27

209 43 14
                                    


Honey allait mal. Elle le savait, car lorsqu'on s'accroche à un petit bout de bonheur comme s'il était la seule chose qui nous maintenait en vie, c'est qu'on va mal. Elle avait décidé d'apprivoiser son mal-être, en le dissimulant derrière des sourires vides de sens, des blagues et un air joyeux. Mais il fallait prendre garde à ne pas regarder trop profondément dans ses yeux, car on risquait de se noyer dans leur grande tristesse. Honey, c'était la fille aux oreillers trempés de larmes et aux pensées sombres qui vous hantent la nuit.

Un jour, un nouveau garçon arriva dans sa classe. Il était très séduisant et alla d'asseoir d'une manière tout à fait naturelle à côté de notre pauvre Honey. Il décela tout de suite son immense mélancolie, et décida de l'aider à sourire à nouveau. Il restait toujours avec elle, et sautait sur chaque occasion de la rendre heureuse. Un jour, alors qu'ils mangeaient ensemble à la cantine, elle lui demanda :

- Pourquoi tu fais tout ça pour moi ?

- Parce que je veux te sauver.

Elle leva les yeux au ciel en soufflant.

- Je n'ai pas besoin d'être sauvée.

- Je suis ton sauveur, et je donnerai ma vie pour te redonner le sourire ! déclama-t-il d'un air grandiloquent et en ignorant totalement sa réponse.

Agacée, elle attrapa son plateau et quitta la table.

Un soir, alors qu'elle observait son plafond, elle se rendit compte qu'elle avait peut-être baissé les bras trop vite. Plutôt qu'apprivoiser sa tristesse, elle aurait pu essayer de la chasser. Alors c'est ce qu'elle fit. Elle essaya de se focaliser sur les points positifs de sa vie. Elle fit le ménage dans son entourage et se débarrassa des amitiés nocives pour laisser place à de nouvelles rencontres. Plutôt que s'embêter à satisfaire des gens qui ne lui rendaient pas la pareil, elle se recentra sur elle-même et fit passer ses sentiments avant ceux des autres. Elle recommença à faire les choses qu'elle aimait, et le plus souvent possible. Petit à petit, sa profonde mélancolie disparut pour laisser place au bonheur.

Elle avait pris des décisions, et avait réussi à changer sa vie. Et pour ce, elle n'avait eu besoin de personne.



Arrêtez avec vos histoires de filles fragiles et apeurées, qui s'en sortent pas dans la vie jusqu'au jour où un merveilleux garçon, qui les aime profondément et qui s'inquiète tellement pour elle, vient et leur sauve la vie parce qu'elle n'était pas capable de le faire elle-même.  

Je comprends que lorsque tu vas mal tu as besoin d'aide, mais dans ce genre de fictions les filles sont limites dépendantes aux garçons. Non mais vous vous rendez compte que c'est tellement ancré dans notre esprit que les filles ont besoin de mecs pour se sentir heureuse qu'on trouve ça romantique ?

Poua, débrouillez-vous un peu seule à la fin.


SubversiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant