Être assis devant la mer, regarder l'écume qui se perd dans le vent, caresser du bout des doigts le sable fin, sentir les odeurs sucrées des huiles solaires qui nous amènent directement en été, frissonner lorsque les vagues glacées nous heurtent de plein fouet, sourire derrière son masque quand un poisson multicolore nous frôle, exhiber fièrement son nouveau maillot de bain, sentir avec délice les rayons du soleil taper sur notre corps, partager un moment de joie et d'insouciance entre amis ou avec sa famille...
Toutes ses sensations, je les ai connues, mais aujourd'hui, je ne peux aller sur une plage et regarder danser les vagues sans penser à toi.Tu n'es plus là mais pour moi tu es partout.
Tu es partout, dans le sable, sur l'écume des vagues, dans le vent qui m'ébouriffe les cheveux, dans ce parfum entêtant de monoï, dans les rires des enfants qui sautent dans les vagues, dans les sourires des parents qui s'imaginent plus jeunes à leur place, dans les baisers des amoureux pour qui le soleil couchant est synonyme d'éternité. Tu es, tu étais et tu seras toujours là, que je le veuille ou non. Tu es dans ton élément, tu survoles avec légèreté les roulis, comme si tu dansais. Tu me regardes et tu me nargues, de là bas. Je te vois mais je ne peux pas t'atteindre, j'entend ta voix dans ma tête, qui se confond avec le bruit de l'eau et le souffle du vent.
Tu n'es plus là mais pour moi tu es partout.
Je te vois, partir dans les vagues, insouciante et souriante, tes cheveux blonds flottants derrière toi. Je te vois crier de surprise puis rire aux éclats quand une vague te heurte de plein fouet. Je te vois nager, nager jusqu'en perdre haleine, nager jusqu'au moment où les silhouettes se confondent, la côte se rétrécit, la plage se transforme en un filet doré...
Et puis je ne te vois plus. Je ne te vois plus et au fond de moi je sais déjà que je ne te verrais plus jamais. Mais je ne me lève pas, je ne crie pas, je ne pleure pas. Car je sais. Je sais que ce que je vois n'est qu'un rêve, rien de plus, tu vas bientôt revenir et m'entourer de tes bras glacés en riant comme tu sais si bien le faire, n'est ce pas ? Tu vas nager jusqu'à la rive, et je verrais de nouveau tes cheveux flotter librement autour de ta tête. Tu vas bientôt sortir la tête de l'eau, pas vrai ? Pas vrai ?Mais bien sûr que ce n'est pas vrai.
Tu ne sortiras jamais la tête de l'eau, tu ne rejoindras jamais la plage, tu ne me serreras plus jamais dans tes petits bras.
Cela fait bientôt 3 ans que j'attends que tu reviennes. Mais tu n'es jamais revenue.
Alors je viens te voir, sur cette plage, je regarde l'horizon en me demandant comment c'est de reposer éternellement à l'endroit où le ciel et la mer se confondent. Mais ma question restera sans réponse. Parce que tu n'es plus là.
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Une plume pour deux
Short StoryPlusieurs petits textes assez mélancoliques, sur des thèmes différents.