La vie est un tourbillon d'emmerdes.

9.

Je venais de passer la matinée avec mes petites sections et je comptais passer l'après midi dans une boutique de robe de mariée. Je ne savais ce qui était pire : passer la matinée à essayer de canaliser des enfants de 3 ans parmi la peinture et la colle à paillette ou passer l'après midi en compagnie d'une future mariée surexcitée et de son autre demoiselle d'honneur qu'on déteste. Je penchais légèrement pour l'autre option. J'allais fumer devant la boutique avant d'y entrer quand j'aperçu la silhouette ronde et la voix nasillarde de l'autre demoiselle d'honneur : Sabine. Son rire gras me faisait saigner les oreilles et son style vestimentaire type "secrétaire vulgaire" me donnait envie de m'arracher les globes oculaires hors de la tête. Je ne supportais pas cette personne. Je connaissais Rachel depuis le collège et depuis le collège je devais aussi supporter son autre meilleure amie.

- Mariiiion ! hurla-t-elle en effrayant quelques passants. Elle rangea à toute vitesse une boite rose rectangulaire en même temps.

- Sabine ! dis je en faignant un ton enthousiaste.

Cette fille savait pertinemment que je la détestais mais l'hypocrisie était une seconde nature chez elle. Avant qu'elle ne commence à me poser des questions futiles ayant pour but de me mettre mal à l'aise je lui demanda :

- Rachel est à l'intérieur ?

Elle hocha la tête tout en recrachant la fumée de la cigarette qu'elle venait de s'allumer en plissant les yeux. Sans hésiter j'entra dans la boutique. Une douce musique classique m'emplit mes oreilles et je vis Rachel assise sur le canapé en sirotant une coupe de champagne. Plus cliché tu meurs. La boutique était grande, lumineuse et sentait le lilas. Les robes de demoiselle d'honneur était au fond de la boutique et avait toute sorte de couleurs et de formes. J'allais voir Rachel qui s'empressa de me faire la bise et de m'emmener devant un canapé sur lequel était étalé des robes aux couleurs diverses. Cela allait du vert pomme, au bleu azur en passant par du marron terre cuite.

- T'en pense quoi Marion ? C'est ma petite sélection ! Sabine m'a aidée à choisir ! dit elle en gloussant. Elle avait sûrement abusé de la boisson car ces robes étaient immondes. J'aurai préféré porter une combinaison en feu plutôt que ces horreurs. Je faisais la grimace et avant de dire un mot Rachel me coupa :

- Oh je vois, ça ne te plais pas. Tu peux faire un tour dans la boutique si tu veux. En tout cas il faut que tu ai la même couleur de robe de Sabine c'est ma seule contrainte. dit elle en souriant.

Elle ne pouvait pas faire pire comme contrainte. J'étais obligée de parler avec Sabine. Au moment où elle commençait à se diriger vers nous je bifurquais dans la première allée à ma droite. Les couleurs étaient claires rassurantes. Je regardais les robes une à unes. De temps en temps j'apercevais entre les rayons Rachel et Sabine discuter. Cette dernière avait bizarrement refusé le champagne et s'était jetée sur les petits fours. J'allais abandonner mes recherches et retourner voir les filles quand je tomba sur la robe de mes rêves. Une plume était tombée des ailes d'un ange et avait façonné cette merveille. C'était la seule explication possible devant tant de perfection. Longue, drapée à une épaule, cintrée à la taille, voluptueuse et d'un lavande très doux c'était LA robe. Je demanda à la vendeuse de me ramener la robe à ma taille afin de l'essayer avant de retourner voir Rachel et Sabine. Elles discutaient. Plus je m'approchais plus j'entendais des bribes de leur conversation.

- Tu sais parfois des gens ne sont pas destiné à se marier, dit Rachel

- Mais bon se faire larguer par son plan cul faut le faire, dis Sabine en ricanant d'un rire gras.

Elles étaient en train de dire des messes basses sur moi. Rachel racontait ma vie à ma pire ennemie. Mon sang ne fit qu'un tour. Je m'approchais à pas de loup. J'avais l'impression d'être revenu au collège la pire période de ma vie où j'étais moquée à longueur de journée.

- J'ai fais mon choix. Si ça t'intéresses de savoir quelle robe j'ai choisis demande à la vendeuse, dis je à Rachel. Et toi, dis je en me retournant vers Sabine, si ma vie t'intéresses tant viens me demander au lieu de parler dans mon dos. J'ai choisis la couleur lavande pour la robe, tu n'as rien à dire je ne te laisse aucun choix. Cela te changeras de ton léopard vulgos et ne t'inquiètes pas à défaut d'alcool au mariage tu pourras te lâcher sur les gâteaux c'est meilleur pour le bébé. Je me fais peut-être larguer par mon plan cul mais moi au moins j'en tombe pas enceinte. lâchais je sur un ton sec avant de sortir du magasin rouge de colère.

C'était bien connus que Sabine n'était pas très fidèle à son compagnon qu'elle fréquentait depuis le lycée. Rachel me racontait les exploits sexuels de celle dernière avec son amant. La boite que j'avais aperçu plus tôt dans le sac de Sabine était un test de grossesse. J'avais deviné cela lorsque je l'ai vu refuser une coupe de champagne, ce qui n'est pas du tout dans ses habitudes.

Je n'étais pas fière d'avoir dis autant de méchanceté mais quand on me cherche je pique.

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