. Elle faisait tout plein de grands gestes en me servant le thé. J'avais l'impression d'avoir manqué un épisode. Pourquoi toutes ces arabesques ? Quelle mouche l'avait piquée ? D'habitude ses gestes sont gracieux et doux et là elle à l'air toute excitée. Soudain je remarque. Elle porte une bague avec une pierre assez modeste dessus. Ce n'est même pas un diamant mais ça fait quand même son petit effet. Monsieur Crâne d'œuf avait apparemment aussi des œufs durs entre ses jambes pour avoir osé demandé Rachel en mariage. Génial. Une fois de plus elle allait m'envoyer son bonheur à la figure. Je décidais alors de jouer à l'idiote en guise de vengeance légèrement perverse.
- Oh dis donc tu t'es faite une nouvelle manucure ! lançais je de la manière la plus ingénue qui soit.
Je saisis sa main gauche qui portait la bague et examina ses ongles de près. Elle portait juste un vernis nude. Rien d'extraordinaire.
- Non. Mais regarde de plus près. dit-elle malicieusement.
Elle souriait de toutes ses dents. Elle agitait le doigt qui portait sa bague. Je lâchais sa main et lui dit très calmement et le plus sérieusement possible :
- Tu sais Rachel, je vois très bien ce que tu as et j'ai quelque chose pour toi. Cela vient d'une petite boutique bio tu vas adorer. Avec des mains sèches comme ça...
- Mais non ! Tu le fais exprès ou quoi ? Regarde je suis fiancée ! dit elle en mettant sa main à côté de son visage comme si cela allait se voir plus ainsi.
- Aaah ouais j'avais pas remarqué ! dis je de la façon la plus ironique qui soit
- T'as toujours été tête en l'air toi ! dit elle en rigolant.
Visiblement Rachel la fiancée ne comprenait pas bien le second degré.
L'air en cette soirée d'automne était frais. Cela me faisait du bien. J'appréciais ce moment calme en m'appuyant contre le mur du bâtiment de mon amie. J'allumais ma cigarette et je la fumais doucement.
Je suis partie juste avant que Monsieur Crâne d'œuf ne rentre. Rachel n'avait pas cessé de parler de mariage, de sa bague, de son chéri, de son bonheur. Comme d'habitude j'ai hoché la tête en la félicitant et en me gavant de pâtisseries. Elle m'a demandé d'être sa demoiselle d'honneur. J'ai accepté. Je ne suis pas vraiment pour le mariage. En réalité je dis surtout ça car je n'ai personne de prêt à m'aimer jusque la fin de mes jours. Je me sens comme une moins que rien. Comme à chaque fois que je sors de chez Rachel. A 25 ans elle est fiancée à l'homme qu'elle aime, a le job de ses rêves qui paye bien, vit dans un grand appartement chic en centre ville. Moi à côté j'ai 25 ans, je suis célibataire avec un chat et paumée professionnellement et avec un ex-plan cul...
GAY ???!!!!!
Je n'en revenais pas mes yeux ! Sur le trottoir d'en face se trouvait un couple d'homme en train de s'enlacer et un des garçons est Jorah le mec qui m'avait larguée la veille ! J'étais tellement abasourdie que ma cigarette est tombée de ma bouche. Ma mâchoire manquait de s'écraser par terre et mes yeux d'exploser. Jorah et son mec s'en allèrent main dans la main. J'avais envie de pleurer. Ma vie n'était qu'une grosse blague de l'univers. Tout le monde est heureux et m'envoie son bonheur en pleine face. Il n'y avait pas à dire ma vie partait vraiment en vrille. Et il n'y avait qu'une seule solution pour oublier toutes ses merdes.
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La vie est un tourbillon d'emmerdes.
Literatura FemininaRécemment larguée par son "ami avec bénéfice" Marion se sent soudainement confuse. Elle n'est plus sûre de tout ce qui tourne autour d'elle. Aime-t-elle vraiment son boulot ? Doit- elle toujours considérer sa meilleure amie comme telle ? A-t-elle vr...