Chapitre 19

7K 569 90
                                    


Nous étions samedi. Ou peut-être dimanche. Je ne savais pas vraiment. Je n'avais fait que travailler cette semaine. Travailler à distance était une tâche longue et épuisante. Le temps que mes collègues reçoivent mes commandes et vice-versa, il y avait bien huit heures de décalages. De plus, nous étions sur un dossier important. Nous devions faire la campagne publicitaire pour le défilé Dior, qui aura lieu mi-décembre. Nous étions seulement en octobre mais tout allait si vite. Aussi avais-je passé toute ma semaine scotchée à mon ordinateur, dessinant maquettes et créant slogans.

Aujourd'hui, j'avais donc choisi de me reposer un peu. Jeremiah et moi étions à peine rentrés d'Angleterre que nous avions tous deux du vaquer à nos occupations. L'hôtel payé aux frais de la SMG était cependant très confortable, mais j'avais hâte de retourner dans mon chez-moi. Voilà, deux mois et demi que je n'étais pas vraiment chez moi. Enfin Paris était ma ville mais il me manquait le doux confort habituel d'avoir son propre appartement. Retourner à New York. Y penser me serrait le cœur inconsciemment.

J'étais donc enroulée dans ma couverture chaude, assise confortablement sur le canapé, une tasse de lait chaud presque vide entre les mains et regardai la télé quand on toqua à la porte. Je grommelai, pensant que c'était le service de l'hôtel. Oh, ils sont très serviables mais je ne voulais pas bouger de la chaleur de ma place. Malgré le fait qu'on soit seulement en octobre, le temps commençait radicalement à se refroidir. Heureusement que j'avais pris des habits chez mes parents parce que je serais gelée sinon. Tout cela était de la faute à Hilary, ma patronne. Elle était tellement tête en l'air. Et, ayant oublié de me prévenir à l'avance de la durée de mon séjour en France, me voilà à court de vêtements. Un nouveau bruit à la porte, me fit sortir de mes pensées. Je me levai prestement et ouvrit- la porte.

Quelle ne fut pas ma surprise quand je découvris que ce n'était absolument pas le room-service mais Jeremiah Haccews. Habillé d'une veste noire, un jean retroussé bleu marine et d'une paire de derbies en cuirs, ses joues et son nez rougis, témoignant de la froideur du temps dehors. Il était à couper le souffle. Que faisait cet homme incroyablement beau devant ma porte ?

- Jeremiah ?

Il me fit un sourire qui fit contracter mon pauvre cœur. Encore cette sensation dans l'estomac. Il soupira en passant ses mains dans ses cheveux bruns.

- Eh bien en fait, je marchai... et, puis je suis tombé sur une promotion, dit-il en me tendant un sachet que je n'avais pas remarqué avant.

Je fronçais les sourcils et pris le sachet. J'ouvris et un sourire prit mon visage. Des DVD. Jeremiah avait acheté des DVD. Et pas n'importe lesquels. C'était la trilogie du Seigneur des Anneaux. Saga mythique du XXIe siècle dont, si je me souvenais bien, Jeremiah n'avait jamais, ô grand jamais, regardé. Je secouai la tête et reposai mon regard sur le bel homme aux yeux bleus devant moi.

- Et... j'ai pensé qu'on pouvait les voir ensemble ?

- Avec plaisir, souris-je.

Je n'y voyais aucune objection. Et au fond de moi, j'étais très heureuse de le voir. Un peu trop à mon goût. Il me rendit mon sourire et me suivit dans l'appartement-chambre d'hôtel. Je sentis son regard visiter les alentours et puis se poser sur mon canapé.

- Je vois que tu as déjà tout préparé, taquina-t-il.

Je levai les yeux au ciel et ne pris pas la peine de répondre. Je posais le coffret DVD sur la table basse et me tournai vers Jeremiah.

- Mets-toi à l'aise, je vais te faire quelque chose de chaud.

Quand je revins quelques minutes plus tard, deux tasses de chocolat chaud dans la main, je trouvai Jeremiah à quatre pattes devant la télévision. Il avait ouvert la première boite et avait inséré le disque dans le lecteur DVD. Je posais nos deux tasses sur la table. Il se retourna alors que le film se lançait automatiquement. Je posais cependant au menu du film. Jeremiah était assis à mes côtés, emmitouflé dans la même couverture que moi, son corps à quelques centimètres du mien.

Amour & Ambition 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant