Folle de rage j'entrais à toute vitesse dans ma voiture. Hard rock à fond j'hurlais de toute mes forces. J'hurlais à m'en casser les cordes vocales et je fumais cigarette sur cigarette à m'en brûler les poumons. La partie la plus mauvaise de moi avait refait surface. Celle que j'essayais de cacher à la vue du monde. Celle que j'avais enfouis et que je retenais de laisser éclater. Celle qui me faisait peur. J'essayais tant bien que mal de ne pas exploser mon compteur de vitesse. Il ne manquait plus que je me fasse arrêter par la police et que j'écope d'une amende. Il fallait à tout prix que je me calme. J'avais perdu mon sang froid et j'en étais très peu fière.
Ni une ni deux j'avais fais un aller-retour dans mon appartement. En cinq minutes j'avais fait mon sac et nourri James. Je roulais à une allure régulière et je ne pensais à rien. Mon esprit semblait apaisé mais je savais que ce n'était que le calme avant la tempête. Une heure et demie plus tard j'étais arrivée à destination. J'attrapais mon sac et j'allais doucement près de l'océan. J'enlevais mes chaussures avant d'entrer dans le sable. Le sable se glissait entre mes orteils engourdis et le calme assourdissait mes oreilles. La plage était vide. ça sentait les algues et l'iode. J'allais m'assoir dans les galets. Recroquevillée sur moi même je me laissais bercer par le bruit des vagues. Il faisait froid. L'automne touchait presque à sa fin et il ne faisait à peine qu'une dizaine de degrés. Le soleil commençait à se coucher et je me déshabillais. La fraîcheur du soir embrassait ma peau et m'y laissait des frissons. J'avançais vers l'eau en sous vêtement prête à me laver de mes sentiments négatifs qui avaient imprégnés ma peau. L'eau était glacée et me coupait la respiration. J'y plongeais tête baissée en avançant le plus loin possible. J'appréciais le calme et le rythme apaisant des vagues. L'eau était glacée mais elle me brûlait les membres. Je me sentais vivante, je me sentais revivre. Flottant à la surface de l'eau je repensais à la journée qui venait de se passer. La personne en qui j'avais le plus confiance racontait les choses les plus embarrassantes de ma vie à celle que je détestais le plus. Et ce n'était même pas ce qui m'énervait le plus. Ce qu'il s'était passé plus tôt m'avait juste renvoyé au fait que ma vie sentimentale était un désastre et que j'étais incapable de m'attacher à quelqu'un du sexe opposé. Il fallait croire que je ne m'étais pas remise de mon ancienne relation.
Le claquement de mes dents me sorti de mes rêveries. Il faisait pratiquement nuit. Je sortis de l'eau frigorifiée. Je me frictionnais avec la serviette que j'avais apportée et me changea en vitesse. Un pull et un jogging à même la peau je courrais jusque ma voiture où j'enfilais mes chaussures. C'est dans un silence presque religieux que je rentrais chez moi à presque vingt trois heures. Ce grand bol d'air frais m'avait fait du bien et m'avait éclairci mes idées. J'écoutais de la musique douce en dégustant une soupe chaude avec mon chat à mes côtés quand j'étais venu à la conclusion qu'il était temps pour moi de me poser et de remettre de l'ordre dans ma vie.
Demain était un autre jour et j'allais faire tout mon possible pour enfin avoir la vie que je méritais.
©
VOUS LISEZ
La vie est un tourbillon d'emmerdes.
ChickLitRécemment larguée par son "ami avec bénéfice" Marion se sent soudainement confuse. Elle n'est plus sûre de tout ce qui tourne autour d'elle. Aime-t-elle vraiment son boulot ? Doit- elle toujours considérer sa meilleure amie comme telle ? A-t-elle vr...