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10 #Révolution

J'ai été collée une heure ce soir à cause de Cameron. D'habitude, la professeure essaye de la mettre le lendemain, mais moi je voulais la faire ce soir, et puis mon père n'est pas là donc il ne remarquera pas mon absence. Comme ça, je suis débarrassée, bien qu'une boule reste coincée dans ma gorge. C'est à cause de lui. Je n'ai qu'une envie à présent, me venger. Je sais, il est peut-être bien plus fort que moi, mais qui ne tente rien n'a rien ! Je pense que l'occasion se présentera en colle, quand nous serons seules dans la classe et qu'il y aura pleins de choses intéressantes à utiliser contre lui.

Après cette matinée mouvementée, tous les Choisis ont dû suivre les Joueurs vers la cafétéria pour déjeuner. J'ai juste l'impression qu'on est juste de vulgaires chiens qu'ils trimballent à leur gré ! Mais bon, j'ai confié à Ema que nous irons au Mc Do d'à côté nous prendre un truc au lieu de rester avec eux.

Bref, je suis à côté d'Ema qui ne fait que m'harceler sur le fameux message que Cameron m'a envoyé. Evidemment, je compte garder l'identité secrète du correspondant ainsi que le contenu du message.

- Allez Emeeeeeeeline ! me supplie Ema.

Je soupire.

- Non.

- Alleeeeeeeeeeeeeeez ! me demande-t-elle en marchant à côté de moi, mais en même temps face à moi, un peu en pas chassés. En tout cas, c'est carrément bizarre.

Je me retourne brusquement vers elle et nous nous entrechoquons. Je tombe par terre dans un bruit assourdissant et elle aussi.

Je me remets en position assise et la regarde, Ema est déjà debout. Elle rigole comme si c'était une mauvaise blague.

- C'est marrant, on est tous morts de rire ! déclaré-je ironiquement.

Ema rigole de plus belle et finit par lâcher entre deux hoquets :

- Je suis désolé Eme... me... line mais j'étais obligée !

Je ronchonne et peste contre le monde dans mon coin. Puis, je réalise. Obligée ?

- Pourquoi tu étais obligée ? lui demandé-je.

Elle me lance un énorme sourire et m'indique le début du couloir, qui prend fin devant la porte de la cafétéria. Je lui lance un regard interrogatif et finit par regarder derrière mon dos pour voir ce qui se passe. Je vois une stature grande et musclée s'approcher. Cameron enlève ses lunettes de soleil et regarde toutes les filles qui fondent littéralement devant ses yeux puis finit par me faire un clin d'œil qui en ferait craquer plus d'une. Un énorme sourire est gravé sur sa face où il montre bien toutes ses dents, un peu ironique sur les bords.

Ema s'enfuit en rigolant comme une gamine. J'ai l'impression qu'elle n'y est pas pour rien dans cette histoire. Mais cette fois-ci, ma belle, tu ne vas t'enfuir aussi facilement. Je remets mes affaires rapidement dans mon sac. J'aperçois Cameron courir et je me presse. Mais vous savez bien ? Si, ce moment où vous avez besoin d'aller vite et que vos foutus cahiers ne sont pas fichus de rentrer dans un sac ? Je m'énerve et laisse mes affaires ici. Ce n'est pas grave, tant que je l'évite un maximum, ça vaut la peine. Je reviendrai les chercher plus tard, si on ne me les a pas volées bien sûr.

Je cours, mais bon, comme d'habitude en vain. Mon physique assez musclé n'aura pas réussi à me sauver.

Je me fais attraper à la façon « princesse ». Sauf que vous avez déjà vu une princesse en sweat, jean et Converses ? Peut-être mes cheveux blonds, légèrement ondulés, peuvent le faire à la rigueur.

Ses bras chauds m'enveloppent, et bizarrement, l'image de nos deux corps collés dans l'ascenseur me reviens. Je me revois, triste, perdue ou bien heureuse ? Ce sentiment était très compliqué à définir.