Look Through The Past - Tome/Partie 1

3. The Saddest Farewells - Angèle

Angèle monta à l'étage et ouvrit la porte menant au grenier. Des combles, elle sortit deux petites valises pour Georges et Maggie. Après avoir préparé leurs affaires, elle se dirigea dans sa propre chambre. Là, elle eu un pincement au cœur. Sa lame céleste était au sol ainsi que les cadavres de Manhakiel et de son accollite. Tous deux gisaient là, dans une flaque de sang. Autour d'eux était comme imprimé dans de la suie une paire d'ailes et elle pouvait voir chaque détails du plumage. Une extrémité recouvrait une partie de la table de chevet où se trouvait une photo de famille : ses enfants et elle. Lorsqu'elle vit que l'aile de Manhakiel avait recouvert la tête de Georges et Maggie sur le cadre, Angèle fondit en larmes et s'écroula à genoux. Cette image était censée représenter un magnifique souvenir ; mais quand la jeune femme la regardait maintenant, elle y voyait un aperçu de l'avenir : ses enfants assassinés, et elle seule, se battant contre son passé, cause de son chagrin et de la perte de son bonheur. Elle ne voulait pas y croire, et pourtant, c'était ce qui se profilait à l'horizon.

«Non, je ne veux pas de cela... Pitié non...», sanglota-t-elle.

Soudain, Angèle se leva, prise d'un nouvel espoir. Elle essuya ses larmes sur ses joues et ramassa la lame céleste. Elle la replaça dans le coffret rouge nacré et referma la boîte. Elle allait se battre contre ce futur qu'elle ne voulait pas. Elle allait protéger ses enfants, coûte que coûte.

Elle enjamba le deuxième cadavre et fouilla un double fond dans son armoire à vêtements. En toquant légèrement, elle parvint à trouver ce qu'elle cherchait. Elle glissa son doigt dans un petit interstice et tira. La porte s'ouvrit et dévoila une petite cache sombre où était entreposé en sûreté un écrin, plus grand que la boîte rouge, d'une couleur bleu nacrée, orné d'arabesques d'argent et une serrure celait son contenu. La jeune femme saisit son pendentif qu'elle portait autour du cou : une petite libellule argentée. Elle l'inséra dans le verrou. Un petit déclic retentit et le couvercle s'ouvrit légèrement. Angèle rattacha son bijou et se saisit du dessus de la somptueuse boîte. L'intérieur de l'objet était recouvert de velours et deux tiges métalliques soutenaient une lame d'argent. Elle était plus longue que celle d'un poignard ; quarante-cinq centimètres environ, de forme pyramidale. La garde était travaillée avec une armature d'argent et quand elle l'empoigna, elle ressentit un frisson lui parcourir l'échine. Puis, elle se souvint d'évènements de sa vie passée, celle qu'elle avait pourtant décidé de laisser derrière elle et d'oublier. Elle se surprit même à regretter ce temps-là, mais elle se ressaisit et reposa la lame dans le coffret qu'elle referma et cella avec son pendentif. Elle empoigna les deux boîtes et les posa dans un sac à dos noir couvert de pins, dans lequel elle fourra son carnet de voyages, son portable, quelques habits, son ordinateur, sa montre à gousset, son chapelet et de quoi se défendre en tant que chasseur. Quand elle voulut quitter la pièce, elle se retourna, et vit le cadre avec Georges et Maggie. Elle le prit et essuya d'un revers de manche, les quelques plumes d'aile de Manhakiel. Après quelques minutes, elle l'enroula dans un pull et le posa délicatement dans son sac. Soudain, la sonnette retentie dans la maison et elle referma son havresac.
Angèle, sur ses gardes, descendit doucement les escaliers et fit signe à ses enfants de rester silencieux grâce à un doigt placé sur la bouche. Ils acquiescèrent pendant que la jeune femme se dirigea vers la porte. Après l'attaque des jours derniers, elle s'attendait à tout. Les paroles d'Hazahim résonnait encore dans sa tête : C'est inévitable. Nous ne sommes pas les seuls à te vouloir de retour Angèle... Elle porta sa main à sa hanche, et saisit un petit couteau dans un fourreau en cuir. Elle l'empoigna, et tourna la poignée de porte. En l'ouvrant, elle eut un soulagement en voyant son amie Flora.

«Hey ! C'est bon! Calme, ce n'est que moi !» sourit cette dernière.

En soupirant, Angèle rangea son couteau et se retourna :