-Chapitre 16-

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(P.D.V Sun)

-Fiona ?

J'ouvris lentement la porte de sa chambre et passa légèrement ma tête dans l'entrebaillement. Ma petite soeur dormait paisiblement entre ses draps. Je m'approcha et me permis une place sur son lit. Qu'elle était belle. Le portrait craché de maman ; les mêmes longs cheveux blonds comme l'or, le même petit visage rondelet et les mêmes beaux yeux bleus. Lesquels étaient gracieusement fermés. Pendant quelques petites secondes, je m'en voulais presque d'avoir a troublé son doux sommeil, mais il en allait de sa santé, alors mon hésitation se fit éphémère.

-Fiona... murmurais-je. Allez lève-toi, le diner est près.

Elle ne reagissait pas.

Je lui pris délicatement le bras sur sa couverture et la bougea légèrement.

-Soeurette, lève-toi ! Tu vas être en retards.

Et Dieu seul sait a quel point elle détestait être en retard.

Je tendis ma main vers la sienne. Sa peau était froide. Très froide. Et elle ne bougait toujours pas.

Mon coeur se mit a tambouriner dans ma cage thoracique. Paniqué, je me releva en vitesse et la secoua comme un prunier.

-Fiona ! Fiona ! Reveille-toi, je t'en supli...

Ma soeur ne repondait toujours pas. Des fines larmes embuaient mes yeux et formait un voile gris. Des images de ma mère refirent surface.

《Ce matin là, je lisais tranquillement dans un coin de la chambre de ma mère. A une distance tel que le voulai papa. La sécurité de son unique héritier était la premiere chose auquelle un roi devait penser et, ne sachant pas que la Maladie ne touchait que les femmes, mon père se devait de prendre plusieurs mesures reglementaires. La première étant de couper tout liens entre la malade et son fils. Aucuns contacts n'etaient permis entre ma mère et moi. Donc ce matin fatidique, j'était les yeux planté dans un bon livre et lisait. Ma mère de l'autre côté de la piece.

-Maman ? Pourquoi tu ne peux plus me donner de bisoux le soirs ? Je faits des cauchemars sinon. Lui dis-je d'une voix piteuse.

Elle me fit une moue nostalgique.

-Je suis contagieuse Sunny, je ne peux pas te toucher sinon tu tombera malade a ton tour. Et je tient beaucoup trop a toi pour cela.

-Mais maman, ca ne me derrange pas d'être malade, moi. Lui repondis-je courageusement.

-C'est dangeureux alors pour ton bien, mon coeur, tu restera loin de moi. Sur ce dernier mot, ma mère blêmit.

Sûrement dû au choc de ses propres paroles, avais-je pensé.

-Et combien de temps devrais-je endurer cela, mère ?

-Le temps qu'il faudra avant..... que je guérisse.

Deux discrètes larmes devalèrent sur les joue de ma mère. Elle semblait avoir hesiter a me repondre honnêtement. Mais c'est en jetant un discret regard a ses mains et réalisa qu'ils étaient noircies comme le charbon, que je me rendis compte que ma mère me mentait effrontément. Je me leva prestement. J'avais, en effet, remarqué les horribles cernes sous ses yeux, son teint pâle et sa mine effroyable, mais je ne croyais pas que la maladie était allée jusque là. Je me rapprocha silencieusement. Si l'on se rapprochait d'assez près,  on pouvait appercevoir la même chose sur son cou, ses levres et son front. Me voyant vite approcher vers elle, elle me dit :

-Vas-t'en loin de moi et ne me touche pas !

-Mais maman...

-Non, pas de mais ! Continu de lire ton bouquin et fait comme si tu n'avait rien vu ! Je te l'ordonne !

Je me retourna alors et me rassis a ma place départ.

Quelques heures plus tard, épuisé, j'avait relevé mon regard de ma page vers la femme sur le fauteuil non-loin de là. Elle était là, immobile comme jamais, les yeux clos. Je me dirigea vers elle a pas de loup, ne sachant pas qu'a ce moment, cela ne serva strictement plus a rien.

Profitant de son "sommeil", je deposa malgré tout ma main sur sa joue pour profiter de ce semblant de contact maternel. La première chose que j'avais remarqué, étant enfant, était sa température très basse. La deuxième, qu'elle ne reagissait pas normalement a mon toucher, qu'elle ne me repoussait pas. Déjà, mon pauvre petit coeur d'enfant sentait que quelque chose n'allait pas. Puis, le fait que sa poitrine ne fesait plus de doux mouvements de bas en haut, m'avaient mis la puce a l'oreille. C'était a ce moment que j'avais compris que ma mère était morte. 》

C'était en fait grâce a ce contact avec ma mère que mon père avait decouvert que seules les femmes en étaient atteintes. Depuis, nous protégions Fiona de tout ce qui pourrait la contaminer et aujourd'hui, peut-être était-elle en train de mourir lentement entre mes bras.

Non !!

-FIONA !!!!

Sous mes assauts, ma soeur se releva, les yeux ronds de panique. Surtout soulagé, je me laissa lourdement tombé sur le lit au pieds de ma cadette. Je ferma alors les yeux, en attendant que mon coeur ne reprenne un rithme régulier.

Je croyais qu'elle était morte.

En tout cas, elle, elle a failli me faire mourir d'une crise cardiaque, oui !

Mes battements de coeur revinrent a la normale. M'assurant que mes jambes pouvaient toujours me porter, je me leva de son lit et me plaça a ses côtés. Je balailla mes cheveux de mon visage. Fiona s'était allongé mais gardait les yeux ouverts et me regardait de ses yeux enfantin.

-Bon matin frérot.

Je rigola.

-Bon matin mon rayon de soleil.

Elle ria a son tour.

-Ce n'est pas moi le rayon de soleil ici, c'est toi Sunnyyy !!

C'est indéniablement vrai, le visage d'une fille est toujours plus beau lorsqu'il sourit. Sa bonne humeur m'arracha un autre éclat de rire.

-Bon viens. Assez ri. Il faut te préparer pour le déjeuner. Papa a quelque chose a nous annoncer paraît-il.

-De bien ou de mauvais ? Demmanda ma cadette qui s'était silencieusement réétendue sous sa couette.

-Je ne sais pas. Lui repondis-je de façon simple.

Elle se mis a grelotter et serrait la couverture toute contre son petit corps.

-Sun, j'ai froid.

-Je parlerai de ce problème a papa, ne t'en fait pas mon coeur.

Mes lèvres se déposèrent sur son frond en effet gelé. J'étendis alors mon bras vers la petite cordelette argentée de son bureau et tira deux legers coups. Les petites clochettes resonnerent et Max entra dans la pièce.

-Oui prince, vous m'avez demmandé ? Dit poliment mon ami.

Même si tout le château connaissait notre lien d'amitier qui nous liait, nous nous devions de rester le plus subtil possible et passer inaperçu aux yeux de tous. Seulement pour avoir tutoyer le prince, Max aurais pu avoir de gros ennuis et même risquer la mort. Pour garder une certaine autorité sur le village et eviter une rebellion, le roi devait se faire respecter et leur faire comprendre que le mot désobéissance rimait avec pendaison. Donc si cela venait a s'apprendre.....

-Oui, veille a ce que ma soeur soit pprésente pour le dîner. Habillée et prête.

-Bien, prince. Autre chose ?

-Non, merci. Ce sera tout.

Je me dirigea vers la porte et me pencha a son oreille.

-Merci Max, lui chuchotais-je avec un clin d'oeil.

Je lui donna une tape amicale sur l'épaule et il me fit un signe de tête. Sur ce, j'allais sortir de sa chambre lorsque le thermostat arriva du coin de l'oeil, dans mon champ de vision. Je me dirigea vers lui et regarda la température.

28 degré celcius.

ElaynneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant