2 Novembre

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Je courais maintenant depuis plusieurs minutes, la forêt se faisait plus dense ici. J'accélérai au premier sapin, la respiration haletante. C'est fou comment on court vite lorsqu'il s'agit de sauver sa propre vie. Je pris le sentier bordé de fougères à ma droite. Même s'il faisait sombre, je pouvais me repérer, je connaissais chaque détail de cette forêt.

J'arrivais devant une clairière, mon coeur manqua un battement. Il ne fallait pas qu'ils me rattrape et je devais disparaître le plus rapidement possible. J'entendais déjà au loin leur pas râper la terre et écraser les feuilles mortes. Ils seraient là d'une seconde à l'autre. Il fallait que je trouve une solution pour disparaître. Traverser la prairie aurait été trop long et ils m'auraient vu avant que j'atteigne l'autre côté. La lune était pleine et éclairait la plaine d'une lueur bleutée. Mon coeur battait à en faire exploser ma poitrine et j'avais le souffle coupait. Je devait trouver une cachette. Je scrutais les alentours d'un regard perçant. Mon visage s'éclaira lorsque j'aperçus un grand chêne aux branches basses.

Je piquais un sprint en direction de l'arbre et me hissais sur les branches rugueuses. J'avais l'avantage d'être agile. J'avais fais de l'escalade étant petit . Je me hissais à quelques mètres du sol, à califourchon sur le bois. Je me plaçais contre le tronc pour disparaître le plus possible. C'était l'endroit le plus touffu de l'arbre. Les pas et les voix arrivèrent presque instantanément. M'avaient ils vu ? Le plus grand des garçons courus au milieu de la prairie. Il tomba à genoux, la la lune l'éclairait tel un dieu. Il balança son pistolet par terre en poussant un cri. Malgré la nuit, on pouvait voir ses yeux bleus injectés de sang et ce rictus prédateur sur ses lèvres. Il poussa un énième juron avant de hurler :

-Je sais que tu m'entends Hugo et sache que je te trouverai et je te promet que je te tuerai.

Il se releva du sol et s'enfonça dans la forêt. Les battements de mon pouls ralentirent.Je me sentais apaisé avec ma joue contre l'écorce râpeuse du feuillu. Je fermais les yeux et me laissais bercer par les bruits de la forêt.

C'est le soleil qui me réveilla de ses premirs rayons. Je m'étirais et descendis rapidement de mon arbre. Je me rendis près du ruisseau qui borde la prairie. Ses eaux claires sont envahis par les poissons. Leurs dos argentés zigzaguaient entre les rochers couverts de mousse. Ce coin de la forêt était un vrai petit paradis en été, en effet lorsque les premières chaleurs arrivaient, il faisait bon de venir se tremper les pied dans l'eau cristalline. Je retirais mes chaussures et les balançais sur le côté ; Je n'avais pas pris de douche depuis des jours et mon odeur commençait à me déranger. Je plongeais mes pieds sales dans l'eau, le froid du ruisseau me glaça. J'avançais sur les rochers en direction du milieu du cours d'eau en prenant garde de ne pas glisser sur la mousse. Mes pas se devaient d'être précis si je ne voulais pas tomber à l'eau. Je sautais ainsi de pierres en pierres jusqu'a l'endroit le plus profond du ruisseau. Je retroussais mon pantalon jusqu'aux genoux et m'assis sur un rocher sec.

Des libellules venaient se poser sur l'eau en creant de légères ondes à la surface de l'eau froide.

Je me sentais seul. Je sortis mon téléphone de la poche de mon jean, je savais bien qu'il n'avait presque plus de batterie mais bon. Je relis une dernière fois le message de Khronos que j'avais pris en photo lorsqu'il s'était affiché sur l'ordi.

Depuis des semaines, il n'y avait plus d'électricité. J'avais dû m'enfuir de chez moi déjà la bande de Zack pillait les appart de la résidence.

Je me relevais de ma pierre et balançais mon t-shirt et mon jean sur le bord de la rive. Je m'allongeais dans l'eau glacée malgré que je claquais des dents. Les rochers et la mousse formaient comme un petit bassin à cet endroit. Je frottais mon corps pour faire partir la crasse. Il faut vraiment que je trouve du savon la prochaine fois que j'irai en ville.

Je croisais mes bras sur ma poitrine nue et fixais les nuages dansants dans le ciel bleu.

Mes pensées allèrent à ma sœur. Avec un peu de chance, je pourrais la retrouver à Paris si elle a vu le message de Kronos. Nous avons été séparé lors de la catastrophe. Tandis que j'étais chez notre mère, elle était à Laon chez notre père. Je dois absolument la retrouver, pour pouvoir la protéger mais je ne sais pas si elle est encore en vie enfin je l'espère. Les pillards se font de plus en plus violents pour obtenir ce qu'ils veulent et ils n'hésitent pas à tuer leurs opposants. J'espère qu'elle va bien et qu'elle a pu se réfugier quelque pars en sécurité.

Une larme roula sur ma joue. Il faut que je dorme car il est bien difficile de se reposer de nos jours, il faut toujours être aux aguets. Je partirais demain pour Paris. J'espère l'y retrouver là bas et sauver le monde. Je relis une dernière fois le message de Khronos.

De : maitre de jeu

À : Experts

Ceci est sans doute mon dernier message. Les connexions s'éteignent peu à peu dans le monde entier. Gardez espoir. Nous sommes toujours les guerriers du temps. Je connais le moyen de remonter le temps. Je l'ai toujours connu. Mais seul, je ne peux rien faire. Rejoignez-moi. Ensemble nous pourrons éviter la catastrophe en réécrivant le passé. Croyez en moi, croyez en vous, en nous gagnerons contre notre ennemi le plus puissant : le virus.

Rendez-vous le 24 décembre à minuit sous la plus vieille horloge de Paris.

Khronos

je souffle bruyamment avant de fermer les yeux. Je crois en Khronos et j'irai au rendez-vous. C'est notre dernier espoir et si'l existe un moyen de remonter dans le temps, il nous permettra de sauver l'humanité.

U4.HugoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant