Jeremiah.
Je soupirai. Quelle journée éreintante. Je frottai mes mains sur ma nuque. Distraitement, je passai mon regard fatigué sur chaque meuble de mon bureau. Les murs étaient blancs, les meubles gris aciers, deux tableaux contemporains, une plante, le tout donnait un ensemble moderne. Impersonnel. Un seule cadre photo toujours vide à ce jour. Je ne savais pas vraiment quoi y mettre. Pas une photo de famille. Ni celle d'une quelconque petite amie. Quel intérêt ?
Noam, mon petit frère avait beau dire que c'était malsain d'être aussi seul mais il avait tort. J'avais une entreprise à diriger et je n'avais pas le temps pour des amis. J'étais toujours sur un terrain glissant avec mes parents... Je soupirai et regardai à ma gauche. L'immense baie vitrée me donnait une vue impressionnante sur Paris, qui était devenue habituelle. Tout l'était. J'aimais mon travail. J'aimais cette entreprise. Indigo était une société que j'avais créé moi-même et voir son accomplissement aujourd'hui était une véritable source de fierté.
Michael, le directeur des ressources humaines, était absent. Congé paternité. Et comme toute la direction avait pris en charge tous les dossiers concernant la prochaine collection à sortir, les rendez-vous n'avaient pu être déplacés. J'avais donc décidé de faire une part de son travail aujourd'hui aujourd'hui. Bon sang, c'était éreintant. D'autant plus qu'aujourd'hui, je devais interroger plusieurs candidats pour différents postes. Une vingtaine.
J'étais donc assis depuis neuf heures du matin sur ce fauteuil à écouter des inconnus me décrire leur CV. J'aurais tout donné pour avoir une tasse de café, mais Cassandre avait l'air débordée et Ambrosio et Javier, les jumeaux, indisponibles.
J'entendis du bruit au dehors. Je redressai la tête perplexe. Quelqu'un semblait s'être fait mal. J'allais me lever quand on toqua à la porte. Ma secrétaire, Laura, passa sa tête dans l'entrebâillement.
- Jeremiah, votre rendez-vous de dix heures, mademoiselle Brastoli, est arrivé.
J'hochai la tête et lui intimai d'une geste de la main de la faire entrer. J'avais un entretien d'embauche avec une jeune femme du nom d'Eve Brastoli pour un stage de fin de semestre de quatre mois. Mademoiselle Brastoli, ou plutôt Eve Brastoli, pénétra dans mon bureau. Mon regard ne put s'empêcher de passer son corps en détail. C'était une jeune femme (24 ans, d'après son CV), de taille moyenne, une silhouette fine quoique généreuse. Elle avait le teint mat et des cheveux frisés bruns. Elle portait un chemisier blanc, une veste et une jupe droite. Simple et élégante.
Belle.
Je me repris subitement. A quoi pensais-je ? C'était une candidate. Potentielles employée. C'était la fatigue résonnais-je. Oui, c'était surement cela. Je replongeai mes yeux dans mes dossiers, tentant de me reconcentrer. Ses yeux bruns clairs firent le tour de mon bureau de manière longue et appuyée. Laura parla.
- Monsieur Haccews, Mademoiselle Brastoli pour vous, annonça l'employée, d'un ton poli.
Je relevai les yeux et croisai les siens. Mon regard resta figé sur son visage. Elle avait une bouche pulpeuse, boudeuse, un nez légèrement épaté, des pommettes hautes, des joues pleines et de grands yeux de biche marron. Ses cheveux avaient été attaché en un chignon haut mas quelques mèches s'échappaient encadrant son visage rond. Absolument fascinante. Je vis à son regard qu'elle me détaillait également de façon inconsciente. Je me levai et sentis ses yeux parcourir mon corps. Et j'aimais ça. Mes lèvres s'étirèrent en un sourire.
Laura sortit de la pièce et je tendis ma main vers la nouvelle venue.
- Bonjour mademoiselle Brastoli, je suis Jeremiah Haccews, me présentais-je.
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Amour & Ambition 2
ChickLitAccomplie. C'est ce qui définirerait bien Eve, 27 ans, toujours aussi téméraire et New Yorkaise depuis trois ans. Après avoir enfin atteint son idéal professionnel, elle croit avoir réussi à avoir tourné la page sur son passé avec le patron d'Indig...