J'émerge difficilement de mon sommeil.

Mes yeux ont du mal à s'ouvrir. Trop de lumière.

J'ai froid. Où est la couette ?

Ma tête me fait mal. Elle tourne à toute vitesse.

Et puis j'ai faim. Mon ventre remue.

J'entends un bruit de fond. Est ce mon téléphone qui vibre ?

Je tâte à l'aveugle mon lit. D'habitude je le laisse à côté de moi. Je finis par tâter quelque chose d'inhabituel. C'est chaud, poilu et ça remue en rythme. James Franco c'est bien toi ? Je descend ma main le long de cette masse qui n'en fini pas et... MISERICORDE ! Ce n'est définitivement pas un chat !Un homme était dans mon lit ! Mes yeux étaient à présent grand ouvert. Un homme était dans le même lit que moi et il était plutôt très déshabillé d'après ce que j'avais pu toucher plus tôt. Tout comme moi. D'ailleurs je n'étais même pas dans mon lit. Je n'étais pas chez moi du tout. Impossible de me rappeler qui c'est ou même ce qu'il s'est passé hier soir et comment j'avais atterri là. Il fallait que je me tire d'ici au plus vite.

Légère inspection visuelle pour sortir de ce terrain miné le plus vite possible. Mes vêtements étaient éparpillés sur le sol. Je repérais ma culotte au sol près de ma chaussure gauche, ma veste en cuir trônait au dessus d'une guitare accroché au mur. Non mais qui ça sert d'accrocher sa guitare au mur sérieusement ? Mon autre chaussure était proche de la porte. Ma robe quant à elle n'était pas visible. Je priais tous les dieux pour qu'elle soit juste derrière la porte. Je m'imaginais mal rentrer chez moi en petite culotte.

Je rassemblais tout mon courage et toute ma discrétion pour tenter de m'extirper sans bruit du lit de ce jeune inconnus. Inconnus qui n'était pas mal du tout d'ailleurs. Brun, peau mate, petite barbe de trois jours, grandes épaules, bras et torse musclé, même bourrée j'avais de bon goûts. Je me félicitais intérieurement. J'avais même envie de le prendre en photo pour le montrer aux copines. Je sursautais en entendant le bel inconnus ronfler. Il était vraiment temps de me casser de cet endroit. Je mis à toute vitesse ma culotte, attrapa ma veste d'une main et mes escarpin de l'autre. Je sortais de la chambre sur la pointe des pieds. Ma robe était roulée en boule en plein milieu du couloir. Je la mis avec l'agilité d'un phoque bourré. Je soupçonnais ma culotte de ne pas être dans le bon sens. Tant pis pour ce détail il fallait vraiment que je parte. En courant pour récupérer mon sac qui pendait à une chaise je me cogna le petit orteil dans le coin d'un meuble. Une souffrance immense grimpa crescendo de mon orteil à la pointe de mes cheveux. J'hurlais en silence en me mordant le poing et en sautillant à cloche pied. Je repérais la porte d'entrée qui était aussi mon échappatoire à ce cauchemar. Je remarquais que la moitié de mon soutien gorge était accroché à la poignée. L'autre moitié était encore resté dehors. J'étais partagée entre l'envie de rire et l'envie de me cacher dans un trou de souris à vie. Mais que c'était il passé hier soir ? La porte n'était pas verrouillée. J'en profitais pour sortir en toute discrétion sans oublier de récupérer mon soutien gorge en dentelle qui avait vécu lui aussi une dure soirée. J'enfila ma veste et mes escarpins et descendit les escaliers en vérifiant que j'avais bien mes indispensable : portable, carte de crédit, cigarette. Les trois étaient là et je pouvais enfin sortir de cet enfer.

Le jour venait de se lever et la lumière du soleil me brulait les yeux. Afin d'éviter de devenir aveugle définitivement je tournais la tête et aperçu malgré moi mon reflet dans la vitre d'une voiture garée en face du bâtiment de l'inconnus. Je sursautais devant mon reflet. Mes cheveux étaient en bataille, mon maquillage des yeux avait coulé, mon rouge à lèvre avait filé dans les plis de ma bouche et j'avais la langue pâteuse. En trifouillant dans mon sac j'avais mis la main sur des lunettes de soleil. En les déposant sur mon nez je me sentais encore plus misérable que jamais. J'étais la définition même de la honte. Je ne savais même pas où je me trouvais. Je ne reconnaissais pas la rue mais le bâtiment me disait vaguement quelque chose. Je m'étais fourrée dans une sacré merde dis donc. Une cigarette m'était nécessaire en ce moment de grand désespoir. J'avançais en recrachant ma fumée en l'air. Soudain je reconnus l'endroit où je me trouvais. J'étais dans le quartier résidentiel de Rachel. Je pouvais peut-être passer sonner chez elle et lui raconter ma mésaventure. Je chassais cette idée débile. Monsieur Crâne d'œuf n'acceptera pas que je vienne les déranger de si bon matin, surtout si c'est pour raconter une histoire aussi perchée que la mienne. Rachel était rentrée chez elle bien avant que l'on ne sorte en ville. Mon dernier souvenir remonte à tard dans la soirée quand j'ai commandé un double whisky. Après c'est le trou noir. Je retire mes chaussures qui me torturent les pieds. Marcher pieds nus sur le goudron me semblait plus agréable. J'étais à quelques minutes de chez moi. Je sortis mon téléphone portable de mon sac et composa le numéro de ma très chère amie Charlie. Après plusieurs sonneries je laissa un message sur le répondeur de mon amie :

 "Charlie c'est moi, est ce que tu peux passer chez moi dès que tu peux. J'ai un truc à te raconter et j'aimerai aussi que tu me racontes ce qu'il s'est passé hier soir parce qu'il se trouve que j'ai 0 souvenir. Bisous ma belle, à toute à l'heure."

La vie est un tourbillon d'emmerdes.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant