Look Through The Past - Tome/Partie 1

2. The Past Hunt - Flora

«Alors ? demanda Léa. Vas-tu enfin me dire pourquoi tu étais si pressée ?»

Flora l'ignora et essaya de se convaincre qu'à côté d'elle ne se trouvait pas un démon. Pourtant, elle n'arrivait pas à le dire à son esprit. Elle ne savait même pas pourquoi elle l'avait acceptée dans sa voiture. Léa continuait à parler sans cesse et posait toujours les mêmes questions : Pourquoi es-tu si pressée ? ou bien Où va-t-on ? ou encore Pourquoi tu ne parles pas ?
Flora ne savait quel genre d'informations elle aurait pu lui donner... Il y a encore quelques années, elle se parlaient encore Léa, Adèle et elle. Mais depuis cette chasse, Flora n'avait rien pardonné au démon. Ce qu'elle leur avait fait était impardonnable, et cet événement lui était resté au travers de la gorge...

***

Adèle m'avait appelée un soir, d'une voix joyeuse. Sans même l'avoir en face de moi, je pouvais aisément l'imaginer, toute excitée.

«Ça te dit une affaire ? Une bonne vieille chasse ensemble !»

Je souris, heureuse de la voir aussi contente de sa trouvaille.

«Ça devient bizarre le fait que tu t'excites autant au téléphone...»

Derrière moi, Clive s'était retourné à l'écoute de ma phrase. Surpris, il avait écarquillé de grands yeux vers moi. Je tournais ma tête vers lui, lui adressais un sourire gêné et haussais les épaules. Il soupira puis retourna à son jeu sur son Smartphone. Lorsque je lui fis dos, je laissais m'échapper un petit rire. Ah ! Ce brave Clive... Toujours aussi compréhensif ! Au téléphone, Adèle reprit.

«Je t'ai envoyé le lien de l'affaire par Messenger. Tu devrais l'avoir normalement. C'est très intéressant !»

J'allumais mon ordinateur et ouvrais un nouvel onglet de mon navigateur internet. Je commençais à charger la page de messagerie instantanée lancée par Facebook quand Adèle commença à s'impatienter au téléphone.

«Alors ? Problème de chargement ?»

- Le wifi est une petit peu lent et tu le sais...!

Adèle rit de nervosité et repartit de plus belle dans ses jérémiades par téléphone. J'essayai de faire la sourde oreille durant le temps de chargement du lien envoyé. Enfin, quand la page fut entièrement affichée, je poussais un soupire de soulagement.

«C'est bon j'y suis...»

- Enfin ! s'exclama Adèle dans un petit rire amical.

- Bon ! Fais moi la version courte s'il te plaît.

- Avec grand plaisir : c'est une affaire très, très, très fumeuse... La chasse est ouverte ! C'est une véritable bénédiction, si tu vois ce que je veux dire !

J'haussais un sourcil et réfléchis un instant. Une affaire fumeuse... Une bénédiction... Une chasse ouverte...

«Tu ne pouvais pas simplement m'indiquer qu'il s'agit de démons ?»

- Je te l'ai dit ainsi car je n'en ai pas la certitude. Je comptais m'y rendre avec toi, si tu acceptes mon invitation bien sûr !

Mon regard se porta vers l'écran de mon ordinateur. Devant moi se trouvait un article du Carson-City Daily News. La page s'intitulait : Une doctoresse diplômée perd la raison. Intriguée, je cliquais sur la photo jointe au sujet. Une femme, à peu de choses près du même âge qu'Adèle et moi se tenait là, souriante. Ses cheveux étaient châtain et ses yeux étaient marrons. Elle affichait un magnifique sourire et sur sa tête se trouvait un serre-tête de Noël, avec des cornes de rennes, le tout rehaussé d'un petit chapeau de Père-Noël. Je réduisis la fenêtre et commençais ma lecture à voix haute.

«Leanore Ritzler, jeune femme de 26 ans, bien qu'étant en bonne santé et respectée par tous a été victime d'un cambriolage qui a bouleversé sa vie. Diplômée de l'université d'Harvard en médecine, elle vivait une existence paisible quand un homme s'est introduit dans sa maison sur W. Washington Street. L'infraction a eu lieu vers 10:45 P.M. Docteur Ritzler raconte à la presse : «C'était étrange et angoissant... Tout s'est passé si vite ! Mais si vous souhaitez plus de détails, allez voir la police... Elle saura sans doute mieux vous expliquer que moi...»
Notre équipe a donc suivit les conseils de la doctoresse et a pu vous obtenir en exclusivité d'autres informations.
Leanore Ritzler s'est défendue face à son agresseur puis a chuté. Sa tête a heurté un coin de meuble avant qu'elle ne perde connaissance. Après avoir fait l'état des lieu, la police locale aidée de la doctoresse n'ont relevé qu'un seul médaillon de famille disparu. Nous sommes alors retournés chez elle afin d'en apprendre plus sur ce fameux bijou.«Il s'agit d'un médaillon précieux possédant des caractéristique qui dépassent votre imagination. Vous ne pourriez comprendre.»
Après avoir essayé d'en savoir d'avantages, elle nous a révélé ces fameuses "caractéristiques". Selon cette pauvre femme, il s'agirait d'un bijou capable d'appeler les démons et les anges.
Leanore Ritzler, diplômée d'Harvard serait-elle devenue folle ? Ou serait-elle victime d'une manipulation crapuleuse ? Nous vous laissons forger votre propre avis.»

Je fronçais les sourcils et attendis quelques instants. Mon cerveau travaillait à deux cents à l'heure, fouillant dans ma mémoire quel genre d'objet aurait pu avoir de telles capacités. Au téléphone, Adèle avait écouté avec attention ma lecture. Enfin elle reprit :

«Alors ? Qu'en penses-tu ?»

- Je ne sais pas trop quoi penser...

- On doit y jeter un œil tu ne crois pas ?
Encore une pause.

«Pourquoi pas après tout... On a rien à perdre !»

- J'en étais sûre ! Je viens te chercher demain parce que j'ai quand même plus de vingt heures de route devant moi !

- Tu ne veux pas que je vienne plutôt et que je laisse ma voiture chez toi ? Vu que Lawrence est au milieu du trajet entre chez moi et Carson-City !, proposais-je.

Adèle réfléchit quelques secondes. Cela valait mieux pour elle ! Sinon, c'était facile trois jours de route pour Lawrence à Boston, puis Boston, Carson-City.

«C'est d'accord ! Je prépare tout ce qu'il faut dans le coffre et à demain ! Pense quand même à faire des pauses de temps en temps !»

- Compte sur moi, la rassurais-je.
Elle n'avait pas à s'en faire, je serais prudente sur la route, j'avais l'habitude du trajet de toutes façons. Je la remerciais et elle me souhaita bonne chance pour le "voyage". D'ailleurs, j'allais avoir besoin de plusieurs tasses de café !

C'est donc ainsi, à bord de mon Aston Martine, que je pris la route, direction le Kansas...

***