"C'est sur ce banc que je t'ai rencontré. Tu t'en rappelles, pas vrai ? On était gosses, t'avais des tresses et des grosses joues, et moi... Ben moi j'étais moi-même mais en petit. T'étais assise sur ce banc, et tu pleurais, j'sais plus pourquoi, faut dire qu'à cette époque on en avait des occasions de pleurer...
Alors moi, j'te vois pleurer comme une madeleine, et même pour un p'tit gars comme j'étais à l'époque, c'était clair qu'une fille comme toi, vaut mieux la voir rire que pleurer. Et qu'est ce que je fais ? Je m'assois à côté de toi et je te prends la main. Ha là pour le coup tu t'es arrêté de pleurer ! Tu m'as regardé, et c'est bête mais j'ai vu dans tes yeux quelque chose qui m'a donné envie de rester à tes côtés toute ma vie.C'est sur ce banc qu'on s'est embrassé. Tu t'en rappelles, pas vrai ? On était ado, t'avais des Doc Martens et une clope à la bouche, et moi... Ben moi j'étais moi même, mais un peu plus grand, un peu plus con aussi.
T'étais assise sur ce banc, tu me souriais, j'sais plus pourquoi, au fond j'm'en fichais pas mal, du moment que tu continuais à me sourire.
Et qu'est ce que je fais ? Je m'assois à côté de toi et je t'embrasse. Tu ne m'as pas repoussé, t'as pas arrêté de sourire et là, c'est bête mais j'ai vu quelque chose dans ton sourire qui m'a fait comprendre pourquoi j'étais amoureux de toi.C'est sur ce banc que je t'ai demandé en mariage. Tu t'en rappelles, pas vrai ? Ho ça c'est sur que tu t'en rappelles, c'était ya pas si longtemps que ça, si ? Je ne vois jamais le temps passer en ta présence.
On était tout jeunes diplômés, t'avais un petit sac rouge et un rouge à lèvre assorti, t'étais belle, et moi... Ben moi j'étais moi même, encore un peu plus vieux et plus amoureux de toi.
T'étais assise sur ce banc, tu riais et tu m'embrassais, ça je sais pourquoi c'est parce qu'on était jeunes, amoureux et cons, et qu'on s'en fichait pas mal.
Et qu'est ce que je fais ? Je m'agenouille devant toi et je sors un écrin de ma poche. Là, pour le coup tu t'es levé du banc, et t'as dis oui, ha ça oui je m'en rappelle très bien parce que c'étais le plus beau jour de ma vie. Tu m'as embrassé, et là c'est bête mais j'ai compris en t'embrassant que j'avais fais le bon choix, et que je voulais passer le reste de ma vie avec toi.Alors, aujourd'hui, je suis assis sur ce banc, mais toi, tu n'es pas là.
Où es-tu ? Ha ça, si je le savais je courrais t'y rejoindre. Je sais que je ne peux pas, je le sais pertinemment. Mais là, c'est bête mais en me rappelant tous ces souvenirs avec toi sur ce banc, je ne peux qu'espérer qu'un jour, je te retrouve, et que nous passions le reste de notre éternité ensemble.
Alors je te cherche, encore et toujours, et au fond de moi je suis certain que j'arriverais à te retrouver. "Alors, lentement, le vieil homme plia sa feuille précieusement, la rangea dans sa poche et se leva du banc, l'air triste, les yeux remplis de larmes qui ne tariraient jamais. Il rentra chez lui. Il devait se changer, il était déjà en retard pour l'enterrement de sa femme.
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Une plume pour deux
Short StoryPlusieurs petits textes assez mélancoliques, sur des thèmes différents.