Look Through The Past - Tome/Partie 1

6. Family is a blessing - Angèle

Cette histoire lui faisait froid dans le dos ; non seulement du fait des meurtres mais également de la présence de Léa. Sa réapparition soudaine semblait suspecte et plus les kilomètres passaient sur le compteur de sa voiture, plus le doute grandissait pour Angèle. Elle arriva à se demander si l'attaque des démons au croisement et les attaques répétés à Crandon n'étaient pas toutes liées à une seule et même personne : Crowley. Mais quelque chose n'allait pas. Léa semblait ne rien savoir concernant les décès et être tout aussi secouée par les tonneaux de l'Impala ; d'autant plus qu'à sa connaissance, les démons ne pouvaient infliger une telle mort aussi rapidement. Les meurtres avaient une semaine d'intervalle et s'étaient enchaînés à une vitesse folle, tout comme les kilomètres entre Lawrence et Crandon. Angèle s'arrêta sur le parking d'un Motel qui ne payait pas de mine. Elle réserva deux chambres : une pour Flora et elle, et une autre pour Léa, bien qu'elle doutât du sommeil pressant du démon. Ainsi, Léa rejoignait la chasseur dans la chambre adjacente pour discuter de l'affaire en cours. Quelques jours plus tard, elles visitèrent la cinquième famille de victime. Un lien unissait les quatre premières victimes, à en croire les dires de leurs proches. Il ne restait qu'à confirmer cette théorie auprès des dernières personnes en deuil.

Angèle arrêta la voiture et en sortit. Un tailleur trois pièces féminin noir et élégant donnait à la chasseur un côté responsable et compréhensive : elle voulait de suite mettre la famille en confiance avec sa présence. Léa, elle, avait juste mis sur ses épaules une veste tailleur grise, mais elle avait conservé son jean slim et un t-shirt blanc à tête de tigre. Pas très solennel d'après Angèle, mais suffisant pour la première concernée. Finalement, la chasseur toqua à la porte et un homme abattu et la mine fatiguée ouvrit aux deux jeunes femmes. Après s'être présentées comme étant conseillères en deuil et en drames familiaux, le propriétaire les laissa entrer dans la maison.

«Nous serons brèves, promis Angèle. Monsieur Baumann, nous sommes désolées pour la perte de votre épouse. Nous sommes ici pour vous aider à remonter la pente et à oublier ce traumatisme marquant.»

- Je comprends, répondit-il simplement.

Du haut des escaliers, une petite tête apparut et appela son père. Intriguée, une petite fille en robe rouge tartan descendit les marches de bois et arriva dans les bras de son père, lequel esquissa un sourire mélancolique, tout en caressant affectueusement les cheveux bouclés de l'enfant.

«Elle s'appelle Mathilde. Elle a huit ans.»

Les yeux d'Angèle se remplir de larmes ; le visage de Georges et Maggie surgirent dans son esprit et la jeune femme ne put contenir ses larmes. Léa s'en aperçut et parla pour Angèle.

«Monsieur Baumann, si vous le permettez, j'aimerai parler seule à seule avec Mathilde.»

- Bien sûr. Si cela peut également l'aider...

Après avoir donné quelques conseils à sa fille, Léa monta avec elle à l'étage, dans la chambre de la petite enfant, tandis qu'Angèle resta avec le père et essuya ses deux ou trois larmes mélancoliques et nostalgiques d'un revers de la main.

«Ne vous inquiétez pas, ma collègue s'y connaît en matière de parler aux enfants de décès. Elle prendra soin de Mathilde.»

Quelque part, Angèle essayait de se rassurer elle-même, d'une part que Léa prendra soin de la petite, mais également que Flora s'occupera bien de Georges et Maggie. Finalement, son esprit revint sur le meurtre de Madame Baumann.

«Monsieur. Je m'appelle Charlie Novak. Vous pouvez tout me dire, au contraire, cela vous aidera dans votre deuil.»

Il acquiesça tristement de la tête, sans dire mot ; ce qui parut étrange à la chasseur.