La Fille De La Lune

La Révélation.

★★★

Je me réveille en criant. J'ai peur alors je pleure. Maman arrive en courant dans ma chambre.

- Que se passe-t-il ma douce Amanda ? Demande-t-elle en me caressant les cheveux.

- J'ai encore fais l'affreux cauchemar ...

- Oh ma chérie ... il ne faut pas avoir peur, ce n'est qu'un rêve. Ce n'est pas la réalité. Tu n'es pas en danger.

- Oui mais j'ai quand même peur Maman, dis-je en pleurant.

- Je sais bien Amanda mais n'oublies pas que quoi qu'il arrive mon coeur est avec toi alors rien ne peut arriver.

Maman me sert dans ses bras. Je me sens mieux. Avec Maman, je n'ai plus peur.

★★★

Je décide d'aller dans la forêt. Pour me détendre c'est le meilleur moyen. Et puis bon, dans un village comme Mirum, où il y a 100 habitants à tout cassé, il n'y a vraiment pas grandes choses à faire. Il y a bien la bibliothèque, mon refuge habituelle mais elle est fermée le dernier week end de chaque mois. Oui, c'est bizarre mais bon ici tout est bizarre. Parfois je me demande vraiment pourquoi mon frère a voulu venur habiter ici. Il disait vouloir se dépayser, être plus proche de la nature ... plus proche de la nature, tu vis dans une grotte et mange des vers ! Fin bon. À part la bibliothèque et la forêt, rien ne m'intéresse ici.
Le seul problème, c'est que la forêt est de l'autre côté du village, qu'il n'y a pas de bus, que je n'ai pas le permis et que je n'ai même pas un vélo. Tant pis, je suis bonne pour 45 minutes de marche avant d'y arriver.
Les rues du village sont vides comme toujours. Il n'y a pas un chat, au sens propre comme au figuré. Avec Lucas, on habite un manoir à l'entrée du village, un peu en retrait. C'était notre maison de vacances avant. Avant l'accident.
Du coup, on ne va pas beaucoup au "centre ville". Bon, il faut avouer qu'il ne change pas beaucoup non plus. Ces rues m'ont toujours fichu la frousse. L'atmosphère est pesant. Et voilà, je stress. J'étais censée me détendre en allant à la forêt et pour l'instant l'effet est totalement inverse !
Ce n'est pas grave, je sais qu'une fois sous les arbres, je me sentirais mieux. Il faut juste que mes nerfs tiennent jusque là. Je passe sur la place du village. La boulangerie, l'épicerie et le bar sont ouverts. Ce sont d'ailleurs les seuls commerces sur la place. La place sert aux marchés, une fois par mois et aux célébrations. Le reste du temps, elle est comme morte. Les gens ne font que passer. Puis bon, il faut dire qu'ils se bosculent pas non plus. Ça à la limite, c'est agréable. Quand tu ne veux pas voir de monde et aller à la boulangerie sans faire la queue, c'est ce village qu'il faut ! Mais le problème, c'est qu'une fille comme moi qui revient de New York, bin c'est pas vraiment mon état d'esprit. J'espérais plus pouvoir faire les boutiques en revenant en France, pas compter les pavés de la place un mercredi après midi pour m'occuper ...
Arrêtes Amy ! Tu recommences à être négative. Allez, respire ! C'est pas la mort non plus. À New York, la nature me manquait, le calme. Ici, je l'ai. Je me pleignais des voitures et des klaxons. Ici, c'est vélo et sonnette. Bon, c'est sarcastique mais c'est mieux que la dépression.
Plus que deux rues à traverser et je suis dans la forêt ! L'excitation revient. J'ai presque l'impression de sentir mon corps se détendre. L'appel de la nature est vraiment fort chez moi. Je tiens ça de ma mère. Elle adorait la nature. Chaque dimanche, on allait se promener en forêt. Il faut croire que j'y ai pris goût. Au début, après l'accident, je ne voulais plus y aller. Lucas essayait de me convaincre mais je refusais. Une nuit, je me suis réveillée au bord de la forêt. Je ne me souvenais de rien. J'étais persuadée d'être dans mon lit pourtant. Lucas est arrivé une demi heure environ après. Du moins, je pense. Évidemment j'étais en pyjama donc je n'avais ni mon portable ni ma montre. Et j'étais pieds nus. Lucas m'a dit qu'il se doutait que j'étais ici. J'aurais fait une crise de somnambulisme et le manque de ma mère m'aurait donné envie de retourner à notre forêt. Depuis, j'y vais chaque week end. Pas à notre forêt, je n'y suis jamais retournée.

J'étais tellement plongée dans mes pensées que je ne me suis même pas rendue compte que j'étais devant la forêt.
J'inspire. Les arbres. La terre. L'humidité. La fraîcheur. Les animaux. La vie.
C'est ce que cette odeur évoque en moi. Je dois avoir l'air d'une folle. Mais je m'en fou en fait. Tant que cela m'apaise ça me va.
Je décide d'avancer. Ce n'est pas suffisant. J'ai besoin d'être dans la forêt. Protéger par les arbres. Je m'y sens forte. C'est mon élément.
Cette forêt est très humide et très dense. Comme je les préfère. Les arbres sont grands, très grands. Je ne vois même pas le ciel. Je suis dans un cocon. Il n'y a que quelques endroits où la lumière passe. C'est magnifique, ça fait des rayons. Un endroit illuminé.
Cette forêt est vraiment splendide. Je n'en ai vu qu'une seule plus belle. On devine facilement laquelle. Elle aurait adoré celle-ci.
Bon, je dois positiver. Donc, on va aller découvrir cette forêt. Elle doit bien cacher de jolis secrets.

Après avoir marché pendant 5 heures, toujours rien. Le même décor. Toujours beau mais finalement on s'y habitue quoi. Je marche encore un peu et je rentre. Je ne suis pas d'humeur à découvrir que cette forêt n'a rien dans le ventre. Je préfère garder ma joie. Je décide de tourner à gauche histoire de changer un peu de direction. Il me suffira de tourner à gauche pour rentrer.
Toujours les mêmes arbres. Je me demande si je ne tourne pas en rond à la longue ... Mais j'ai soudain l'impression de faire face à un mur de lumière. C'est extraordinaire. Alors là, je suis en extase. Je ne peux plus avancée. C'est impressionnant et presque effrayant. Il faut que je vois ce que ça cache. Voilà un des secrets de cette forêt. Plus j'avance et plus la lumière esr forte. Je suis obligée de plisser les yeux.
Quand je dépasse enfin ce mur, je ne peux pas en croire mes yeux. Ce n'est pas possible. Je dois être dans un rêve ou alors je suis complètement folle.
Cette fois c'est sur, je suis folle.